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Poursuivie pour outrage et voies de fait sur un agent public : La journaliste de CNN s’est expliquée, hier devant la barre

L’agent de police, Khadim Faye, a fait face à la journaliste de la chaine de télévision CNN, hier, au tribunal des flagrants délits de Dakar. En effet, Keturah King est poursuivie pour outrage et voies de fait sur un agent public qui était en fonction. Jugée, elle connaitra son sort le 2 juin prochain.


Rédigé par leral.net le Mercredi 1 Juin 2016 à 13:13 | | 0 commentaire(s)|

La journaliste est accusée d’avoir violenté l’agent de police Khadim Faye dans l’exercice de ses fonctions. Ce dernier, qui a porté plainte pour outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions et voies de faits, a fait face à la dame Keturah King hier, devant le tribunal des flagrants délits.
Voici les faits tels que présentés par l’agent Khadim Faye :

Dans la nuit du 23 au 24 mai, aux environs de 3h du matin, la journaliste, qui accompagnait son petit ami à l’aéroport s’est vue refuser l’accès de la salle d’embarquement où elle voulait accompagner son ami qui devait effectuer ses formalités d’enregistrement. N’étant pas détentrice de documents qui lui donnaient accès à cet espace, elle a néanmoins insisté pour y accéder.
Ce jour là, Khadim Faye était de garde en compagnie de deux autres éléments de la police. Keturah King et son petit ami s’introduit dans la zone où seules les personnes qui voyageaient sont autorisées à accéder. Ayant aperçu la journaliste franchir la porte, Khadim a émis des claquements de doigts pour lui indiquer que cette zone est interdite pour les accompagnateurs. Ce que, selon l’agent, Keturah King n’a pas voulu comprendre et a commencé à hurler. De là, s’en est suivi une bagarre entre la journaliste et l’agent de police.
Considérant le manque de respect de la reporter à son égard en tant qu’agent de police en fonction, Khadim Faye a déposé une plainte en vue de lui donner une correction.
Devant la barre du tribunal des flagrants délits, Keturah King a nié tout en bloc.
Voici sa version des faits : «Quand nous sommes entrés, je m’étais concentrée sur mon téléphone. Tout à coup, j’ai entendu des claquements de doigts. Je me suis tournée et j’ai vu qu’il se dirigeait vers moi. Il me parlait avec une langue que je ne comprenais pas. Après, j’ai demandé ce qui se passait, mais il continuait à faire ses claquements. Et, rapidement, il m’a bousculée pour me faire sortir. Je ne l’ai ni violenté ni insulté, contrairement à ce qu’il dit.»
Interpellé sur le déroulement des circonstances, le policier estime que même si K. King ne comprenait pas ce qu’il disait, elle pouvait imaginer les gestes qu’il lui faisait.
«Quand elle a franchi le seuil de la porte, je claquais mes doigts pour lui indiquer qu’elle n’avait pas le droit d’y accéder. Tout à coup, elle s’est mise à hurler en anglais. Et comme je ne comprenais pas, je lui ai demandé de sortir. Elle n’a pas voulu m’écouter. Je lui ai répété à trois reprises de sortir mais elle continuait à s’entêter. Et bien que je ne comprenais pas l’anglais, je savais qu’elle utilisait des propos déplacés», a raconté Khadim Faye.
La prévenue assure qu’ils ont été autorisés à entrer par les autres policiers qui étaient devant la porte, ce qu’a réfuté l’agent.
Selon l’enquête préliminaire, la journaliste aurait posté une vidéo filmée lors de la scène sur son compte twitter et réussi ainsi à rendre publique des images d’elle om elle se présentait comme la victime d’un policier sénégalais qui l’aurait malmené. «Oui, j’ai bien posté une vidéo, mais elle montrait juste les blessures que j’ai eu lorsqu’ils m’ont bousculée pour que je quitte les lieux», rétorque-t-elle.
Des déclarations que le sieur Khadim rejette d’un revers de main, estimant ne l’avoir même pas touchée, encore moins ses collègues. En définitive, l’agent de police a fait savoir au tribunal qu’il ne réclamait rien à K. King mais souhaite qu’elle comprenne qu’il y’a une loi et qu’elle se devait de la respecter.
Le maitre des poursuites, s’en est remis à la sagesse du juge. Quant à l’avocat de la défense, il a rejoint sa cliente dans ses dénégations. Mieux, il estime que ce sont des choses qui arrivent. Mais dans la mesure où les deux parties ne se comprenaient pas de par leurs langues différentes, l’agent de police ne peut pas dire que Keturah King l’a insulté et que sa cliente persiste dans le sens inverse. «Elle refusait que les agents la touchent. C’est une personne qui a beaucoup de respect pour le Sénégal», signale-t-il avant de demander la relaxe pure et simple de la journaliste.
L’affaire est mise en délibéré jusqu’au 02 juin. Demain donc, Keturah connaîtra le sort que lui réserve la justice sénégalaise.