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POUR EVITER QUE LA FORFAITURE DE LA PRESIDENTIELLE DE 2007 NE SE REPRODUISE ( Moussa Bathily)

Rédigé par leral.net le Lundi 13 Février 2012 à 01:38 | | 1 commentaire(s)|

Jamais dans l’histoire de notre pays, une élection n’a eu autant d’enjeux que l’élection présidentielle du 26 février 2012. Au delà de la richesse des candidatures en terme de diversité, de profils et d’âge, jamais candidature n’a été aussi controversée et n’a déchainé autant de passion allant jusqu'à mort d’hommes que celle du Président sortant qui arrive au terme de deux mandats.


POUR EVITER QUE LA FORFAITURE DE LA PRESIDENTIELLE DE 2007 NE SE REPRODUISE    ( Moussa Bathily)
Comme la plupart des sénégalais qui espérait mettre un coup d’arrêt aux dérives (scandales de corruption en tout genre, amnistie des assassins de Me Sèye, pillage des sociétés nationales telles que les ICS, LONASE…) du Président élu en 2000, je me suis réveillé au lendemain de l’élection présidentielle de 2007 avec un gout de mauvais rêve dans la bouche. J’avais espéré que la voie des urnes pouvait avoir raison du régime dit de l’alternance. Grande et inexplicable a été ma déception, j’avais comme tout le monde la certitude que les dès étaient pipés mais comme tout le monde encore je n’étais pas en mesure de déceler l’artifice utilisé pour réussir ce véritable tour de force.
Apres quelques jours de réflexion stérile je me suis résigné en me disant qu’après tout c’était peut-être la volonté de la majorité des sénégalais qui avait de manière inexpliquée renouvelé sa confiance au Président sortant.
C’était d’ailleurs l’avis du plus suivi des analystes de la vie politique sénégalaise en l’occurrence Souleymane Jules Diop qui disait à qui voulait l’entendre qu’Abdoulaye était encore au pouvoir parce que les sénégalais avaient vote pour lui.
Mon appointement en tant que président d’un bureau durant les élections locales de 2009 allait être révélateur des questions que je me suis posées au lendemain de la présidentielle de 2007 et auxquelles je n’avais pas réussi à trouver la réponse.
En effet, avec le concours de la secrétaire du bureau, de l’assesseur et des représentants de partis, nous avons réussi à mettre en place un procédé extrêmement efficace pour faire voter le maximum d’électeurs le plus rapidement possible. Nous avons ainsi réussi la prouesse de fermer le bureau de vote a 18:30 heures après avoir constaté qu’il n’y avait plus aucun électeur à l’intérieur ou à l’extérieur du bureau de vote.
Apres le dépouillement, j'ai été frappé par le nombre d’électeurs ayant effectivement votés.
En effet, sur une liste de plus de 600 électeurs appelés à voter dans notre bureau de vote et malgré le fait qu'on ait réussi à faire voter les électeurs sans arrêt et en continu durant toute la journée, seuls 285 bulletins ont été retirés de l’urne.
Je me suis alors posé la question de savoir qu'aurait on fait si l'ensemble des inscrits avait été présent? Au rythme où on les avait fait voter, il nous aurait fallu au moins 2 jours ou plus pour tous les faire voter. En faisant un petit calcul, je me suis rendu compte que pour faire voter disons 600 électeurs par exemple dans un bureau en 10heures (600mn), il aurait fallu que chaque lecteur soit en mesure de voter en une minute (60 secondes). Or, si l’on prend en compte les différentes phases qui composent une opération de vote, on comprend difficilement les raisons qui ont poussé le Ministère de l’Intérieur à vouloir faire voter deux fois plus d’électeurs que possible dans un bureau de vote.
En effet, pour voter l’électeur doit se présenter dans le bureau et présenter sa carte d'identité et sa carte d’électeur qui doivent être vérifiées et confrontées à la liste d'émargement par les membres du bureau de vote, les représentants de partie doivent aussi les vérifier afin de s’assurer de la régularité de l’opération de vote. Une fois la vérification faite, l'électeur prend un bulletin de chacun des candidats (tous les bulletins selon le code électoral), prend une enveloppe et se rend dans l'isoloir. Une fois là-bas, il choisit le bulletin de son choix et le met dans l'enveloppe TOUT EN S'ASSURANT qu’elle est bien refermée afin de ne pas trahir le secret du vote et de courir ainsi le risque de voir son vote annulé. Ensuite il ressort de l'isoloir et vote. Et c’est seulement à ce moment là qu’il signe le registre d’émargement et se fait marquer à l'encre indélébile.
Dans notre bureau de vote, nous avons réussi la prouesse de faire réaliser toutes ces opérations en 2mn10sec en moyenne (285 divise par 10h ou 600mn) pour chaque électeur. Je ne dirais pas qu’il est impossible de voter en une minute mais pour cela il faudra être un Lucky Luke des urnes.
Donc si l’on revient au nombre d’inscrits (600) sur la liste d’émargement, on aurait tout au plus pu faire voter que 300 électeurs au maximum.
Je me suis alors posé les questions suivantes :
• Pourquoi rajouter 300 autres électeurs qui dans tous les cas ne peuvent pas voter ?
• Qui peuvent-ils bien être et pourquoi ne sont-ils pas venus voter ?


