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« Nous envisageons de mettre en place un observatoire pour les droits des handicapés »

INTERVIEW DE M. OMAR DIOP, COORDONNATEUR DU CRPH

Le Centre de ressource, de promotion et de protection des droits des personnes en situation de handicap (Crph) envisage de mettre en place un « observatoire qui serait une sorte de sentinelle dont la mission principale consisterait à veiller sur les droits des groupes vulnérables ». Le Crph s’engage aussi à travailler pour une « meilleure perception de l’image de la personne handicapée au sein de la société dans laquelle elle évolue ». En faisant en sorte que « l’on ne se focalise plus sur ses déficiences mais que l’on s’intéresse essentiellement à ses « habiletés ». C’est ce qu’a déclaré Omar Diop, le coordonnateur du Crph dans cette interview qu’il nous a accordée.

par Maïmouna Salif WAR | SUD QUOTIDIEN ,


Rédigé par leral.net le Jeudi 11 Septembre 2008 à 05:31 | | 0 commentaire(s)|

« Nous envisageons de mettre en place un observatoire pour les droits des handicapés »
Le Centre de ressources pour la promotion et la protection des droits des personnes handicap (Crph) a été créé en 2003. Cinq ans après, pouvez-vous nous faire le bilan de vos activités ?

Permettez-moi, avant de répondre à votre question, de présenter le Centre de ressources pour la promotion et la protection des droits des personnes handicap (Crph). Disons que notre structure est une initiative de l’association Handicap FormEduc. C’est le fruit de la coopération entre la Ville de Dakar et Open Society Initiative for West Africa (Osiwa). Créé en 2003, ses activités sont axées sur deux points stratégiques, à savoir l’appropriation des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic) par les personnes handicapées et la mise en œuvre de programmes de plaidoyer pour la reconnaissance de leurs droits.

En tant que centre de ressources, nous avons une large documentation sur le Handicap que nous mettons à la disposition des chercheurs et de tout acteur évoluant dans le même secteur. Nous essayons aussi d’aider les organisations de personnes handicapées à avoir une domiciliation pour mener à bien leurs activités.

Dans ce cas, êtes-vous de ceux qui pensent que la prise en charge de cette catégorie passe forcément par ce qu’on appelle « approche Droit » ?

Oui, nous pensons que c’est l’alternative si on veut assurer une bonne durabilité à notre intégration sociale. En définitive le CRPH compte participer à une meilleure perception de l’image de la personne handicapée au sein de la société dans laquelle elle évolue. Que l’on ne se focalise plus sur ses déficiences mais que l’on s’intéresse essentiellement à ses « habiletés ».

Pouvez-vous à présent dresser le bilan de vos activités ?

Oui, ce long détour était nécessaire pour la compréhension de vos lecteurs. Pour ce qui est des activités, nous avons initié, par l’intermédiaire des démembrements de Handicap FormEduc (Hfe), installés sur l’étendu du territoire, des centaines de personnes handicapées en informatique (bureautique, maintenance, gestion réseau…) Dans la même veine, nous avons formé, avec l’appui de OSIWA, les dirigeants de mouvements associatifs aux techniques de plaidoyer et de lobbying pour une meilleure prise en charge des questions relatives aux droits des personnes handicapées

Concernant les programmes de plaidoyer, nous avons participé à l’élaboration de la Convention Internationale pour le Droit des Personnes Handicapées (Cidph) aussi bien que celle du projet de loi d’orientation sociale, qui du reste, sont d’une importance capitale pour les acteurs du handicap. Parallèlement, nous avons tenu à diffuser à une large échelle ces deux textes juridiques.

A vous entendre, nous avons l’impression que le volet santé ne fait pas partie de vos priorités. Est-ce votre lecture ?

Au contraire, ce volet est bien pris en compte. En 2005, en collaboration avec la Banque Mondiale nous avons réalisé deux études consacrées à l’accès des handicapés aux services sociaux de base. Par la suite nous avons bénéficié d’un financement de la Coopération Luxembourgeoise avec l’appui technique du Programme des Nations Unies pour le Développement (PUND). La finalité de ce projet dénommé « lutte contre les IST et le VIH/ SIDA au niveau des structures et des organisations de prise en charge des personnes en situation de handicap », consistait à sensibiliser cette couche sociale sur les dangers des maladies sexuellement transmissibles.

Pour l’année en cours, avez-vous des activités spécifiques en direction de la promotion des droits des handicapés ?

Nous sommes en train de mettre en œuvre le projet « Appui à la promotion des droits des personnes handicapées du Sénégal » financé par l’Union Européenne et le gouvernement à travers le programme national de bonne gouvernance. Les activités dudit projet tournent autour de l’élaboration et de la vulgarisation de la loi d’orientation sociale qui est la première directive issue du conseil interministériel du 30 octobre 2001.

En ce sens, nous avons prévu deux études corrélant handicap et lutte contre la pauvreté d’une part, handicap et décentralisation d’autre part. A cet effet, il est prévu des journées d’échanges et de réflexion avec les parlementaires et les élus locaux. Et pour boucler la boucle, nous envisageons de mettre en place un observatoire qui serait une sorte de sentinelle dont la mission principale consisterait à veiller sur les droits des groupes vulnérables.


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