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Présumé meurtrier de Bassirou Faye : Tombon Oualy tombe - Le parcours atypique d’un tireur

Le témoignage de l’étudiant Sette Diagne ainsi que les découvertes des enquêteurs de la Dic ont pu déterminer exactement l’identité de la personne susceptible d’avoir tiré la balle mortelle sur Bassirou Faye.


Rédigé par leral.net le Jeudi 16 Octobre 2014 à 10:50 | | 0 commentaire(s)|

Présumé meurtrier de Bassirou Faye : Tombon Oualy tombe - Le parcours atypique d’un tireur
Le principal suspect dans la mort brutale de l’étudiant Bassirou Faye s’appelle Tombon Oualy. Ce policier, mis en détention provisoire, à la suite de la confrontation avec l’étudiant Sete Diagne, a un parcours atypique et un destin particulier.

Voici quelqu’un qui, après son service militaire, avait la possibilité d’intégrer l’Armée, mais a préféré entrer dans la gendarmerie. Quelque temps après, il va en démissionner, et passer le concours de police. Au mois de juillet dernier, il venait de terminer sa formation à l’Ecole nationale de police. Ce jour funeste du 14 août, il était de permission, et ne devait donc pas se trouver sur le terrain des opérations.

Quand, après la mort de l’étudiant Bassirou Faye, il a été demandé aux policiers qui étaient sur le terrain, de rendre leurs armes réglementaires, ainsi que le stock de 5 balles qui leur est fourni, la hiérarchie a reçu les 25 armes des 25 policiers réquisitionnés sauf, bien entendu, celle de Tombon Oualy. Jusqu’alors, les soupçons ne se tournaient pas vers ce dernier. C’est quand l’expertise balistique a pu démontrer qu’aucune des 25 armes récupérées n’a pu tirer la balle mortelle, que les enquêteurs se sont vraiment intéressés sérieusement à la piste ouverte par les déclarations de l’étudiant Sette Diagne.

Ce dernier s’est révélé un témoin précieux. Sa description morphologique a été très précise et suffisamment détaillée pour permettre de reconnaître le policier Oualy.

Dès lors, les enquêteurs ont mis un système de surveillance autour du suspect, et entrepris de le prendre en filature. C’est ainsi que les agents de la Division des investigations criminelles, qui étaient chargés de l’enquête, ont pu déterminer que la personne détenait, en plus de son arme de service, une autre arme, qu’il avait subtilisée à l’un de ses collègues, ainsi que ses balles. Quand il a été mis la main sur les deux armes et les balles, les enquêteurs se sont rendu compte que les balles n’étaient qu’au nombre de neuf, au lieu de dix.

Interrogé sur la balle manquante, Tombon Oualy dira avoir fait un tir d’essai, et qu’il avait un témoin qui pouvait le garantir. Interrogé à part, ce policier niera avoir vu son camarade opérer le tir d’essai et par ailleurs, il va s’avérer que l’arme à la balle manquante avait les caractéristiques identiques que celles de la douille trouvée sur les lieux du drame. Autant d’éléments pour asseoir la conviction des enquêteurs.

Et suffisant pour que Tombon Oualy soit placé en garde à vue, au titre de suspect pour le meurtre de Bassirou Faye. En attendant qu’il soit inculpé formellement si le procureur le décide.

En attendant, l’enquête de personnalité a révélé des éléments troublants, qui n’ont pas fini de sidérer ceux qui l’ont approché. Il a déjà été noté son fort penchant envers les drogues dures. Et il reste aussi à déterminer, ce qui l’a poussé à se rendre à l’université un jour où il n’était pas de service, avec son arme et tout son attirail. Cela permettra sans doute de lever les éventuelles zones d’ombre qui subsisteraient dans l’enquête.

Une enquête dont tout ceux qui en ont eu connaissance, ont loué le professionnalisme et l’impartialité des enquêteurs de la Dic. Même sachant qu’ils pouvaient mouiller des collègues, ces derniers n’ont pas reculé ni hésité à faire leur travail avec conscience.

Le Quotidien