La réponse à ces questions peut légitimement aider à comprendre ce qui s’est réellement passé durant le scrutin présidentiel de 2007.
En effet, la première réponse qui me soit venue à l’esprit est que le surplus de votants était certainement du au fait qu’il s'agissait d’électeurs disposant de plus d'une (seule) carte d'électeur. La raison de leur abstention s’expliquerait par le fait qu’il n’y avait pas d’enjeux valables pour mettre en branle la machine de fraude juste pour faire gagner des élus locaux.
Vous vous dites certainement que les enjeux étaient énormes pour Karim Wade. En effet, seulement l’autre particularité des élections locales est qu’elle met aux prises des candidats pour le contrôle d’une même localité. On sait donc à peu près qui vient voter, dans quel bureau et où il habite. Mon intime conviction est que rien ne devait permettre de percer le secret de 2007. Pas même la défaite du Prince qui par la même occasion renforçait la « prétendue » fiabilité du fichier électoral. Car en effet, c’est dans le fichier électoral que se trouve la clé de la déroute de 2007, l’artifice qui a rendu invisible le tour de passe-passe.
Pour tenter d’expliquer le procède frauduleux utilise pour faire élire Me Wade au premier tour en 2007, je vais m’appuyer sur un certain nombre d’hypothèses que vous pourrez à la fin de cet article apprécier.
Je pars du principe que le Ministère de l’intérieur sait pertinemment le nombre d’électeurs qu’il est possible de faire voter dans un bureau de vote entre 8h00 et 18h00. J’ajoute que le parti au pouvoir en l’occurrence le PDS et le Ministère de l’Intérieur ont réussi la prouesse d’avoir identifié clairement les électeurs du PDS ou d’avoir constitué un noyau dur d’électeurs acquis au PDS et que la moitié de ce noyau dur dispose d’au moins de deux cartes d’électeurs.
Si on se base sur les listes des élections locales, on peut avancer que sur les 300 électeurs potentiels qui peuvent matériellement voter dans un bureau de vote, 100 sont totalement acquis au PDS. Donc quelque soit le nombre d’inscrits dans un bureau de vote le PDS est assure de recueillir le tiers des suffrages qui sont régulièrement inscrits dans chaque bureau de vote.
Considérons également pour faire simple, que sur ces 100 électeurs REGULIEREMENT inscrits dans chaque bureau de vote, 50 au moins parmi eux disposent d’une seconde carte d’électeurs avec lequel ils sont en mesure de voter IRREGULIEREMENT dans un second bureau de vote.
S’ils y arrivent comme cela à déjà été le cas en 2007, cela ferait au moins 150 suffrages sécurisés pour le PDS dans chaque bureau de vote. Ce qui lui garantit ainsi au moins les faveurs de la moitié des votants de chaque bureau de vote. En surévaluant le nombre d’inscrits par rapport au nombre d’électeurs en mesure de voter dans un bureau, les autres candidats ne se rendent pas compte que le PDS s’assure au moins la moitié des suffrages pouvant matériellement être exprimés. Il est également clair que ce procédé sera utilisé à son paroxysme dans les zones où l’opposition ne pourra pas mettre en place un dispositif de contrôle pour limiter la fraude.
