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Présidentielle française: ​MACRON, le syndrome d'une HILLARY bis ?

Rédigé par leral.net le Jeudi 27 Avril 2017 à 10:55 | | 0 commentaire(s)|


Le premier tour de l élection présidentielle vient de livrer son verdict. Finalement, le peuple français a jeté son dévolu sur une confrontation MACRON-LE PEN. Les sondages ont vu juste cette fois-ci mais pourraient passer à côté s’ils n arrivent pas à décrypter avec discernement, la dynamique apparemment factice de soutien républicain qui prend forme en faveur de Monsieur Macron.

La logique du tout sauf le Front national  semble sur la bonne rampe. Cependant, tout analyste politique sérieux doit faire preuve de prudence. En effet, contrairement au duel Chirac Le Pen de 2002, ce deuxième tour de 2017 semble d’une issue incertaine.

Une analyse politique minutieuse et non partisane de la situation politique française amène à penser que l’ heure de Marine Le Pen pourrait avoir sonné pour plusieurs raisons.

La première est liée au contexte géopolitique internationale et ses propensions au retour à un protectionnisme économique  et à un nationalisme radical : l’élection de Donald TRUMP à la tête de la principale puissance économique mondiale et le BREXIT, en sont des éléments illustrateurs.

A cela s’ ajoutent des perspectives économiques  mondiales peu reluisantes dues notamment à la remontée du baril de pétrole qui tranchent d'avec l'optimisme  des projections  favorables dessinées par le FMI . Autant de menaces  qui devraient faire anticiper sur des mouvements migratoires intenses et le possible retour en force des solutions simplistes proposées par Mme Le Pen sur l’emploi.

La deuxième raison est relative au contexte politique français lui-même. Malgré des déclarations qui frisent l'hypocrisie, des principaux ténors des formations politiques classiques françaises, aucun acteur n’a aujourd'hui intérêt  à voir Macron élu Président de la République. D’abord, parce qu’il est considéré comme un opportuniste qui a su intelligemment exploiter une situation politique anachronique marquée par un parti socialiste incapable de mener une politique gouvernementale efficace,  une gauche désorientée par les dissensions entre Hamon et Mélenchon et une droite empêtrée  dans les affaires.


Sans oublier le souhait intense des citoyens français d’expérimenter de nouvelles solutions permettant d enrayer une dégradation économique et sociale persistante. Aujourd’hui, ni le cœur ni la raison des  hommes politiques français défaits au premier tour, ne pourraient objectivement soutenir l’avènement d’un mouvement politique jeune, plein d’ambition qui risque de sonner le glas de formations politiques vieilles, dont l’ambition naturelle est de revenir aux affaires.

De notre point de vue, Macron était un petit dénominateur commun au premier tour. Pour s’en convaincre,  Il est loisible de voir comment de hautes personnalités comme Manuel VALLS ou encore HOLLANDE,d’une  manière plus timorée, ont, prétextant le vote utile, soutenu sa candidature. Le deuxième tour risque d'être diffèrent car, à l’image de Donald TRUMP dont les  déboires, tâtonnements et erreurs ont fini de lasser une bonne partie des citoyens  américains, voter pour Le Pen consisterait  à opter pour une transition courte. Courte au regard de l’appréciation négative et de la prompte déception que pourrait bien avoir le peuple français sur sa gestion mais aussi; parce que le Front national risque de ne pas avoir de majorité au Parlement. Après les trahisons subies par Hamon et Fillon, Macron risque à son tour d expérimenter les dures lois de la politique.

Troisième raison enfin, les  citoyens français ne sont plus intéressés par les consignes de vote. Il est d’une maturité telle qu’il battra  en brèche des arguments du genre Marine Le Pen est une ennemie de la démocratie.  En effet, son acceptation par les médias français et les infléchissements notés dans son programme, en ont fait un candidat ordinaire à l’instar de tous les autres. Elle n’est plus diabolisée aujourd'hui. Du reste, il est à  souligner l’empressement avec lequel MACRON a accepté de débattre avec elle, ce que Chirac avait refusé en 2002 face à son père.

MACRON de son coté traîne l'image d un « has been », par ailleurs co-responsable au premier degré du bilan catastrophique de François  Hollande au regard de l importance des fonctions qu'il a occupées. Ces différents éléments entreront certainement en ligne de compte.

A moins d’un changement radical de paramètres, comme une survenance massive d’actes terroristes, le duel pourrait être serré avec pour la première fois, en France, un risque réel de voir l'extrême droite accéder au pouvoir.

Une seule chose semble positive dans ce premier tour de l’élection présidentielle française: le citoyen, en éliminant la droite et la gauche à l’issue du premier tour, semble conscient de la nécessité de trouver une troisième voie politique, ce que nous souhaitons incarner au Sénégal.

Par Magaye GAYE
Homme politique sénégalais
Président du Parti sénégalais la troisième voie