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Périscope 231

Ce vaste charivari sous Macky


Rédigé par leral.net le Jeudi 19 Juillet 2012 à 17:41 | | 0 commentaire(s)|

Périscope 231
On parle du loup, il sort du bois ! Voilà les syndicalistes de la Sénélec qui se signalent par leur opposition à la nomination du nouveau directeur de la société d’électricité. On faisait juste référence à la manière dont ce syndicat usait de sa capacité de nuisance pour faire pression et exercer son chantage sur l’État dans cet espace et nous voilà bien servi. Pour le cas d’espèce qui focalise notre attention aujourd’hui, les syndicalistes du Sutélec disposent d’un allié de taille qui est le président du Conseil d’administration, Cheikh Tidiane Mbaye qui a refusé de signer le procès-verbal devant entériner la nomination du sieur Pape Dieng. Tout cela fait un peu désordre et met de l’eau dans le moulin des syndicalistes. Ils estiment qu’il y a en l’occurrence conflit d’intérêts et du fait de sa qualité de propriétaire d’une société prestataire de la Sénélec, le sieur Dieng ne peut occuper le poste de directeur général de la société distributrice d’électricité. De plus, le sieur est un ancien de la boîte. Sa valeur professionnelle est bien connue de ses anciens collègues. Sans se prononcer sur la valeur de l’argumentaire présenté par les syndicalistes, il est toutefois possible de faire quelques remarques. La première est que l’État devrait au moins avoir l’aval du président du Conseil d’administration de la Sénélec avant de procéder à cette nomination, d’autant que la procédure exige que ce soit le Conseil qui nomme le directeur général sur proposition de la présidence de la République. On aurait ainsi évité le malaise provoqué au sein de la société et la cacophonie qui s’ensuit. L’obstination de l’État, plus singulièrement de ceux qui portent la responsabilité de cette décision de nomination, outrepasse l’entendement. Au-delà du formalisme, il y a aussi la perception que le grand public aura de cette affaire. Le commun des Sénégalais ne verra dans la démission de Cheikh Tidiane Mbaye que le refus du frère du Premier ministre de cautionner une nomination aux contours obscurs. Acceptons que çà la f… mal et que cet acte sera versé au passif du gouvernement sous Macky Sall. L’affaire est d’autant moins bienvenue qu’elle survient au moment où un conflit, presque de même nature, oppose Aziz Dieng, le président du Conseil d’administration du BSDA (Bureau sénégalais du Droit d’Auteur) au nouveau directeur général Mounirou Sy. Le premier reproche au second d’avoir artificiellement gonflé son salaire par des primes, un peu ce que l’on a reproché à Amadou Kane Diallo du COSEC (Conseil sénégalais des Chargeurs) et qui vaut à ce dernier de séjourner présentement à la citadelle du silence de Rebeuss. Ce n’est pas dans cet espace que l’on déterminera si M. Sy a raison ou non de s’octroyer un surplus salarial, il y a des instances spécialisées pour cela mais, toutefois, osons remarquer que tout ceci sent le soufre. Si on déverse dans ce pot pourri la polémique qui entoure l’élection du futur président de l’Assemblée nationale et la controverse assez malsaine entre le ministre de l’Éducation nationale et les syndicats d’enseignants, cela donne un cocktail explosif qui n’est point synonyme de sérénité. La gouvernance sous Macky Sall a tout l’air d’un vaste charivari. On parle, on crie, on vocifère. Les décisions prises provoquent des tumultes et les hâbleurs, comme disait le défunt Madia Diop, se mettent au devant de la scène. C’est peut-être parce que Macky Sall se met trop en retrait et comme la nature a horreur du vide, ce sont les fort-en-gueule qui se mettent au devant. Le Président de la République gagnerait à se placer à l’avant-scène puisque c’est lui qui a été élu. Et personne d’autre.



Source:loffice.sn
Par Moustapha Sarr Diagne