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Per diem des Journalistes : La sortie maladroite du Cored - Par Mbemba Dramé


Rédigé par leral.net le Jeudi 1 Septembre 2016 à 11:31 | | 0 commentaire(s)|

Per diem des Journalistes : La sortie maladroite du Cored - Par Mbemba Dramé
Toutes les Ong et les organisations susceptibles de mettre la presse dans certaines conditions jugées nébuleuses en sachant que cela ne préserve pas les intérêts de la corporation en termes de légitimisme et de rectitude posent autrement dit un problème beaucoup plus sérieux : c’est la viabilité même, la crédibilité sémantique du rôle du journaliste en tant que personne responsable chargée de la communication sociale. Vouloir poser le débat à ce niveau, c’est en quelque sorte soulever de nombreux précédents et créer des implications inaudibles dans le sens de trouver d’autres explications à l’action que la presse est susceptible de mener. Il est vrai que quelque part, les Per diem et autres honorabilités offertes par des institutions, des Ong et autres organisations à des journalistes peuvent compromettre quelque part la liberté d’expression du journaliste, son impartialité et son engagement professionnel dans le sens de la restitution de l’information sans parti-pris. Mais au-delà, il se pose un tout autre problème, là où les nombreuses éditeurs, les patrons de presse, les directions des journaux les dédouanent publiquement par rapport à des manquements qui peuvent naître de ce recours aux Per diem, il se pose un tout autre problème, celui des prébendes occultes dont bénéficient beaucoup de chefs d’édition au niveau des organisations corporatives dont les intérêts sont mus et entretenus ou relayés par la presse. De l’Etat en passant par les organisations des Nations-Unies, aux grandes Ong et aux opérateurs économiques que n’a-t-on pas vu, entendu ou senti venir de la part des connexions nébuleuses et malheureuses qui les ont opposés à certains patrons de presse ou à certains chefs d’édition. De mémoire courte, on peut bien occulter des faits mais à remonter la filière de ce pays, notre Sénégal où tout un chacun sait qui est capable de quoi, il y a une autre forme de moralisation beaucoup plus indiquée que de se lever à la faveur d’un couperet de sanction sur un ennemi ou un fautif qui n’est ni star approuvé. Vouloir entreprendre une campagne est déjà établir les preuves d’une culpabilité quelque part noté. Maintenant qui a fait quoi ? Qu’est ce qui serait à la base de tout cela ? Y a-t-il des gens indexés, soupçonnés ou tout simplement identifiés ? Que le débat soit clair. La question autour de la crédibilité de la presse, telle que posée par le Conseil pour l'observation des règles d'éthique et de déontologie dans les médias (CORED), nous a semblé être une sortie malheureuse de par sa forme maladroite. Dès l’instant qu’il y a une interpellation sur une éthique déontologique, il est posé le problème des culpabilités avouées et inavouées ou sournoises. Et qui a fait quoi ? Que s’est-il passé ? Les Per diem tels qu’on les voit ici, des parts entre guillemet qui font partie du lot de la sociologie sénégalaise. Vouloir en ces termes penser que les journalistes ne devraient pas recevoir des per diem, c’est ignorer que la sociologie au Sénégal comporte un aspect assez important de donner à l’autre le transport spontané et naturel. Car la presse n’est pas une animosité. Relation presse et institution ou organisation n’est pas un champ d’animosité. Nous autres qui savons faire de la communication sociale, faisons du contact du journalisme, un travail de mesure, de détection, les principes normatives de l’organisation de la presse telles enseignées dans les institutions scolaires, chargées de la formation de la presse, fait que chaque édition dispose d’un budget de fonctionnement pour la presse. La presse, c’est d’abord les conditions matérielles. Au Sénégal, nous n’avons pas encore la culture antisociale de récuser de l’honneur. Celui-là qui vient avec les moyens à sa rencontre, lui donner cinq milles francs là où il a pris un taxi et autre, qui perçoit son salaire, on ne peut le corrompre sur la base de cinq milles ou dix milles francs. Des modiques sommes qui ne traduisent que la symbolique d’une réalité sociale qui existe chez nous est l’équivalent du pot de vin offert à un banquier de presse en Europe ou ailleurs lors d’une conférence de presse. Nous n’avons jamais récusé une salle de conférence de presse parce qu’il n’y a pas de tables garnis où les gens doivent aller se restaurer.

Mbemba Dramé
Journaliste