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Pour les problèmes de communication du Président Macky Sall : Quelques pistes de réflexion

Si j’étais Macky SALL, président de la République, je cesserai de m’adresser à la presse au salon d’honneur de l’aéroport à mes retours de voyage de l’étranger pour une raison simple. Lorsqu’on revient de voyage, on est souvent fatigué. On est pressé de rentrer à la maison pour retrouver sa famille et ses enfants, prendre un bain et grignoter quelque chose ou se reposer. En conséquence, j’éviterai de faire perdre du temps à tout ce beau monde qui m’aurait accompagné dans mon voyage.


Rédigé par leral.net le Jeudi 23 Avril 2015 à 20:14 | | 0 commentaire(s)|

Pour les problèmes de communication du Président Macky Sall : Quelques pistes de réflexion
J’arrêterai cette pratique qui date des ex Présidents Léopold Sédar SENGHOR, Abdou DIOUF et Me Abdoulaye WADE du fait que la presse, que j’aurai embarquée, aurait déjà fait ses différents comptes rendus avant mon retour de voyage. Sur ce, les gens auraient été déjà mis au courant de l’objectif de mon voyage et de mes rencontres. Que vais-je donc dire de nouveau et de plus en s’adressant à la presse au salon d’honneur? Rien de plus de ce qui aurait été déjà dit pendant mon voyage.

Aujourd’hui, techniquement cette pratique ne justifie plus. Si auparavant, il fallait pour le journaliste revenir avec les bandes ou les cassettes pour monter les éléments, de nos jours ce n’est plus le cas. La technologie permet au journaliste d’envoyer instantanément son élément à sa rédaction. En résumé, voilà les raisons pour lesquelles je mettrai une croix sur cette rencontre avec la presse au salon d’honneur de l’aéroport. Je la déplacerai au palais de la République sous le format de tribune de l’actualité présidentielle où je recevrai la presse nationale et internationale à l’américaine.

Si j’étais Macky SALL Président de la république, je mettrai en place un rendez-vous semestriel avec la presse pour échanger sur la vie de la nation au palais de la république ou ailleurs où je répondrai volontiers aux questions des journalistes. Je n’aurai pas peur de ce qui est arrivé à ceux qui ont tenté avant moi cette expérience. Je n’aurai pas peur de ce qui est advenu à Me Abdoulaye WADE Président de la république quand il a reçu les journalistes au palais. Je me souviens encore de sa colère contre Babacar Justin NDIAYE journaliste politologue sénégalais

Je veux innover. Je veux inscrire une bonne tradition dans les mœurs de la république, je ne dois pas avoir peur des conséquences que toute nouvelle situation pourrait entrainer où susciter. Bref ! La patrie avant le parti, c’est aussi avoir le courage de faire face au peuple lorsque ça ne va pas pour lui dire que ça ne pas et lui expliquer les solutions que l’on envisage de mettre en place pour résoudre les problèmes qui ont été identifiés. Pour ce dialogue avec le peuple, la presse constitue une courroie de transmission fondamentale du message que portent les gouvernants en direction du peuple.

Si j’étais Macky SALL Président de la république, j’instituerai une journée où je ferai un discours sur l’Etat de la nation. Je saisirai de l’opportunité de cette journée pour m’expliquer sur l’Etat de la nation, sur toutes les questions qui touchent la vie des populations qui m’ont élue. C’est le lieu où j’expliquerai ce que j’ai réussi, ce que je n’ai pas réussi encore et comment je compte m’y prendre afin que les sénégalais puissent m’aider et m’accompagner dans ma quête quotidienne de recherche de solution aux problèmes que rencontre notre pays. C’est le lieu où je parlerai des avancées que nous aurons faites, des obstacles que nous aurons rencontrés, des perspectives et des défis que nous aurons à relever ensemble en tant que nation.

Enfin, j’érigerai cette journée en pratique républicaine traditionnelle à laquelle je me plierai annuellement à date choisie durant mon mandat et à laquelle se soumettra mon successeur.

