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Première sortie internationale : Les enjeux d’une visite du Président Bassirou Diomaye Faye en Mauritanie

Le fait d’effectuer sa première visite en Mauritanie et la deuxième en Gambie, deux pays africains, signifie-t-il pour le nouveau président, une volonté de rompre avec la Françafrique ? Les prochains actes posés par le président Diomaye Faye sur le plan diplomatique, permettront de répondre à cette question. Toutefois, tout semble accréditer la perspective sinon d’une rupture brutale, du moins d’un rééquilibrage des relations avec l’ancienne puissance coloniale.


Rédigé par leral.net le Jeudi 18 Avril 2024 à 10:59 | | 0 commentaire(s)|

Malgré une situation financière décrite comme préoccupante, comme lorsque Macky Sall prenait les rênes du pouvoir, Bassirou Diomaye Faye n’est pas allé s’agenouiller devant Emmanuel Macron, comme le fit à l’époque, son prédécesseur avec le président Nicolas Sarkozy. Abdoulaye Wade aussi, avait choisi Marianne pour sa première sortie, en tant que nouveau président de la République.

Les deux prédécesseurs du Président Diomaye Faye avaient filé ventre à terre à Paris, pour quémander des soutiens. Le 25 mai 2000, Me Wade consacra sa première visite officielle à la France de Jacques Chirac, pour chercher… des armes. La demande faite publiquement, avait d’ailleurs beaucoup gêné les autorités françaises de l’époque. Me Wade repartira dans l’Hexagone pour solliciter un soutien financier de la France et surtout, « vendre » le Sénégal aux investisseurs français.

Macky Sall avait marché sur les pas de son prédécesseur. A peine élu le 25 mars 2012, il court rendre visite à Nicolas Sarkozy, pour solliciter 300 millions d’euros (environ 200 milliards FCfa) destinés répondre aux besoins immédiats de l’économie nationale.

Bassirou Diomaye Faye, lui, a choisi de rompre avec cette tradition de mendicité, pour privilégier une diplomatie de proximité. Le Sénégal et la Mauritanie entretiennent des relations historiques séculaires. Les deux pays partagent les mêmes réalités et valeurs socioculturelles. De plus, Mohamed Cheikh Ould Gazhouani, qui dirige ce pays voisin, est aussi le président en exercice de l’Union Africaine.

« On ne peut parler aux autres et traiter avec les autres, en occultant nos voisins avec qui nous partageons l’histoire. Une diplomatie que les deux peuples entretiennent eux-mêmes, qui ne sont séparés géographiquement que par le Fleuve, mais historiquement liés à jamais », souligne un diplomate sénégalais.

Aujourd’hui, le Sénégal et la Mauritanie développent une expérience inédite à travers le projet d’exploitation du Gaz (Projet GTA) par les deux pays. Après 5 milliards d’investissement et six années de développement, le champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA), qui devrait entrer en production avant la fin de cette année 2024, aura une production de 2,5 millions de tonnes au début.

Selon les prévisions, ce chiffre atteindra 5 millions de tonnes en 2027 et 10 millions de tonnes en 2030. Autre symbole de la coopération entre les deux pays, le futur pont de Rosso, sur le fleuve Sénégal, qui connaît un taux de réalisation de 25%, va davantage renforcer les échanges entre les deux pays.

« La diplomatie de bon voisinage est un créneau porteur, puisqu’elle permet de dynamiser réellement les échanges entre voisins. L’exemple le plus illustratif est le pont en Gambie, qui est le fruit d’une vitalité de la coopération entre le Sénégal et la Gambie. Le nouveau PR s’inscrit dans cette continuité. Des liens séculaires avec nos voisins et des grands ensembles sous-régionaux forts, politiquement et économiquement », conclut notre diplomate.






Extraits du Témoin