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Polémique entre station radios: La Guerre des Ondes

Suite aux sondages réalisés par l’Adesr, Sidy Samb le patron de la Radio Nostalgie est sorti de son mutisme, pour cracher ses vérités. Très remonté, ce dernier remet en cause la fiabilité de ces sondages qui les classent à la troisième. Ainsi, M. Samb demande aux auteurs de ces études de ne plus inclure la radio Nostalgie dans leurs sondages.


Rédigé par leral.net le Jeudi 28 Mai 2009 à 00:55 | | 0 commentaire(s)|

Polémique entre station radios: La Guerre des Ondes
«Nostalgie» brise le silence. Suite aux nouveaux sondages effectués par l’Adesr la direction de la Radio Nostalgie est sortie de sa réserve pour contester la véracité de ces études. Plus qu’une réaction, c’est un coup de gueule de la part du Président Directeur Général de ladite radio Sidy Samb qui, entouré de ses principaux collaborateurs conteste la troisième place qui leur est attribuée. Pis, ce dernier remet en cause la fiabilité de ces sondages. «Nous ne reconnaissons pas ces sondages qui ne sont pas fiables», fulmine-t-il. Tout d’abord, selon M. samb «c‘est la période choisie pour effectuer ces études qui est suspecte». «Les sondages ont été effectués entre le 21 et le 28 mars, date coïncidant avec les locales. Or, cette période n’est pas propice», renseigne Sidy Samb qui dit rester sur sa faim d’autant plus que c’est un groupe de presse qui est l’auteur de ces sondages. «L’adesr est en elle-même un groupe de presse qui a en son sein une agence de communication, une radio, un magazine people et une agence de publicité, donc, il ne peut pas être juge et parti», déclare-t-il convaincu que l’exclusivité accordée à chaque fois à Walfadjri pour la publication de ces sondages suscite également des interrogations.

Et M. Samb de se demander si un sondage a belle et bien été réalisé ? Car, explique-t-il «il n’y a pas d’éléments précis qui peuvent déterminer l’exactitude des statistiques avancés par l’adesr». Aussi, ce dernier note des incohérences, comme l’écart constaté dans le rang occupé par la radio Nostalgie entre 2007 et 2009 où celle-ci a considérablement chuté. L’autre amalgame concerne la confusion grave dans la vocation des différentes radios sondées.

Car, argumente-t-il «ils ont mis dans le même sac les radios communautaires, les radios commerciales, les radios religieuses et j’en passe. Par exemple, nous ne pouvons pas être comparés à une radio communautaire dont le public-cible est limité dans l’espace par rapport à nous qui émettons sur toute l’étendue du territoire»,

Suffisant pour traduire le ras-le-bol du Pdg qui renseigne que de tels sondages compromettants, leur porte sérieusement préjudice. «À ce rythme -là nos partenaires ne vont plus nous faire confiance s‘ils se basent sur ces sondages», regrette-t-il.

Dès lors, l’heure est venue pour le patron de Nostalgie de mettre les points sur les i. Car, avertit-t –il «ça ne peut plus continuer ainsi. Sinon, nous demandons à ces gens de nous retirer de ces sondages car, nous ne nous y retrouvons plus. Quoi qu’on puisse dire, la radio Nostalgie a été la première radio musicale au Sénégal et la deuxième radio privée du Sénégal». Une manière pour M. Samb qui lance un appel à plus de vigilance par rapport à la régulation du paysage audiovisuel sénégalais.


Sidy Samb Directeur de la radio Nostalgie: « Il y a trop de laisser aller dans la régulation des médias »


Quelle est votre position par rapport aux sondages récemment publiés ?

D’abord nous ne reconnaissons pas ces sondages dans la mesure où ils sont effectués dans le flou le plus total. Je suis même tenté de dire qu’il y a une nébuleuse qui entoure la confection de ces sondages. Mais, c’est à l’image de ce que reflète la régulation du paysage médiatique sénégalais. Depuis quelque temps, on ne sait plus qui est qui et qui fait quoi. On ne se retrouve pratiquement plus.

Que vous inspire cette situation ?

Cette situation nous porte sérieusement préjudice. Il y a trop de laisser aller dans la régulation des médias. Par exemple, il y’a des critères conventionnels pour créer une radio. Ce n’est pas du jour au lendemain qu’on se lève pour créer une radio. Actuellement, il suffit d’avoir seulement un million, pour créer une radio, ce qui n’était pas le cas il y’a quelques années. On exigeait un cahier de charges pour cela, or, le cahier de charges n’existe plus. Ce qui explique qu’il y a une floraison de radios et, de plus en plus, la tendance actuellement c’est le « copier-coller ». De nos jours, les gens sont partisans du moindre effort. Parfois même, les gens copient les émissions de Nostalgie avec le même libellé et le même contenu. Il n’y a rien d’original dans ce qu’ils font. Ça ne peut plus continuer ainsi.