Si j’étais Macky SALL Président de la république, je réserverai le 31 Décembre de chaque année à formuler uniquement mes meilleurs vœux à la nation. J’enlèverai de mon adresse à la nation toute connotation politique de type bilan. Pour le 04 Avril date de notre indépendance, j’ajouterai à mes activités après le défilé militaire un dépôt de gerbe de fleur à la tombe de nos morts du Camp Thiaroye ou à la tombe d’El hadj Malik SY ou à celle de Serigne TOUBA ou à celle de Lat. DIOR, ou d’Alboury NDIAYE ou de Blaise de DIAGNE ou de Galandou DIOUF ou au lieu de naissance de El hadj Omar TALL etc. pour leur sacrifice pour la « patrie » et pour lutter contre l’oubli. Rendons honneur dignement à celles et à ceux qui ont fait de ce pays ce qu’il est devenu en bien ! Le Sénégal a besoin de cohésion sociale. Pour atteindre cet objectif, on doit miser sur la promotion des valeurs et symboles nationaux

Si j’étais Macky SALL Président de la république, je demanderai à chaque ministre de mon gouvernement de mettre sur pieds une cellule de communication dont la vocation sera de rendre visible les activités réalisées par son ministère.

Car de la réussite de la communication gouvernementale dépende en partie de la réussite de la communication des ministères qui le composent. Dans les ministères, il y avait souvent un chargé de communication et un attaché de presse. Le premier est chargé de la communication du ministre, le second gère les relations avec la presse. Les activités du ministre sont si nombreuses qu’ils n’ont pas le temps de penser et de mettre sur pieds une stratégie de communication. Ce qui entraine une sous information des populations sur les réalisations faites par le gouvernement.
Si j’étais Macky SALL Président de la république, j’éviterai de parler de politique au sortir de mes audiences avec les khalifes généraux. Je refuserai de répondre aux questions d’ordre politique ou de faire des annonces politiques.

Mon idée c’est de séparer en ce lieu et en cet instant le spirituel du politique. Ce n’est pas par ce que je n’ai pas de respect pour la presse non au contraire c’est pour éviter la confusion du politique d’avec le spirituel là où elle ne doit pas avoir lieu. Par contre, je répondrai volontiers aux questions relatives à l’objet de ma visite au Khalife. Je dirai mes sentiments et mon attachement personnel à mon illustre hôte. Je n’oublierai pas de préciser en qualité de qui je serai venu rendre visite au Khalife. Car à travers ma personne, il y a le Président et le talibé ou le citoyen. Ils font un. Alors dans ce cas, il serait important de préciser à chaque fois que de besoin lequel serait venu rendre visite au Khalife. Lequel parle à la presse au moment T. En ce qui me concerne, je serai toujours le citoyen qui parlera à la presse et non le Président de la république.

Si j’étais Macky SALL Président de la république, je m’empêcherai de parler aux medias étrangers en premier de mes décisions concernant la vie de mon pays. Parler à la presse étrangère est une pratique que l’on a notée chez les Présidents Abdou DIOUF et Abdoulaye WADE. Déplorons-le ! Moi, j’essayerai de l’éviter. Au jour d’hui, on dit que le monde est comme un village planétaire peu importe le lieu où on communique. C’est kif kif ! Je ne suis pas d’accord. Le lieu a un sens. On doit rompre avec cette vieille habitude qui n’honore pas notre pays, qui ne renforce pas la confiance qui doit lier le Président et son peuple. C’est anachronique de réserver la primeur d’une décision à communiquer à la presse étrangère au détriment de la presse nationale. Bref ! La question est hautement importante pour être prise à la légère.

Alors, si j’ai une information à donner ou une décision à communiquer, je me ferai le devoir de la donner prioritairement à la presse sénégalaise. Car avant tout, il s’agit de notre pays. Concernant le développement de notre pays, c’est à nous de le bâtir, pas les autres. Et nos problèmes ! C’est à nous de les résoudre, pas les autres. Nous sommes condamnés à nous parler, à chercher ensemble les voies et moyens de sortir notre pays de l’ornière. Ce n’est pas une question uniquement de démocratie. C’est plus que cela ! Il s’agit d’une question de survie du Sénégal en tant que nation ! Dans un pays où les gens ne se parlent pas de manière civilisée ce sont les armes qui parlent. Que Dieu nous en garde ! Au total, ce qui est certain, le peuple ne soutiendra pas un Président dont il ne comprend pas le sens des paroles et des actes. Je suis ce que je suis. Je ne suis pas M. Macky SALL Président de la République du Sénégal.

Baba Gallé DIALLO
Réalisateur / Email : bbgd70@yahoo.fr


NB : Cette contribution a été publiée il y a de cela presque deux ans. Je l’ai retouchée un tout petit peu sans en changer grande chose. Vue l’actualité dominante de la semaine relative à la problématique de communication du Président de la République Monsieur Macky SALL, je l’ai remise au goût du jour.