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Ouverture du Festival «Au tour des cordes»: Hervé Samb, Kâne Diallo et Abozekry enflamment les premiers concerts

Rédigé par leral.net le Samedi 30 Octobre 2021 à 21:09 | | 0 commentaire(s)|

Les concerts programmés dans le cadre de la première édition du Festival « Au Tour des cordes », initié par le célèbre Ablaye Cissokho, chanteur et koriste de Jazz sénégalais, de renommée internationale, ont démarré vendredi dans de bonnes conditions au lycée des jeunes filles « Ameth Fall » de Saint-Louis. Saint-Louis-La cérémonie officielle d’ouverture a été présidée par […]

Les concerts programmés dans le cadre de la première édition du Festival « Au Tour des cordes », initié par le célèbre Ablaye Cissokho, chanteur et koriste de Jazz sénégalais, de renommée internationale, ont démarré vendredi dans de bonnes conditions au lycée des jeunes filles « Ameth Fall » de Saint-Louis.

Saint-Louis-La cérémonie officielle d’ouverture a été présidée par la première adjointe au maire de Saint-Louis, Mme Aïda Mbaye Dieng. Cette dernière a saisi cette occasion pour rendre, au nom du maire Mansour Faye, un vibrant hommage à Ablaye Cissokho, qui a eu le réflexe de créer ce genre de festival promu à un bel avenir.

Ainsi, les enfants de la kora (Sénégal), futurs grands maîtres de cet instrument traditionnel mandingue, ont été les premiers à monter sur scène pour interpréter en chœur des morceaux intitulés « Alalaké », « Malouma-Gnindé », « Niani-Bagn-Na », etc. Il s’agit de filles et de 6 garçons élégamment habillés, qui ont séduit un public nombreux massés aux alentours du lycée. Ces génies en herbe ont chanté avec brio, en wolof et en mandingue, tout en jouant à la kora. C’était émouvant de les voir présenter au public un répertoire riche et original, à travers une très belle prestation qui nous a littéralement coupé le souffle.

Très corrects et disciplinés, ils ont pu communier dans la joie et l’allégresse avec ces centaines de férus du Jazz venus des quatre coins de notre pays et même de l’étranger pour répondre massivement à l’invitation d’Ablaye Cissokho, le Fondateur de cet événement culturel de grande envergure, qui est bien parti pour contribuer efficacement au développement culturel de l’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (Aof).

Avec l’appui et le soutien de la BICIS, la Fondation BNP PARIBAS, ces enfants sont initiés à l’apprentissage de la Kora depuis plusieurs années. En effet, ils fréquentent l’école de Kora KORDABA ouvert en 2015 par Ablaye Cissokho à Saint-Louis. Ce dernier les encadre et les assiste régulièrement pour en faire de futurs grands maitres de la Kora. C’est dans cette dynamique qu’après plusieurs années de travail, les enfants de la Kora ont fait leur première sortie lors de l’ouverture officielle de cette première Edition du festival « Au Tour des Cordes ».

                        Le Ngoni de Moussa Konaté

Moussa Ngoni, de son vrai nom Moussa Kanouté, a ensuite chauffé l’ambiance, en faisant parler les cordes de son instrument. La musique qu’il a présentée au public, ressemble un peu à celle de Baba Maal. La différence fondamentale réside dans le fait qu’il est le seul instrumentiste à se produire sur la scène « Habib Faye » du lycée Ameth Fall, à travers un accoutrement atypique et impressionnant et une casquette bien vissée sur la tête au point de cacher son visage.

Ce malien est né à Sékora, un village de la région de Kayes au Mali. Il maîtrise le ngoni, instrument typique d’Afrique de l’Ouest composé d’une caisse de résonance en bois et de quatre cordes. Cet héritage est venu de son grand-père, Djeli Baba Kanouté, malheureusement décédé et Moussa a donc été confié à celui qui deviendra son maître, Baba Koné.

C’est à 18 h que le célèbre guitariste sénégalais, Hervé Samb, est entré en lice pour égayer l’atmosphère en interprétant des morceaux extraits de son album intitulé « Bénn », terme wolof qui signifie 1 en français, qu’il a créé durant cette longue période du confinement due à la pandémie du Coronavirus. A lui seul, Hervé peut animer toute une soirée. Avec sa manière particulière de se promener avec sa guitare sur le podium, de se contorsionner, d’arracher ses notes avec hargne, ce guitariste s’exprime naturellement en véhiculant des messages portant sur l’amour au sens large, sur l’écologie, etc.

