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Ousmane Ndoye, homme d’affaires et politicien : Niasse pêche un gros poisson

LERAL.NET - Ousmane Ndoye, 58 ans, lébou appartenant aux 12 « pinc » (cours), est un homme d’affaires doublé d’un amoureux du sport qui vient de faire ses premiers pas en politique.


Rédigé par leral.net le Mardi 7 Juin 2011 à 13:18 | | 3 commentaire(s)|

Ousmane Ndoye, homme d’affaires et politicien : Niasse pêche un gros poisson
Le premier pas posé au seuil de la porte de couleur verte de son domicile sis à Sacré-Cœur 3 donne l’impression que le maitre des lieux est seul. L’autre pied rejoignant le premier, on se rend compte que ce quinquagénaire ne s’ennuie pas pour autant. Un compagnon, il en a. « Faites attention à celui-là, passez de l’autre côté », nous indique-t-il. Ousmane Ndoye, dans un malicane blanc qui semble être sa tenue préférée, fait allusion à son chien de garde « Ogun » qui est couché et se prélasse à quelques mètres de nous autres Etrangers. Un salon XXXL qui ne parvient pas à refuser du mobilier est notre point de chute. « Ne vous gênez surtout pas, mettez-vous à l’aise », laisse entendre le maitre des céans qui rumine sa colère contre la Senelec qui l’a plongé dans le noir en plein soleil. Le thé bien chaud en guise de message de bienvenue, Ousmane Ndoye dévoile ce grand voile qui a toujours enveloppé sa vie. Comme lever de rideau, il glisse l’année et le lieu qui l’ont vu naitre et sirote son thé qui continue à fumer dans la tasse où il a élu domicile sans être sur d’y trépasser.

Né un 11 novembre des années 50, Ousmane Ndoye est confié à sa grand-mère, Awa Guèye Bamar qui git à la rue Thiers. A Plateau où il fait ses premiers pas à l’école coranique plus connue sous le nom de « Tool Bi » (le champ). 7 ans passés dans ce « daara » lui permirent de mémoriser une bonne partie du coran. L’heure est venue pour ce petit-fils de Seydina Limamoulaye de prendre ses quartiers à Fass Batiments où sa grand-mère maternelle a déménagé. « C’est à Fass que je suis devenu un bandit », place-t-il. Bandit, il a dit. Ne vous emportez surtout pas. Rien de bandit dans ce qu’il va dire. Juste une étape de sa jeunesse durant laquelle il était entouré de copains qui n’hésitaient pas à écumer les quartiers huppés environnant Fass le pauvre. Toutefois ce mode de vie n’a pas été sans conséquences sur ses études. Car notre môme qui était un excellent élève à l’école Colobane 1 peine à passer en 1ère C au Lycée Van vollenhoven (actuel Lycée Lamine Guèye). Comment a-t-il pu redresser la barre ? Ousmane confie : « c’est grâce au père de mon ami Chamsidine Ndao (décédé en 2003) et ma grand-mère qui ne cessaient pas de me donner de bons conseils ». « Si je ne suis pas devenu un malfrat, je le dois à ces deux personnes », ajoute-t-il, les yeux pétillant de souvenirs. Le Bac D en poche, cet amoureux des mathématiques et des sciences physiques dépose armes et intelligence à l’Iut (Institut universitaire de technologie devenu Ensut) où il fait un premier cycle sanctionné par un Dut (Diplôme universitaire de technologie).

« Je suis né Général »

Technicien de commercialisation Marketing, le jeune Fassois s’affranchit de plus en plus du joug de sa grand-mère bien aimée. Et se dégote un emploi comme Commercial à la SSEPC (Société sénégalaise d’engrais et de produits chimiques) où il fait ses premiers pas de salarié non sans y percevoir un troisième salaire. « Je ne me contentais pas du peu que je gagnais. Je continuais à chercher », donne-t-il comme explications. Fudiciaire est la prochaine étape mais ne le demeurera pas puis qu’Ousmane rejoint le Port Autonome de Dakar et effectue un marquage à la culotte à l’agent comptable particulier, Doudou Ndiaye. Ensuite la SAPEM qui réussit la prouesse de maintenir cet employé frivole pendant…4 ans sous l’aile de Mr Saliou DIOP qui, dit-il lui a appris à aimer le job de la vente. Mais finit par le lâcher en 1982. Appel du destin. Ce spécialiste du marketing et de la comptabilité car préparant le DECS , dépose ses baluchons à Ségoa (Groupe Air Liquide) qui fait de lui un chef d’Agence. « C’est là où j’ai appris le métier du gaz qui a enfoui en moi le virus de la sécurité », plastronne-t-il. Mais sa fierté de Lébou aidant, ce Ndoyène issu de la lignée de Matar Sylla Kheury DIOP, de la famille Coumba NDOYE Limamou LAYE ne veut pas se laisser marcher dessus. Fut-il le directeur de l’entreprise. Le directeur de Ségoa, Mr Croazatier lui fait savoir après une dispute, qu’il ne peut pas y avoir deux généraux dans la maison. Ndoye répond : « Moi je suis né Général et toi tu es général par accident. Tu n’as qu’à aller te faire f… ». La messe est dite et il démissionne.