Que comptez vous faire pour mettre un terme à ces pratiques ?

Nous préférons dans un premier temps tirer la sonnette d’alarme pour éclairer la lanterne de l’opinion. La radio Nostalgie existe depuis 1994, ce n’est pas hier. Nous avons fait du chemin, et il ne faut pas qu’on nous compare a des gens qui viennent à peine d’exister. Nous en appelons à la vigilance de l’Etat pour contrôler la gestion des médias, car on ne se retrouve plus dans ce qui se fait actuellement

ABDOULAYE KANOUTE, DIRECTEUR DE l’ADESR: «Notre travail a des bases scientifiques difficilement contestables»

Spécialisée dans la pige publicitaire et les études, l’ADESR est leader dans l’intelligence compétitive et la veille concurrentielle au Sénégal. Depuis quelques années, elle propose des solutions permettant aux entreprises d’anticiper les stratégies de leurs concurrents, de rendre compte de l’état du marché et les habitudes de la population. Pour autant, les supputations vont encore bon train, plausibles ou erronés, suite à la publication du sondage de l’agence dakaroise statuant sur les taux de popularité des entreprises médiatiques sénégalaises. «Mauvaise foi» vocifère le directeur de la structure qui s’est désolé du fait que les contestataires d’aujourd’hui, sont les plébiscitaires de l’année dernière !

La RFM et Nostalgie ont vivement contesté la fiabilité de votre sondage. Que vous suggère cette attitude ?

Ce n’est pas la première fois que les résultats d’un sondage sont contestés et ce ne sera sûrement pas la dernière fois. Ce qui est étonnant, c’est que ce sont des gens qui ont plébiscité notre sondage de l’année dernière, qui se mettent à le contester aujourd’hui. Le gros ennui est qu’aucun contre-argument n’est posé en face de ces contestations. On vous dira toujours que «ce sondage n’est pas fiable» ou alors «la méthodologie n’est pas bonne». Que savent-ils de notre méthodologie ? Demain je leur en présente deux, ils me feront difficilement la différence entre la bonne et la mauvaise méthodologie. Notre travail a des bases scientifiques difficilement contestables. Je considère donc simplement que ce sont des paroles de mauvais perdants, si encore on peut parler de perdants. Le pire est que l’ADESR est la seule agence de sondage dont les résultats créent autant de polémique. TNS SOFRES a publié des résultats à peu près conformes aux nôtres, ça n’a jamais crée la plus petite polémique. Au demeurant, comme dit l’adage seuls les tonneaux vides font beaucoup de bruits, c’est connu !

Et quels sont les scores qui leur ont été attribués ?

Je vois que le débat stagne encore et toujours sur ces histoires de scores et de rangs alors que je continue de répéter que c’est loin d’être l’élément de jugement le plus pertinent. Pour vous répondre retenez que la RFM a obtenu des taux d’écoutes habituels de 55%, et Nostalgie a eu 24% mais toujours sur le même critère. Pour ce qui concerne l’audience cumulée veille, la Rfm est à 21, 6% et Nostalgie 5,6%. Vous connaissez ces taux mais est ce que vous êtes plus avancés que tout à l’heure, je veux dire que ces chiffres n’ont pas une trop grande importance.

On sait que l’ADESR est affilié au groupe DAKOR et que ce dernier regroupe en son sein la ZIK FM et le magasine Dakar Life. À cet effet, ne risquez-vous pas d’être juge et partie dans cette affaire ?

Et voilà le faux débat par excellence. Ce qui est le plus désolant, c’est que cela remet en cause notre honnêteté intellectuelle. Si réellement ce fait devait influer sur notre façon de travailler, pourquoi on se priverait de mettre les supports en question aux premières places, sous réserve que nous appartenons au même groupe ? Ce n’est pas possible puisque nous n’attribuons pas ces places, c’est juste l’opinion de la population que nous montrons. Encore une fois je dis non et je suis désolé pour ceux qui, à court d’arguments, énoncent l’idée selon laquelle nous sommes juge et partie !

Réalisé par El Bachir THIAM, Amadou L MBAYE et Ngoya NDIAYE (stagiaire)

Source: 24 Heures Chrono

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