Hervé Samb toujours charismatique

Virtuose, compositeur original et arrangeur, producteur respecté, Hervé Samb est un artiste, musicien de gros calibre et de renommée internationale, très charismatique. Il s’est imposé comme un musicien exceptionnel dans le monde entier, avec de nombreux artistes célèbres tels que Marcus Miller, Oumou Sangaré, Salif Keïta, et tant d’autres. Il est occasionnellement directeur artistique pour des artistes de renom tels que Kelly lee Evans, Somi et Lisa Simone, pour n’en citer que quelques-uns. Ses quatre précédents albums en tant que leader ont tous été salués par le public et la critique internationale : CROSS OVER (2009), KHARIT (2012), TIME TO FEEL (2013) et TERANGA (2018) à travers lesquels il confirme un style unique, le « Jazz Sabar ».

A 22 h, le public a quitté le sud de l’île pour se retrouver à la Pointe Nord, plus précisément  au centre culturel français, pour découvrir dans le cadre de la « Grande Scène », le chanteur sénégalais, Kâne Diallo et  Mohammed Abozekry, chanteur et instrumentiste égyptien, devenu depuis 2009 le plus jeune professeur de « Oud » et en même temps le meilleur joueur de oud du monde arabe.

Avant le démarrage de ce deuxième concert, Mme Isabelle Boiro-Gruet, Directrice Déléguée de l’Institut culturel français de Saint-Louis, a vivement félicité Ablaye Cissokho, rappelant qu’après avoir sillonné le monde depuis plus de 20 ans à la rencontre de musiciens virtuoses, c’est à Saint-Louis que ce dernier a décidé de lancer cette première édition d’un festival entièrement dédié aux patrimoines immatériels.

Aux patrimoines musicaux ancestraux, qui entrent en résonnance à Saint-Louis, avec le patrimoine de la pierre, l’héritage matériel, celui de cette ville tricentenaire, d’élégance, berceau des civilisations, cité de tous les métissages, ville-monde.

Elle a fait savoir que ce festival est l’occasion de partager avec les enfants la valeur de ces patrimoines, de ces mémoires et identités multiples, qui sont autant de richesses, « notre bien commun mondial ».

Selon Isabelle, ces artistes invités à Saint-Louis nous emmèneront, de concert en concert, du fleuve Sénégal aux rives de la méditerranée, du Bosphore à la Turquie, en passant par le Liban, l’Iran et Israël.

En effet, a-t-elle ajouté, de la harpe celtique au ngoni malien, de la guitare basse à la viole de gambe,, du qanun turc au sitar persan, en passant par les ouds égyptien et libanais, ces instruments célèbrent des retrouvailles, celles des artistes et leur public.

Kâne Diallo et Abozekry en sybiose

Le genre musical présenté par l’égyptien, Mohammed Abozekry, accompagné d’un grand percussionniste, nous rappelle les styles d’Al Di Meola, guitariste américain de jazz-fusion, de Paco De Lucia, guitariste espagnol. Maître incontesté de la guitare flamenca et musicien virtuose, Paco de Lucía a révolutionné le flamenco et l’a ouvert à des influences multiples au cours d’une brillante carrière étendue sur un demi-siècle.

Avec une dextérité remarquable et une rapidité déconcertante, Abozekry a manipulé le oud une belle musique triste du désert, pleureuse et faite de notes très douces avec des accents plaintifs.

 C’est à l’âge de 11 ans, que cet instrumentiste égyptien suit, quatre ans durant, l’enseignement du maître du oud iraquien Naseer Shamma, ainsi que celui des égyptiens Hazem Shaheen et Nehad El Sayed.

Depuis 2005, dès l’âge de 13 ans, il a commencé à partir en tournée avec l’Orchestre d’Orient dirigé par Naseer Shamma en Egypte et au Moyen-Orient. Début 2007, il obtient à 15 ans, avec “prix d’excellence”, le diplôme de soliste et de professeur de la très réputée Maison du Luth Arabe (Beit El Oud) du Caire. Il devient le plus jeune professeur de oud du monde arabe.

Le duo « Abozekry et Kâne Diallo » a encore prouvé aux profanes en la matière que la musique n’a pas de frontière, qu’elle ne parle qu’à ceux qui sont capables de l’entendre et de la comprendre. Ces deux artistes ont répété une fois ensemble à Saint-Louis pour produire un très beau spectacle. Kâne Diallo est un génie dont le style musical est un subtil mélange de musique traditionnelle pular, d’afrobeat et de mbalakh.

Né à Dakar le 20 Décembre 1990 à Dakar, il est le fils de Feu Mbassou Niang ancien chanteur qui fut par la suite manager de Baaba Maal. Il fut naturellement bercé dans la musique. Le jeune Kane Diallo fit ses études qu’il arrêta en classe de seconde pour suivre d’une formation en infographie et montage. C’est en 2010 qu’il sera connu du grand public lors d’une apparition télévisée en compagnie de son défunt Père, qui comme par prémonition était venu le présenter au public puisque qu’il tirera sa révérence une année plus tard.

Mbagnick Kharachi Diagne (Correspondant)



Source : http://lesoleil.sn/ouverture-du-festival-au-tour-d...