A L’Unimes (Union des importateurs exportateurs du Sénégal) appartenant au milliardaire Alla Sène qui fut le bras droit de Serigne Abdoul Ahat Mbacké (3e Khalif général des Mourides, confrérie musulmane fondée par Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, Ndlr). Ce compagnonnage avec ce baol-Baol a ouvert les yeux d’Ousmane sur l’autre visage des affaires. « J’ai beaucoup appris auprès de Mr Sene, opérateur économique brillant qui lui permis de compléter sa formation sur la connaissance de l’homme. Mais, sur un coup de tête, une banale histoire de voitures finit par les mettre aux prises.

N’est-il pas temps pour ce jeune de monter ses propres affaires. Il n’hésite pas une seule seconde. C’est ainsi que MATRAC voit le jour. Mais MATRAC qui vendait du matériel de sécurité (équipements de protections individuelle) n’est pas MATRAQUE. « J’ai pris l’initiale des noms de mes enfants et de ma femme pour dénommer mon entreprise », sourit-il avant d’être interrompu dans son élan par ses portables qui ne cessent de sonner. « Excusez-moi, je dois répondre car j’ai fait l’erreur d’envoyer un message sans contenu à plus de 1000 personnes. Ce qui fait chacun d’eux veut s’enquérir du pourquoi », s’excuse-t-il. « Aujourd’hui (mardi 1er juin 2011), c’est l’anniversaire de la mort de mon ami Chamsidine Ndao. 11 Ikhlass pour lui », exhorte-t-il à tous ces curieux.et nous revient. Dans les habits d’un sportif.

Sportif

Ousmane Ndoye est un amoureux du sport depuis le bas âge. « Nous jouions au foot et pratiquions la lutte », se remémore-t-il. Normal qu’il devienne Président de l’écurie Fass (écurie de Lutte qui forme des lutteurs) et Vice-Président de la Jeanne d’Arc de Dakar (club de football sénégalais très titré). Ses activités professionnelles n’ont pu avoir raison de son amour pour ces deux disciplines. De président de l’Asc Ndeye JI Reew, Ousmane Ndoye gagne des galons et devient vice-président de la Jeanne d’Arc. Un épisode l’aura marqué. C’est la défénestration de l’ancien président dudit Club. « Ce que je vais vous raconter va vous faire rire mais rétablira la vérité dans le contentieux qui a opposé Oumar Seck à l’actuel président de la JA. Lors de l’assemblée générale qui a vu Momar Ndiaye accéder à la tête de la JA, les gars d’Oumar Seck sont venus à Fass pour pécher des voix en ignorant que ceux sur qui ils devaient compter étaient les miens. Arrivés dans la salle, ces derniers ont voté pour mon ami Momar Ndiaye. Ça s’est passé comme ça », convainc-t-il non sans rendre à César ce qui lui appartient. « Je reconnais que Oumar Seck a beaucoup fait pour la JA. Rappelons que c’est avec lui que la JA est allée jusqu’en Finale de la Ligue des champions », avoue-t-il. Du cancer qui gangrène l’écurie Fass, le médecin Ndoye donne son diagnostic : « l’écurie Fass n’existe plus ! Parce que tout simplement ni les lutteurs, encore moins les dirigeants ne résident à Fass alors qu’auparavant les athlètes et les managers étaient tous du quartier. Ce qui était à l’origine du sacre de l’écurie qui peine depuis un moment à renouer avec des victoires ». Moment choisi par un lutteur de l’écurie Fass pour faire un tour chez Ndoye, le papa poule dont les enfants sont en France. Avec leur maman tant chantée. Ma femme est une femme exemplaire, elle est… (Il cherche ses mots) puis voyage dans sa tête pour être extirpé de ses pensées par un coup de fil de sa fille qui réside en Angleterre. « Je te rappelle, je suis en séance de travail », s’excuse-t-il auprès de sa fille qu’il présente comme une brillante étudiante.


