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OL : les confidences étonnantes de Yoann Gourcuff

De retour sur les terrains fin octobre, deux mois et demi après une entorse du genou droit contractée face à Troyes le 18 août dernier, Yoann Gourcuff a accepté d’être suivi quotidiennement par les équipes d’Intérieur Sport pendant toute la durée de sa convalescence et s’est ouvert comme rarement… Morceaux choisis.


Rédigé par leral.net le Samedi 24 Novembre 2012 à 19:00 | | 0 commentaire(s)|

OL : les confidences étonnantes de Yoann Gourcuff
Tous sont unanimes du côté de l’Olympique Lyonnais, c’est un Yoann Gourcuff métamorphosé qui a rallié la capitale des Gaules pour la reprise de l’entraînement début juillet. Détendu, souriant, il pousse même le vice jusqu’à prendre la parole devant tout le groupe, lui l’éternel taiseux, pour « dire un peu qui j’étais, expliquer mon mode de fonctionnement, que même si je parlais peu, je n’avais aucun problème avec qui que ce soit... » Bel effort pour ce grand timide aussi talentueux que discret.

Son début de saison vient récompenser cette motivation retrouvée avec des prestations convaincantes et un but décisif face à Rennes dès la première journée de championnat. Mais encore une fois, l’état de grâce ne dure pas… Touché dès la 13e minute du match face à Troyes (2e journée) dans un choc avec Benjamin Nivet, il doit céder la place. Verdict ? Entorse du genou droit et trois mois d’indisponibilité ! Le coup est dur à encaisser…

« Le soir même, j’envoie un texto au président en lui disant que j’aimerais faire ma rééducation dans le sud, à Saint-Raphaël. » Une mini révolution dans l’organisation interne de l’OL mais Jean-Michel Aulas, en accord avec Rémi Garde, accepte la demande de son protégé… « J’ai mis en danger mon staff », dira d’ailleurs Rémi Garde, faisant promettre au Breton que le joueur qui reviendra trois mois plus tard sera celui qu’il a retrouvé le 1er juillet, à Tignes. Deal.

Sa réponse aux critiques
Entre deux séances d’entraînement, en compagnie du préparateur physique Tiburce Darou, Yoann Gourcuff accepte de s’ouvrir enfin. Son image, son caractère, sa personnalité… « Je suis réservé, discret, donc je respecte ce que je suis et je parle peu, confie-t-il à son interlocuteur. J’ai ramassé beaucoup, on a dit beaucoup de choses sur moi… Quand on essaye de salir votre nom avec du vent, c’est vrai que c’est dur, on a parfois un peu de haine. » De la haine ? Qui l’eût cru capable d’un tel sentiment quand tous lui reprochent une trop grande discrétion ?

Laurent Blanc est de ceux-là : « Il faut que les gens sentent qu’il y a quelque un en face, je pense qu’il a fait une erreur, il aurait dû dire, trop c’est trop », confie l’ancien sélectionneur des Bleus qui a toujours su tirer la substantifique moelle de son ancien protégé. « Le repli sur lui-même, c’est sa seule réponse pour résister », estime son président à Lyon, Jean-Michel Aulas, qui déplore « le délit de sale gueule au sens primaire du terme » dont il a souvent fait l’objet.

Le choix des mots n’est pas anodin pour le boss de l’OL qui sait combien Gourcuff a souffert de son image de playboy et de gendre idéal, notamment pendant la Coupe du Monde 2010 où il a parfois eu « l’impression de courir (…) dans le vent, de ne pas être servi parce que je n’étais pas plus proche que ça de certains joueurs… » « Il s’est retrouvé esseulé, comme à la cour d’école », explique Raymond Domenech, au premier rang pour assister à la mise à l’écart d’un joueur qui « n’a pas encore accepté » que « rien n’est jamais parfait ».

« Il ne fait pas l’unanimité, c’est évident », déplore son père, Christian Gourcuff. « C’est son désir d’être vu comme quelqu’un de normal », raconte son entraîneur, Rémi Garde, qui savoure la métamorphose de son joueur : « J’ai retrouvé quelqu’un de léger en juillet ». Quant à l’intéressé, son discours ne change pas d’un iota même si l’attitude, elle, n’est plus la même. « Ça dépasse le foot, le mot star.. . Je préfère qu’on parle de moi en tant que joueur de foot. » S’il continue sur sa lancée et parvient à enchaîner les performances, nul doute qu’il sera exaucé…

Amaury de Bonneval