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Obama n'exclut pas une intervention militaire en Syrie

Rédigé par leral.net le Mardi 21 Août 2012 à 12:11 | | 0 commentaire(s)|

Le président américain évoque pour la première fois ce scénario en cas de déplacement ou d'utilisation d'armes chimiques dans le pays. Sur le terrain, les combats se poursuivent, notamment à Alep, où une journaliste japonaise a été tuée.


Obama n'exclut pas une intervention militaire en Syrie
Les armes chimiques, «ligne rouge» pour Obama

Barack Obama a prévenu Bachar el-Assad que l'utilisation d'armes chimiques ou biologiques contre les insurgés pourrait provoquer une intervention militaire des États-Unis en Syrie. «Jusqu'ici, je n'ai pas donné l'ordre d'intervenir militairement, mais si nous commencions à voir des quantités d'armes chimiques déplacées ou utilisées, cela changerait mon calcul», a affirmé le président américain lundi. Et d'insister: «Nous ne pouvons pas nous trouver dans une situation dans laquelle des armes chimiques ou biologiques tombent entre les mains des mauvaises personnes.» Le ministère syrien des Affaires étrangères avait affirmé en juillet que le pays n'utiliserait ses armes chimiques qu'en cas d'attaque extérieure, reconnaissant ainsi implicitement leur existence pour la première fois.

Des responsables américains et des diplomates internationaux ont affirmé la semaine dernière, sous le sceau de l'anonymat, que les États-Unis et leurs alliés discutaient d'un scénario catastrophe qui pourrait aboutir à l'envoi de dizaines de milliers de militaires en Syrie afin d'y sécuriser les sites d'armes chimiques et biologiques, après la chute du régime de Bachar el-Assad.



Les débuts difficiles de Lakhdar Brahimi

François Hollande a rencontré lundi le nouveau médiateur international, Lakhdar Brahimi. Le président de la République a répété que la solution politique en Syrie était le départ de Bachar el-Assad - une prise de position a contrario de celle du médiateur international de l'ONU. Successeur de Kofi Annan, Lakhdar Brahimi estime qu'il est nécessaire «d'écouter et d'observer» avant de se prononcer. Samedi, le représentant spécial de l'ONU et de la Ligue arabe a déclaré qu'il rencontrerait les membres de l'opposition syrienne ainsi que Bachar el-Assad.

Ces propos lui ont valu les foudres du Conseil national syrien. Les rebelles ont exigé des excuses du diplomate algérien, estimant que ce dernier avait fait preuve de «mépris envers le sang versé par le peuple» syrien. Dimanche, Lakhdar Brahimi a répondu par une affirmation ambiguë, sur la chaîne qatarienne al-Jazeera: «Je n'ai pas dit que ce n'était pas le moment pour lui de partir.» La porte-parole du département d'État américain, Victoria Nuland, est allée lundi dans le sens de François Hollande: «Nous ne croyons pas à la paix en Syrie avant qu'Assad ne parte et la fin de de l'effusion de sang. Nous serons très clairs avec l'envoyé spécial Brahimi là-dessus.»

Combats à Alep et Damas

La fête musulmane de l'Aïd-el-Fitr, qui célèbre la fin du jeûne du ramadan, a été endeuillée lundi par des combats meurtriers à Alep et dans la capitale, Damas. Un mois jour pour jour après le début de la bataille d'Alep, les rebelles ont porté les combats dans le centre-ville en affrontant l'armée près du tribunal militaire et du parti Baas. Selon les rebelles, l'ASL contrôlait lundi soir plusieurs secteurs centraux près du quartier historique de la ville. À Damas, des affrontements ont éclaté dans plusieurs quartiers de l'est et du sud. Les autorités avaient annoncé, il y a plus d'un mois, avoir repris le contrôle de la ville avant d'être démenties sur le terrain. Au moins 131 personnes - 57 civils, 37 soldats et 37 rebelles - ont été tuées lundi, selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui rapporte plus de 23.000 morts depuis le début de la révolte, en mars 2011.


Une journaliste japonaise tuée à Alep

Mika Yamamoto est, quant à elle, le quatrième journaliste étranger tué dans les violences en Syrie depuis un an et demi. La journaliste japonaise, en reportage aux côtés de l'ASL, couvrait les combats dans la ville d'Alep pour une petite agence de presse nipponne, Japan Press. Alors qu'elle se trouvait à Sleimane al-Halabi, quartier de l'est d'Alep où de violents affrontements ont éclaté lundi matin entre troupes du régime et rebelles, Mika Yamamoto aurait été «prise dans une fusillade», selon son employeur.

Kazutaka Sato, un collègue de Japan Press présent à ses côtés lors de l'incident, a expliqué sur la chaîne de télévision japonaise NTV que les deux reporters étaient tombés sur «un groupe de soldats en tenue de combat». «Celui qui était devant portait un casque et j'ai tout de suite pensé qu'il s'agissait de troupes gouvernementales. J'ai dit à Mika de courir. À cet instant, ils ont commencé à tirer. Nous devions être à moins de 20 ou 30 mètres. Nous avons couru et nous sommes dispersés. Après, je n'ai plus vu Yamamoto, puis on m'a dit d'aller à l'hôpital. J'y ai trouvé son corps», a raconté le reporter.



Par Fabien Soyez