Encore un nouveau ministre-conseiller nommé par le président de la République. Après Mahouth Saleh, Moustapha Cissé Lô, Abdou Latif Coulibaly, Imam Mbaye Niang, Moubarack Lô, Baba Diao, Zahra Iyane Thiam, c’est Amsatou Sow Sidibé qui a reçu hier son décret de nomination comme ministre conseiller du président de la République. Et la liste est loin d’être exhaustive et n’est pas pour le moment close puisque Macky Sall semble avoir pris l’option de caser plusieurs souteneurs à la présidence de la République.
Seulement, cette fonction qu’il distribue à tout-va comme son prédécesseur, Me Wade, est loin de présenter des avantages. Au contraire, elle mène tout droit, selon un haut fonctionnaire de l’administration sénégalaise, à la cacophonie, à la confusion et aux conflits de compétences. D’abord, ce connaisseur de l’administration qui s’est ouvert à Wal Fadjri, sous le sceau de l’anonymat, relève une confusion entre la fonction de ministre conseiller et celle de conseiller avec rang de ministre. «C’est une véritable aberration administrative qui continue sous Macky Sall, parce que, de droit, la dénomination de ministre-conseiller n’existe pas. Cette bêtise (sic) héritée du président Wade qui n’avait aucune culture républicaine et qui n’a pas su faire la différence entre les deux fonctions, risque de maintenir le président Macky Sall dans cette bourde», souligne l’interlocuteur de Wal Fadjri.
Selon cette source, un ministre-conseiller est un conseiller aux affaires étrangères, c'est-à-dire un diplomate de carrière qui occupe ce poste dans une ambassade et qui arrive après l’ambassadeur dans l’ordre protocolaire. D’ailleurs, c’est le grade qui arrive avant d’être nommé ambassadeur dans une chancellerie. «Par contre, dans une institution comme la présidence, cette fonction n’existe pas. Une personnalité civile comme politique est nommée Conseiller auprès du président de la République avec rang et appellation de ministre ou d’Ambassadeur. C'est-à-dire seulement bénéficier des avantages, des privilèges et du respect que requièrent les ministres et les Ambassadeurs».
Manquements administratifs et juridiques
Ces nominations, selon la source contactée par Wal Fadjri, posent des irrégularités au niveau du Conseil des ministres. En effet, explique-t-elle, le Conseil des ministres, qui se tient au palais présidentiel comporte d’énormes manquements administratifs et juridiques. «Un Conseil des ministres doit adopter une cohérence que justifie notre grande tradition républicaine car il est la formation collégiale réunissant l’ensemble des ministres. Seuls, doivent y siéger le président de la République, le Premier ministre, les membres de son gouvernement, c'est-à-dire la liste qui a été arrêtée et nommée par décret. Pour des raisons administratives, le Secrétaire général de la présidence et le Secrétaire général du Gouvernement assistent également au Conseil des ministres».
Ne doivent pas y participer les ministres d’Etat sans portefeuilles, les ministres conseillers, et le Directeur de cabinet du président de la République. «D’ailleurs, c’est pour respecter cette tradition républicaine que le président Abdou Diouf avait nommé son Directeur de cabinet Ousmane Tanor Dieng, ministre d’Etat, ministre des Affaires et des services présidentiels. Ce problème ne s’est jamais posé sous la présidence de Senghor», renseigne toujours la même source.
Connexions et conflits d’intérêts
Un autre danger réside dans les nominations de ministres conseiller : c’est le risque de doublons, de connexions et de conflits de compétences au niveau du gouvernement. «Cette situation dans laquelle le président Macky Sall met le gouvernement du Premier ministre Abdou Mbaye est dangereuse voire embarrassante. Petit à petit le gouvernement devient pléthorique et peut constituer des connexions entre ministères, des appellations baroques de ses portefeuilles, sans oublier le risque de doublon ou de conflits de compétences que posent ces nominations de ministres-conseillers logés à la Présidence», souligne un connaisseur de la haute administration.
De facto, explique cette source, «la tenue de notre Conseil des ministres comporte beaucoup de manquements et d’incohérences avec la participation des ministres d’Etat sans portefeuilles, ministres Conseillers, de son directeur de cabinet». De ce fait, «il est tout à fait loisible de comparer notre conseil des ministres à une salade russe où personne ne se retrouve car tout y est confus, certifiant ainsi que le régime de Macky Sall est soit le prolongement de celui de Me Abdoulaye Wade ou bien que le pouvoir en place n’a tiré aucune leçon des échecs du passé». Macky Sall s’était engagé, à l’entre-deux tours de la présidentielle, de réduire le nombre de ministres à 25. Une chose qu’il a respectée. Par contre, ses ministres-conseillers commencent à être une légion.
