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Peugeot aurait trafiqué 1,9 million de moteurs

Rédigé par leral.net le Samedi 9 Septembre 2017 à 08:44 | | 0 commentaire(s)|

Le groupe PSA (Peugeot, Citroën...) est aussi accusé d'avoir triché avec ses moteurs diesel, comme VW, Fiat et Renault. (photo: AFP)

La répression des fraudes soupçons PSA de «stratégie frauduleuse» pour faire passer les tests antipollution à ses moteurs diesel en France, selon «Le Monde». Le groupe dément.


Peugeot aurait trafiqué 1,9 million de moteurs

Le groupe Peugeot est accusé d'avoir trafiqué ses moteurs diesel. Ces révélations du journal Le Monde, s'inscrivent dans le cadre d'une enquête judiciaire visant PSA, conduite depuis avril par des juges d'instruction, pour des soupçons de tromperie dans cette affaire du «dieselgate».

Les constructeurs allemand Volkswagen, français Renault et italo-américain Fiat-Chrysler sont déjà dans la mire de la justice française, pour des faits similaires. Les enquêteurs évoquent chez le groupe automobile une «stratégie globale visant à fabriquer des moteurs frauduleux, puis à les commercialiser», selon Le Monde, qui cite un rapport de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).

Selon celle-ci, quelque 1,9 million de véhicules diesel de génération Euro5 (norme en vigueur jusqu'en 2015), «dont le moteur fonctionne selon les stratégies frauduleuses», ont été vendus par PSA entre septembre 2009 et septembre 2015 en France.

De son côté, le constructeur «dément toute stratégie frauduleuse et réaffirme avec force la pertinence de ses choix technologiques», a réagi la société (marques Peugeot, Citroën et DS) dans un communiqué transmis à l'AFP. PSA «n'a pas été contacté par la justice» et «s'indigne de la transmission d'informations à des tiers sans qu'il ait eu de son côté accès au dossier transmis par la DGCCRF au parquet, ce qui lui interdit jusqu'à présent de faire valoir ses arguments».

PSA envisage une plainte 

Le cœur de la fraude présumée repose sur les niveaux d'oxydes d'azote (NOx), gaz nocif émis par les moteurs diesel et coûteux à dépolluer. D'après le journal, «les moteurs étaient paramétrés selon deux modes de fonctionnement: un mode "LowNOx" qui abaisse les NOx mais augmente la consommation et réduit le brio [la reprise] du véhicule et un mode "LowCO2" qui réduit la consommation, favorise le brio mais augmente de manière significative les NOx».

Les véhicules «étaient équipés d'un calculateur de contrôle moteur qui permettait d'activer exclusivement, le mode LowNOx pendant le test d'homologation et majoritairement, le mode LowCO2 en condition de vie client», selon les documents que Le Monde s'est procurés. Dans son communiqué, PSA souligne avoir «expliqué à de multiples reprises, sa stratégie de réglage moteurs. Celle-ci est basée sur les comportements de ses clients en vie réelle. Elle privilégie les faibles émissions d'oxyde d'azote (NOx) en ville tout en assurant le meilleur équilibre NOx/CO2 sur route».

Les juges d'instruction enquêtent sur des faits présumés de «tromperie sur la qualité substantielle et les contrôles effectués avec cette circonstance que les faits ont eu pour conséquence de rendre les marchandises dangereuses pour la santé de l'homme ou de l'animal». Le groupe PSA a fait savoir vendredi, qu'il se réservait le droit de porter plainte pour violation du secret de l'instruction et des obligations de confidentialité des autorités.

(L'essentiel/AFP)