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Pape Mbaye et Modou Diouf relaxés après 9 mois de détention

Coup de théâtre ! Après 9 mois de détention préventive, deux prévenus accusés de viol, pédophilie et détournement de mineure commis sur une fillette de moins de 13 ans, ont été relaxés par le tribunal des flagrants délits de Dakar.


Rédigé par leral.net le Mardi 26 Août 2014 à 11:05 | | 0 commentaire(s)|

Pape Mbaye et Modou Diouf relaxés après 9 mois de détention
«Un mauvais arrangement vaut mieux qu'un bon procès», a-t-on l'habitude de dire. Cet adage colle à merveille à l'affaire de viol, pédophilie et détournement de mineure commis sur une fillette de moins de 13 ans qui a été instruite hier par le parquet de Dakar au tribunal des flagrants délits. Poursuivis pour ces délits, le tailleur Pape Mbaye marié et père de plusieurs enfants et Modou Diouf ont fait face au juge pénal, tandis que leur accusatrice et ses parents civilement responsables ont brillé par leur absence.

Toutefois, l'affaire jugée au fond après plusieurs renvois, le tribunal a relaxé les prévenus sans peine ni dépens, estimant que les faits pour lesquels ils sont attraits à la barre ne «permettaient pas d'entrer en voie de condamnation». Du coup, les mis en cause recouvrent la liberté et leurs familles. Pourtant, rien ne présageait cette issue heureuse du procès au vu des charges qui pesaient sur les prévenus.

En effet, au mois de décembre 2013 à Rufisque, une scène anodine a fait basculer la vie de Modou Diouf. L'oncle par alliance de la supposée victime, de retour de travail, avait vu la fillette sortir de manière furtive de la chambre du mis en cause. Ayant constaté queson oncle l'avait vue, elle s'empresse de se cacher pour ne pas éveiller des soupçons sur les raisons de sa fréquentation de cette chambre appartenant au locataire Modou Diouf. Mais c'était sans compter avec la perspicacité de son oncle qui, dès le soir, la soumet à un interrogatoire serré au cours duquel elle déclare avoir été violée par le locataire. Mais la supposée victime de viol ne s'arrête pas en si bon chemin.

LA PARTIE CIVILE SE DÉSISTE

Dans sa déposition, elle mouille le tailleur de sa tante, un certain Pape Mbaye qui à deux reprises l'aurait contrainte à des rapports sexuels forcés dans son atelier de couture. Ces déclarations font réagir ses parents qui saisissent l'homme de l'art pour se faire une idée. Les conclusions du gynécologue seront sans équivoque : elles attestent une défloration ancienne de l'hymen. Munis de ce document médical, les parents de la victime déposent une plainte contre les mis en cause au commissariat urbain de la vieille ville. Pape Mbaye et Modou Diouf sont arrêtés.

Hier, alors que l'affaire a connu plusieurs renvois, les prévenus ont comparu à la barre, mais la partie civile n'a pas fait le déplacement. En effet, selon des sources bien au fait de cette affaire, elle aurait «pardonné» aux prévenus et classé l'affaire dans les oubliettes. Quant à ces derniers, interrogés sur les faits pour lesquels ils sont poursuivis, ils ont nié en bloc, arguant qu'ils ont été «accusés à tort». Dans la même veine, leur avocat les a disculpés de toute implication dans le viol de la petite, sollicitant la relaxe pure et simple. Pour sa part, le parquet estime que les résultats du certificat médical ne souffrent d'aucun doute, mais il se pose un problème d'imputabilité des faits. «Si le certificat médical atteste le viol, il n'établit tout de même pas qu'il s'agit d'une déchirure récente. Mieux, aucune trace de sperme n'a été trouvée sur les parties intimes de la supposée victime». Fort de cela, le procureur a requis la relaxe. Il sera suivi à la lettre par le tribunal qui a relaxé les prévenus.

Source: L'As