Georges Nesta DIOP
Walfadjri
Seulement, cette fonction qu’il distribue à tout-va comme son prédécesseur, Me Wade, est loin de présenter des avantages. Au contraire, elle mène tout droit, selon un haut fonctionnaire de l’administration sénégalaise, à la cacophonie, à la confusion et aux conflits de compétences. D’abord, ce connaisseur de l’administration qui s’est ouvert à Wal Fadjri, sous le sceau de l’anonymat, relève une confusion entre la fonction de ministre conseiller et celle de conseiller avec rang de ministre. «C’est une véritable aberration administrative qui continue sous Macky Sall, parce que, de droit, la dénomination de ministre-conseiller n’existe pas. Cette bêtise (sic) héritée du président Wade qui n’avait aucune culture républicaine et qui n’a pas su faire la différence entre les deux fonctions, risque de maintenir le président Macky Sall dans cette bourde», souligne l’interlocuteur de Wal Fadjri.
Selon cette source, un ministre-conseiller est un conseiller aux affaires étrangères, c'est-à-dire un diplomate de carrière qui occupe ce poste dans une ambassade et qui arrive après l’ambassadeur dans l’ordre protocolaire. D’ailleurs, c’est le grade qui arrive avant d’être nommé ambassadeur dans une chancellerie. «Par contre, dans une institution comme la présidence, cette fonction n’existe pas. Une personnalité civile comme politique est nommée Conseiller auprès du président de la République avec rang et appellation de ministre ou d’Ambassadeur. C'est-à-dire seulement bénéficier des avantages, des privilèges et du respect que requièrent les ministres et les Ambassadeurs».
Manquements administratifs et juridiques
Ces nominations, selon la source contactée par Wal Fadjri, posent des irrégularités au niveau du Conseil des ministres. En effet, explique-t-elle, le Conseil des ministres, qui se tient au palais présidentiel comporte d’énormes manquements administratifs et juridiques. «Un Conseil des ministres doit adopter une cohérence que justifie notre grande tradition républicaine car il est la formation collégiale réunissant l’ensemble des ministres. Seuls, doivent y siéger le président de la République, le Premier ministre, les membres de son gouvernement, c'est-à-dire la liste qui a été arrêtée et nommée par décret. Pour des raisons administratives, le Secrétaire général de la présidence et le Secrétaire général du Gouvernement assistent également au Conseil des ministres».
Ne doivent pas y participer les ministres d’Etat sans portefeuilles, les ministres conseillers, et le Directeur de cabinet du président de la République. «D’ailleurs, c’est pour respecter cette tradition républicaine que le président Abdou Diouf avait nommé son Directeur de cabinet Ousmane Tanor Dieng, ministre d’Etat, ministre des Affaires et des services présidentiels. Ce problème ne s’est jamais posé sous la présidence de Senghor», renseigne toujours la même source.
Connexions et conflits d’intérêts
Un autre danger réside dans les nominations de ministres conseiller : c’est le risque de doublons, de connexions et de conflits de compétences au niveau du gouvernement. «Cette situation dans laquelle le président Macky Sall met le gouvernement du Premier ministre Abdou Mbaye est dangereuse voire embarrassante. Petit à petit le gouvernement devient pléthorique et peut constituer des connexions entre ministères, des appellations baroques de ses portefeuilles, sans oublier le risque de doublon ou de conflits de compétences que posent ces nominations de ministres-conseillers logés à la Présidence», souligne un connaisseur de la haute administration.
De facto, explique cette source, «la tenue de notre Conseil des ministres comporte beaucoup de manquements et d’incohérences avec la participation des ministres d’Etat sans portefeuilles, ministres Conseillers, de son directeur de cabinet». De ce fait, «il est tout à fait loisible de comparer notre conseil des ministres à une salade russe où personne ne se retrouve car tout y est confus, certifiant ainsi que le régime de Macky Sall est soit le prolongement de celui de Me Abdoulaye Wade ou bien que le pouvoir en place n’a tiré aucune leçon des échecs du passé». Macky Sall s’était engagé, à l’entre-deux tours de la présidentielle, de réduire le nombre de ministres à 25. Une chose qu’il a respectée. Par contre, ses ministres-conseillers commencent à être une légion.
Georges Nesta DIOP
Walfadjri