La raison du cœur


Mais pas aussi intelligente que son pater qui a su mobiliser en un rien de temps 22 associations au profit d’un parti politique. De ses convictions politiques. Pourtant, la politique n’a jamais été son dada. Sa tasse de thé, lui le féru du « Ataaya » bien chaud. C’est en 2008 que le virus de la gestion de la chose publique a piqué Ousmane Ndoye. Alors qu’il rendait visite au « Djinn » de l’écurie Fass, Moussa Gningue, il assiste à une scène qui sonne comme un appel du pied de la politique. « Une fille munie de sa bassine verse le contenu dans la rue. Ce geste m’a tellement marqué que je me suis dit : mais pourquoi ne pas agir ? » Et c’est parti. Il porte sur les fonts baptismaux le mouvement Soukhali Gokh bi qui réunit les jeunes des quartiers de Fass qui font chaque dimanche dans l’investissement humain. Les locales de 2009 pointent le bout du nez. Sokhali Gokh Bi passe en Sokhali Ndakaru. Une coalition est formée avec l’Urd/Fal des Doudou Sarr pour gagner la capitale. Une aventure qui n’est pas pauvre en fruits. « Nous avons pu totaliser 7000 voix à Dakar », s’enthousiasme-t-il.

Après cette prouesse, deux questions taraudent l’esprit de ce néo-politicien : créer un parti politique ou cheminer avec une formation politique ? Son cœur succombe pour la deuxième option. Pas loin de la raison du cœur. Qui l’emmène à déclarer sa flamme pour l’Alliance des forces de progrès de Moustapha Niasse. Dans une explication détaillée de son choix, l’initiateur de la journée des nouveaux adhérents glisse : « le jeune Malick Gackou (Président du Conseil régional de Dakar et numéro deux de l’Afp) m’a été présenté par Momar Ndiaye (Président de la Jeanne d’Arc) et il a fait de moi son grand-frère et conseiller spécial au conseil régional de Dakar où il a mis à ma disposition toute la logistique pour me garder à ses côtés. Entre nous, s’est créée une complicité, une fraternité, une sincérité et je me sens dans l’obligation de lui rendre la monnaie de sa pièce. »

L’autre mobile de son adhésion à l’Afp c’est la raison. Pour Ousmane Ndoye, la foi constitue la base de toute existence. Et il s’est avéré que seul Moustapha Niasse fait référence à la foi dans son discours. « Je me suis retrouvé dans ce discours », se justifie-t-il. Et d’évoquer la troisième raison qui précède les deux premières et semble être celle qui a été déterminant : le mystique.

En 2002, le Khalif des Layène de l’époque, Mame Alassane Laye (rappelé à Dieu en 2001) le fait appeler en même temps que le progressiste en chef. Arrivé, Mame Alassane Laye le présente à Moustapha Niasse en ces termes : « tu seras mon bras et mes yeux dans le parti de celui que tu as devant toi ». Huit ans après, Ousmane Ndoye organise la journée des nouveaux adhérents à l’Afp autour duquel il mobilise plus de 22 associations religieuses, sportives et citoyens. Et se donne comme mission de réhabiliter la communauté Léboue et Layène qui, à l’en croire, jouissent d’un manque de considération du régime libéral. Et il avertit : quand je verrai que ce parti ne répond plus à mes attentes, je claque la porte. Comme il en a l’habitude…

Espérons seulement que Niasse et compagnie puissent tirer le meilleur de ce personnage éclectique partagé entre la spiritualité - il fut adjoint au Commissaire au pèlerinage - et l’engagement sans faille dans les activités sociales et associatives. Ousmane Ndoye un atout pour l’AFP et surtout un gage pour la conquête de Dakar.

Abdou K. Cissé



1.Posté par ndiol le 08/06/2011 18:27 | Alerter
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mjkl

2.Posté par BAARA le 10/06/2011 09:30 | Alerter
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Hé mais pourquoi vous effacez les commentaires précedents? Vous voulez manipulez l'opinion ou quoi? c'est une pratique ringarde qui n'honore ni votre site, ni votre "candidat".

3.Posté par ndack11 le 12/06/2011 10:59 | Alerter
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Courage Mr NDOYE
Nous ne te connaissons pas bien mais nous avons des echos extremement favorable de vous.
Vos amis d enfance ont temoigné sur vous de votre fidelité, de votre sens du partage, de votre courtoisie et de votre generosité.
Ce Senegal doit etre refait, reconstruit par des patriotes comme vous. Vous recevrez des quolibets de vos detracteurs qui en réalité ne seront animés que d'un esprit de jalousie, mais ne t en fait point : la caravane passe meme si les chiens aboient.
Le PDs a commis l erreur de te laisser echapper et cela nous en voudrons a Abdoulaye WADe et son entourage qui n ont pas voulu que tu le cotoie. J ai assisté a une reunion restreinte avec l entourage du Pdt sur vous et ce jour la , j ai compris que seuls les minables seront a coté du respectable et excellent President que nous avons et qui quittera certainement a cause d eux en 2012..
Nous te souhaitons bon vent et regrettons franchement que vous soyez parti vers l AFP alors que nous savions les efforts fournis par Mme Ndeye Kh GUEYE pour que tu sois avec nous.
Quel gachis!!!!!!!!!!!!!!!

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