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"Nous n'avons pas d'autre planète" : Obama s'attaque aux centrales à charbon

Rédigé par leral.net le Mardi 4 Août 2015 à 12:58 | | 0 commentaire(s)|

"Aucun défi ne pose une plus grande menace pour notre avenir et pour les générations futures que le changement climatique", a rappelé Barack Obama lors de l'annonce de son Plan américain pour une énergie propre ("America's Clean Power Plan").


Le plan rassemble une série de réglementations qui imposeront pour la première fois aux centrales électriques de réduire de 32% d'ici 2030 leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2), par rapport au niveau de 2005 (le plus haut historique). Un chiffre plus ambitieux que celui fixé dans le projet initial présenté l'an dernier : le plafond avait alors été fixé à 30%.

 

C'est l'Environmental Protection Agency (EPA) qui va désormais avoir pour mission d'imposer au niveau national une réduction des émissions de carbone par les centrales électriques. Chaque état américian devra fixé son propre plan d'ici à 2018 et le mettre en application au plus tard en 2022.

Les centrales électriques sont responsables de 40% des émissions américaines de dioxyde de carbone, le gaz contribuant le plus au changement climatique. Cela revient à contraindre les producteurs d'électricité à fermer ou modifier de manière conséquente des centaines de centrales. Aujourd'hui 37% de l'électricité américaine est encore produite par des centrales au charbon.

Il s'agit selon Barack Obama de "l'étape la plus importante" jamais effectuée par les Etats-Unis dans la lutte contre le changement climatique.

20% de l'électricité produite aux États-Unis provient du nucléaire, et seulement 13% des ressources renouvelables. Obama entend limiter le recours à des centrales à gaz au profit de nouvelles centrales nucléaires et le développement du solaire et de l'éolien.

Les normes proposées par Barack Obama porteraient la proportion des énergies renouvelables à 28% en 2030.

 

 

Des annonces qui ont électrisé les Républicains qui règnent actuellement sur le Congrès. Ces mesures sont selon eux "disproportionnées" et "maladroites". L'administration Obama "continue d'imposer des réglementations coûteuses et non nécessaires", a réagi le sénateur républicain Lamar Smith.

Au contraire, rétorque Obama, ce plan pourrait permettre de réduire la facture des américains de 85 dollars.

Avec ce plan, "des centrales électriques à travers le pays vont fermer, les prix de l'électricité vont monter et des milliers d'Américains vont perdre leur travail", a-t-il promis.

Le président du parti républicain Reince Priebus a fustigé des mesures qui pourraient avoir "des conséquences dévastatrices sur l'économie" américaine. Un lobby pro-charbon, l'American Coalition for Clean Coal Electricity, avait indiqué plus tôt lundi qu'elle pourrait poursuivre 'administration Obama en justice, car elle mène "un plan illégal pour faire grimper les prix de l'électricité".

Interrogée par "Les Echos", Liz Perera (Spécialiste du changement climatique pour l’ONG Sierra Club) estime que ces poursuites éventuelles ont peu de chances d'aboutir et souligne que "le texte n’aura pas besoin de passer devant le Congrès, contrairement à celui du protocole de Kyoto. Le président a donc les mains libres pour agir, et les règles s’imposeront automatiquement aux Etats".

C'est selon elle une très bonne nouvelle : "C'est de loin l’action la plus importante et la plus ambitieuse jamais engagée par un gouvernement américain", estime-t-elle. La directrice de l'agence américaine de protection de l'environnement Gina McCarthy a salué quant à elle des objectifs "raisonnables" et "qui peuvent être atteints".

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