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Pêcheurs Sénégalais bloqués en Mauritanie, les obstacles d'un retour au pays natal

Depuis que la Mauritanie a mis en application sa loi de 2012 sur la pêche, la forte communauté des pêcheurs de Guet-Ndar présente dans le pays se voit privée d'activités. Face aux nombreuses difficultés auxquelles les Sénégalais ont confrontées, liées à la confiscation de leur outil de travail, l'Etat a déployé des moyens humains et financiers pour leur retour volontaire, mais cela ne se passe pas aussi facilement.


Rédigé par leral.net le Lundi 20 Février 2017 à 11:04 | | 0 commentaire(s)|

Le quai de pêche de Guet-Ndar à Saint-Louis
Le quai de pêche de Guet-Ndar à Saint-Louis
La Mauritanie a voté un nouveau code de la pêche pour protéger son environnement marin. Ce document contient des lois qui interdisent à tout étranger d'embarquer en mer. L'Etat islamique oblige tous ceux qui se livrent à cette activité de pêche de débarquer sa capture sur son territoire, ce que les pêcheurs sénégalais ont refusé, demandant même aux autorités de leur pays de ne pas signer d'accord allant dans ce sens. du coup, ils ne peuvent plus pêcher dans les eaux mauritaniennes, sous peine d'être dans l'illégalité, comme le précise le ministre sénégalais de la pêche, Omar Gueye. De ce fait toutes les pirogues retrouvées en mer ont été arraisonnées.
Ainsi pour pouvoir rentrer chez eux, les propriétaires de ces pirogues doivent rendre les contrats d'affrètement et les licences en contre-partie de laissez-passer, avait soutenu le ministre mauritanien des pêches et de l'économie maritime, Nany Ould Chrougha. La difficulté est que les pirogues immatriculées en Mauritanie, ne peuvent pas pour un grand nombre quitter les eaux mauritaniennes pour la simple raison qu'elles sont entrées illégalement dans le pays. Mieux, elles ont été mises à la disposition des mareyeurs ou opérateurs mauritaniens qui les ont immatriculé en Mauritanie sous leurs propres noms. Ces pirogues sont donc devenues juridiquement mauritaniennes. Le dossier est par conséquent complexe et sensible et pour trouver une solution à l'amiable, les deux parties, liées par des accords privés, doivent nécessairement se concerter.
C'est sur cet aspect que que les pêcheurs sénégalais ont mis l'accent pour demander des facilités afin de pouvoir rentrer tranquillement au Sénégal. a ce jour, près de 4308 pirogues sont arraisonnées dans les eaux mauritaniennes. La loi mauritanienne n'autorise à aucun étranger à descendre en mer, la seule solution, c'est le retour au bercail. Cette loi prévoit en cas d'infraction, la saisie du matériel: pirogue, moteur ou bateau qui sera mis en vente aux enchères au profit du trésor public mauritanien.
Le ministre sénégalais de la pêche a déploré les conditions dans lesquelles, ces pirogues sont entrées en Mauritanie et leur situation actuelle. Toutefois, les deux Etats vont prendre les dispositions communes pour aider les pêcheurs sénégalais à rentrer tranquillement chez eux, a-t-il rassuré. Pour accompagner le retour des pêcheurs, le Président Macky Sall a offert 75 millions de francs représentant l'aide au retour volontaire des pêcheurs, notamment l'achat de carburant et le transport des familles par voie terrestre pour certains. Le ministre a précisé qu'il ne s'agit pas de rapatriement mais de retour volontaire.
source: enquête

la redaction