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Passage de l'analogique au numérique au Sénégal: Demain, la ruée vers les adaptateurs-convertisseurs numériques…

D’ici à juin 2015, le Sénégal basculera dans l’ère numérique. En même temps que tous les pays du monde, nous allons entrer de plain-pied dans la planète numérique. L’audiovisuel, en particulier, fera son passage de l'analogique au numérique. Derrière cette migration numérique imposée par les caprices des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (Ntic), l’angoisse et l’inquiétude de nombreux ménages et consommateurs s’interrogeant sur le sort de leurs postes radio ou téléviseurs analogiques qui ne seront plus d’usage. C’était compter sans le professionnalisme des techniciens et électroniciens sénégalais qui excellent dans la réparation et le bricolage. Car, pour résoudre l’équation analogique, certains réparateurs n’attendent que de connaître la nouvelle norme adoptée par Sénégal pour pouvoir convertir les nombreux appareils analogiques en numérique. Ils ne sont pas les seuls puisque des commerçants spécialisés dans l’importation des pièces électroniques vont déclencher la grande ruée vers les adaptateurs convertisseurs numériques. Le Témoin a enquêté…


Rédigé par leral.net le Mardi 4 Février 2014 à 17:00 | | 4 commentaire(s)|

Passage de l'analogique au numérique au Sénégal: Demain, la ruée vers les adaptateurs-convertisseurs numériques…
Depuis cinq ans, presque tous les pays européens font progressivement leur passage à la télévision numérique provoquant ainsi l’arrêt définitif de la diffusion analogique. Un enterrement de première classe d’un vieux système né avec le début de l’électricité tandis que le numérique est apparu récemment avec l’ère des nouvelles technologies de l’information.

Ce passage de l’analogie au numérique aussi bien en France qu’en Italie, Espagne et Portugal où sont établis de nombreux Sénégalais « modou-modous » s’est fait particulièrement ressentir au Sénégal. Car des milliers de postes radio et téléviseurs obsolètes et jetés dans les rues des villes européennes sont ramassés avant d’être exportés vers le Sénégal. D’où le phénomène des conteneurs renfermant des téléviseurs d’occasion bradés à vil prix ! Et le mode des postes téléviseurs numériques dits « écran plat » a rendu les appareils analogiques beaucoup plus accessibles.

Les téléviseurs d’occasion s’arrachent entre 15.000 fcfa et 50.000 fcfa, toutes marques ou dimensions confondues ! Du fait de l’interminable trafic des « conteneurs-poubelles », pratiquement dans toutes les localités du Sénégal, chaque foyer possède un poste de téléviseur. Et ce, contrairement à ce qui se passait jusqu’aux années 2000 où les voisins « goorgorlus » regardaient la télévision chez le voisin nanti.

Cinq ans après la migration de l’Europe et le reste du monde vers le numérique, c’est au tour de notre pays de prendre date avec l’histoire de la numérisation. En effet, à partir de juin 2015, aucune chaîne de télévision ou radio dans le monde, particulièrement au Sénégal, n’émettra en mode analogique. Comme quoi, la plupart des usagers sénégalais possédant de vieux postes de téléviseurs n’auraient plus la possibilité de regarder la télévision et écouter la radio s’ils ne sont pas numériquement équipés.

Déjà, nous imaginons les millions de compatriotes se débarrasser de leur téléviseur pour ensuite le jeter dans les poubelles de « mbeubeusss » sous les regards d’enfants de foyers démunis et autres « yamatélés ». Fausse alerte ! Comme les lois sont faites pour être contournées, les technologies aussi sont inventées pour être corrigées. En poussant nos investigations, nous avons appris que de nombreux techniciens et électroniciens se sont déjà reconvertis dans la réparation ou le bricolage numérique.

Une transition visant à soulager les nombreux consommateurs de l’époque analogique. Car, durant cette période transitoire, les images et sons analogiques des postes téléviseurs pourraient être convertis au numérique. Il suffit de se doter d’un adaptateur-convertisseur numérique et le tour est joué ! D’ailleurs, aussi bien en Italie qu’en France ou Espagne, les appareils dits adaptateurs ou convertisseurs ont déjà inondé les marchés.

Une sorte de secours numérique pour la plupart des « toubabs » fauchés n’ayant pas encore les moyens de se payer un téléviseur numérique. « Ces boîtiers permettant de convertir l’analogique en numérique coûtent entre 20 et 30 euros c’est-à-dire 13.000 fcfa ou 20.000 fcfa. Tout dépend de la qualité ! Et si nous connaissons la nouvelle norme du Sénégal, nous allons chercher les types de décodeurs qui peuvent s’adapter aux chaînes sénégalaises pour pouvoir les commander et les importer » nous explique un commerçant établi à Sandaga et spécialisé dans l’importation des pièces de rechange électroniques et informatiques.

Il ne sera pas le seul puisque les commerçants chinois implantés à Dakar sont en embuscade numérique pour approvisionner le marché local en adaptateurs-convertisseurs. À défaut d’un boîtier ou adaptateur, certains réparateurs ou bricoleurs disent qu’ils ont déjà trouvé une prouesse technique afin de doter les vieux téléviseurs d’une « plaquette » sons-images capable de transformer l’analogique en numérique.

Dans ce cas, nous dit-on, les clients auront certes des images à travers leur poste « analogique », mais les images ne seront pas en qualité numérique. Mais c’est mieux que rien ! D’où l’idée d’envisager des mesures fiscales et douanières, voire une subvention, à l’importation du matériel numérique tels que les décodeurs, les téléviseurs numériques ou « écrans plats » les adaptateurs convertisseurs etc. pour que l’Etat du Sénégal puisse faire basculer tous les foyers de notre pays dans le monde numérique.

PAPE NDIAYE

ARTICLE PARU DANS « LE TEMOIN » N°1151 - HEBDOMADAIRE SENEGALAIS / FEVRIER 2014