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Presse: Serigne Mboup rachète ‘’Grand Place" et Siiweul". Y’aura-t-il la guerre des quotidiens?


Rédigé par leral.net le Lundi 1 Septembre 2014 à 19:53 | | 0 commentaire(s)|

Presse: Serigne Mboup rachète ‘’Grand Place" et Siiweul". Y’aura-t-il la guerre des quotidiens?
Par Mansour DIENG

(© Gawlo.net) Le ‘’Grand business’’ va-t-il faire main basse sur la presse ? Il y quelque temps nous évoquions, en exclusivité dans les colonnes d’Icône magazine et de Gawlo.net, le rachat du quotidien ‘’Direct info’’ par le jeune milliardaire Cheikh Amar. Nous avions, en son temps et avant ce rachat, déploré le fait que les hommes d’affaires nantis rechignaient à accompagner la presse dans sa dure traversée du désert alors qu’ils profitaient, pourtant, de ce pilier essentiel de la démocratie pour asseoir leur notoriété ou  pour polir et booster leur image.

Cependant, nous n’avions pas manqué d’attirer l’attention sur les pièges nichés dans cette pratique très courante dans les pays occidentaux de grande démocratie.  A savoir rentrer dans le capital des grands groupes de presse pour les contrôler ou les influencer selon ses intérêts particuliers. Et, en cela, la responsabilité des journalistes est fortement engagée pour être à cheval sur les principes et les  fondamentaux qui régissent la pratique noble de la profession. Car l’on  n’est pas sans savoir qu’une presse mise au pas, devenue la ‘’voix de son maître’’, n’est jamais crédible.

Le milliardaire Serigne Mboup, après avoir créé une télé expérimentale dans la région de Kaolack, vient de racheter  deux quotidiens, Grand place et Siiweul, qui battaient de l’aile et  qui avaient  disparus des kiosques. Certains observateurs avertis pensent que si le PDG du groupe CCBM a décidé de plonger dans la marre boueuse  du business de la presse qui, comme tout le monde le sait, est un  secteur sinistré, ce n’est pas pour chercher des bénéfices. Au contraire ! Car, investir dans la presse, par les temps qui courent, c’est  perdre de l’argent. Et ceux qui y sont, ils n’y restent que par passion et pour la gloriole ou à défaut de ne pouvoir faire autre chose.

L’on se demande alors, pourquoi le manager qui venait des ‘’daaras’’ ( ce qui est tout à son honneur ! ) et qui est le prototype, par excellence, de la réussite du self made man, investit-il dans un créneau non porteur ? La raison est toute simple ! Ceux qui suivent l’actualité savent qu’il y a un combat à mort qui oppose les deux milliardaires Serigne Mboup et Cheikh Amar, à la suite de l’appel d’offres du ministère des collectivités locales concernant la fourniture de voitures. Appel d’offres gagné par la TSE de Cheikh Amar dont le choix porté sur ce dernier a été récusé par le Pdg du groupe CCBM. S’en est suivi une âpre lutte, par presse interposée, qui a vu Serigne Mboup laminé par les quotidiens contrôlés par le jeune milliardaire. Alors complètement ‘’sonné’’, l’actuel Président de la Chambre de commerce de Kaolack a décidé de monter son propre groupe de presse pour faire face. Et pour manager ce groupe de presse, il aurait fait appel à un certain  Me Diop ( tiens, tiens !! ),  bien connu dans le monde de la presse. En effet, Me Mamadou Diop, ancien greffier, a fait le tour de la maisonnée. Tour à tour, il a été, dans un premier temps, à la CCBM, ensuite au groupe Futurs medias, puis un laps de temps chez Cheikh Amar et chez Karim Wade ( CD médias ), pour finalement atterrir à DMédia de Bougane Guèye, qu’il vient de quitter pour… CCBM de Serigne Mboup, là où il avait débuté dans le privé. Qui dit mieux !

Curieusement, ces rachats se sont faits au moment où le Tribunal des Pairs , initié par le CORED ( Conseil pour l’Observatoire des Règles d’Ethique et de Déontologie ) est installé par le Chef de l’Etat Macky Sall. L’on sait que l’installation du Tribunal des Pairs est l’aboutissement d’un processus et le point de départ d’une nouvelle étape dans la marche des médias dans notre pays. Comme l’a si bien dit le brillant journaliste Mame Less Camara, ‘’cette page s’écrira sur le tempo de l’indépendance et de la rigueur, du respect de la personne humaine, du renforcement de la stabilité nationale sans préjudice de l’esprit critique des journalistes ‘’.

Nous osons espérer que le CORED saura veiller, dans le cheminement des groupes de presse, à ce qu’il n’y ait pas  d’attaques en  dessous de  la ceinture,  ou par des armes non conventionnelles. Plus le Tribunal des Pairs chômera,  mieux  la profession de journaliste s’en trouvera grandie ! (© Gawlo.net)

Par Mansour DIENG



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