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Police nationale : Vent de rébellion au Commissariat central

Des éléments du Groupe d’intervention rapide (Gir), une unité de la police rattachée au commissariat central de Dakar, ne sont pas contents. Ils ont tenu à exprimer les difficultés rencontrées, quotidiennement, dans l’exercice de leur mission de sécurité publique.


Rédigé par leral.net le Jeudi 10 Mai 2012 à 11:40 | | 0 commentaire(s)|

Police nationale : Vent de rébellion au Commissariat central
Du bruit au commissariat central de Dakar ! Les éléments du Groupe d’intervention rapide (Gir) ne sont guère contents de leurs chefs. Ils déclarent que ces derniers ont un «manque de considération notoire» à leur égard. Le problème de ces hommes de tenue, investis d’une mission de sécurité publique, est relatif à la discrimination dont ils se disent les victimes. «Des policiers qui n’ont jamais quitté leur bureau perçoivent des primes Frontex (Dispositif concerté de lutte contre l’émigration clandestine entre l’Europe et certains Etats africains, Ndlr). Mais un élément du Gir n’a jamais reçu un centime. Seuls les grands chefs sont payés. En plus, ils ne perçoivent pas d’heures supplémentaires, ne serait-ce que pour assurer leur argent de poche puisqu’ils font 24 heures sur 24 au service», dénoncent-ils.

Pire, ils partagent les mêmes stages de la Compagnie républicaine de sécurité (mission de formation de l’armée française plus connue sous l’acronyme Crs) avec le Groupement mobile d’intervention (Gmi), à l’école de police. L’autre motif du mécontentement des policiers trouve sa source dans la sélection opérée dans les missions à l’étranger. «Dans deux contingents de force de police pour le Darfour, il n’y a aucun élément du Gir. Ce sont des gens invalides ou venus des bureaux qui sont pris en grand nombre. Il y en a certains qui ont fait plus de six ans et qui ne comptent sur personne pour trouver un autre poste.

Ce qui nous fait dire que la police est le seul corps où un fonctionnaire peut faire carrière dans un poste. Tous ceux qui étaient affectés sont répartis avec l’appui de hautes autorités. Ceux qui restent s’appellent le groupement des ruraux», raillent les policiers du commissariat central affiliés au Gir. «Même le sous-officier qui nous commande reste à longueur de journée sans pouvoir se payer un plat de gargote, faute d’avantage dans le service. Certains éléments n’excluent pas de demander à être affectés au Gmi», pestent leurs autres collègues qui enfoncent le clou.

Les éléments du Groupe d’intervention rapide ne veulent ni plus ni moins qu’un traitement équitable des hommes et le renouvellement des effectifs en vue de prévenir contre l’usure. La répartition juste des avantages est aussi au cœur des doléances. A ce titre, ils estiment que «tous les commissaires de la région de Dakar reconnaissent les mérites de ce groupe d’intervention. Cependant, quand le chef ne pense qu’à ses intérêts, les subordonnés sont laissés à leur sort. Le Gir étant une unité constituée doit avoir des éléments aux contingents Fpu à titre de reconnaissance et de récompense».

REACTION DE LA HIERARCHIE : Les autorités policières se renvoient la balle

Les innombrables tentatives de décrocher la réaction de la partie adverse sont restées sans suite. Le nouveau commissaire central de Dakar, Tamsir Diouf Diakhaté, indique qu’il vient juste de s’installer à ce poste où il remplace son homologue Arona Sy, élevé au rang de conseiller au ministère de l’Intérieur. Par conséquent, il estime n’avoir pas encore pris connaissance des dossiers. Le commandant du corps urbain du commissariat central de Dakar, le colonel Abdoulaye Diop, soutient, pour sa part, qu’il ne peut pas se prononcer sur le sujet sans l’autorisation préalable de la hiérarchie. Le chargé des relations publiques de la police, le colonel Aliou Ndiaye, est demeuré introuvable, malgré plusieurs passages à son bureau. Des appels sur son téléphone portable n’ont rien donné, celui-ci étant, en permanence, sur boîte vocale.

FICHE D’IDENTITE : Le Gir, en quelques mots…

Le Groupe d’intervention rapide (Gir) est une unité d’intervention de la police sénégalaise, comme le Groupement mobile d’intervention (Gmi) et la Brigade d’intervention polyvalente (Bip). Tout comme la gendarmerie nationale a son Gign et l’Administration pénitentiaire les Eléments pénitentiaires d’intervention (Epi) chargés de mettre l’ordre en cas de troubles liés à des cas de mutinerie et d’évasion. Le Gir est un groupe rattaché au commissariat central de Dakar composé de policiers professionnels. Leur mission ? Ils font face à toutes les situations de sécurité publique de jour comme de nuit à travers la capitale, de Dakar-Plateau à Rufisque. Ils ont joué un grand rôle dans la lutte contre l’immigration clandestine en passant des nuits entières dans les embarcadères. En cas d’intervention, ils sont les premiers à se déployer sur le terrain, avant même l’arrivée de leurs collègues des autres corps de la police.

walf quotidien

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