Le reste des suffrages se partagera entre une opposition éparpillée, les candidatures indépendantes et… le PDS qui va le rogner encore par l’achat de conscience et les candidatures indépendantes qu’il a parrainées. Il faudra également ne pas oublier de comptabiliser les abstentionnistes et ceux qui vont mal voter. Je ne parle même pas de la volonté affichée du Ministère de l’Intérieur de confisquer les cartes d’électeurs des citoyens de sensibilités politiques différentes.
Certains diront qu’il s’agit juste d’hypothèses mais reconnaissons au moins que la ressemblance est vraiment troublante. La biométrie qui avait justifie la refonte du fichier électorale est une chimère et pourtant le fichier a été retouché. On a dès lors aucun moyen pour vérifier les inscriptions multiples que seule une reconnaissance faciale ou une comparaison des empreintes digitales peut déceler dans l’état actuel des choses. La propension du Président Wade de même que Doudou Wade tout dernièrement à insister sur la fiabilité du fichier électoral en dit long sur leur inquiétude de voir l’opposition le remettre vigoureusement en cause.
La tentative de modification du pourcentage requis pour passer au premier tour renseigne sur les doutes du Président sur le nombre d’électeurs acquis à sa cause. N’empêche, je ne m’aventurerais pas à penser qu’il s’est donné toute cette peine pour aller à un hypothétique second tour qu’il est assuré de perdre.
Selon le Ministère de l’Intérieur ou en charge des élections, le nombre d'inscrits est de 5.103.287 et le nombre de bureaux de vote est de 11.904. Ce qui fait en moyenne 428 électeurs par bureau de vote. Il est fort à parier que dans les zones éloignées, enclavées ou nouvellement découpées, le nombre d’électeurs inscrits par bureau dépassera de loin cette moyenne nationale afin de garantir au candidat du PDS le maximum de suffrages.
En divisant le temps imparti au vote c’est-à-dire entre l’ouverture des bureaux de vote à 8h le matin et leur fermeture à 18 heures, chaque électeur disposera en moyenne de 1min40 sec pour voter.
Afin de faire échouer cette nouvelle tentative de détourner le vote des sénégalais, j’invite la Société Civile et le Mouvement « Y’en à Marre » en particulier, à procéder à une démonstration de vote afin de démontrer à la face du monde, l’impossibilité de faire voter 428 personnes dans un bureau de vote et ce, dans les conditions normales d’une élection. En reproduisant fidèlement les conditions matérielles d’un bureau de vote, il est possible de démonter point par point le procédé par lequel le PDS compte confisquer le suffrage des sénégalais.
On peut ne pas être d’accord avec mon raisonnement mais ce qui est sûr, c’est que c’est par ce procédé uniquement que le vote des sénégalais peut être détourné. Sans le vote multiple du noyau dur acquis à sa cause, Abdoulaye Wade ne bénéficierait que du tiers des suffrages ce qui conforte sa volonté d’avoir voulu se faire élire au premier avec le quart des suffrages.


Moussa BATHILY
tounkasamba@yahoo.fr



1.Posté par Daouda PENC le 13/02/2012 16:33 | Alerter
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IL S'AGIT D EL'AVENIR DE NOTRE PAYS.
TOUS LES TRAITRES SERONT TRADUITS DEVANT LA JUSTICE POUR HAUTE TRAHISON.
MERCI BAKAR POUR TON PATRIOTISME

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