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Pourquoi les salariés américains boudent leurs congés payés

Rédigé par leral.net le Lundi 19 Juin 2017 à 15:46 | | 0 commentaire(s)|

Aux États-Unis, 54% des salariés ne prennent pas tous leurs congés payés. Ils n'ont pris en moyenne que 16,8 jours par an en 2016, 4 jours de moins qu'avant 2000. Beaucoup craignent d'afficher un manque de motivation ou évoquent une culture d'entreprise défavorable aux vacances, selon une enquête de GfK.

Déjà bien moins dotés en congés payés que leurs homologues de France, les salariés américains ne consomment pas tous leurs jours de repos.

Ils sont 54% à ne pas avoir pris tous leurs jours de vacances en 2016, selon une enquête menée par l'institut GfK auprès de 7331 salariés bénéficiant de congés payés. Au total, plus de 662 millions de jours de vacances n'ont pas été pris en 2016 par leurs bénéficiaires, soit 4 millions de plus qu'en 2015.

"Si les Américains consommaient tous leurs jours de vacances, cela générerait 128 milliards de dollars de dépenses supplémentaires avec un impact de 236 milliards pour l'économie" constatent les auteurs de l'enquête intitulée "L'Amérique en mal de vacances: analyse des États et villes qui ont besoin de prendre une journée".

Pourtant, cela fait deux ans que le nombre moyen de jours de congés payés pris par les Américains remonte légèrement pour atteindre 16,8 jours après avoir chuté à 16 jours en 2014. Mais, le recul est impressionnant (4 jours) par rapport aux 20,3 jours par an en moyenne que les salariés prenaient entre 1976 et 2000. 

"Les vacances sont les victimes collatérales de la culture du travail 24/7", commentent les auteurs de l'étude. Les villes de San Francisco (Californie) et Tampa (Floride) ou la capitale Washington D.C sont celles où les employés prennent le moins de vacances.

Dans les États (Idaho, Alaska, New Hampshire,...), où les salariés prennent le moins les congés payés, ceux-ci évoquent en premier lieu, la crainte d'être mal vus par leur employeur. Ils ont peur de donner l'impression qu'ils ne sont pas motivés par leur travail. Beaucoup redoutent même d'être considérés comme pouvant être aisément remplacés.

La pression directe ou indirecte des employeurs est ressentie

En cause: la pression directe ou indirecte exercée par les employeurs qui envoient aux salariés des messages, au pire "négatifs", ou au mieux "ambigus" à propos de l'intérêt des congés payés.

Ils sont 17% des salariés américains sondés à ressentir le poids de cette culture d'entreprise défavorable aux vacances.

"Les États et les villes qui ont l'honneur douteux d'être en tête de la liste des congés inutilisés, feraient bien de comprendre que les employés qui prennent un congé sont plus heureux, en meilleure santé et plus productifs" conclut Katie Denis, l'auteur de ce rapport.

Pas sûr que l'Amérique de Donald Trump soit sensible à ce plaidoyer.

source:bfmtv