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Prix des denrées dans l’UEMOA : Le Sénégal vend moins cher

Les circuits de distribution déterminent pour une grande part le niveau des prix des denrées de consommation courante. Au Sénégal, une étude commanditée par le ministère du Commerce a conclu que malgré une forte désorganisation, la situation des prix reste en deçà de celle de ceux de l'Uemoa ou de la Côte d'Ivoire.


Rédigé par leral.net le Mercredi 17 Septembre 2014 à 12:07 | | 6 commentaire(s)|

Prix des denrées dans l’UEMOA : Le Sénégal vend moins cher
Une étude sur les circuits de distribution et les pistes d'amélioration de leur fonctionnement a été restituée hier. Conduite par divers organismes spécialisés, l'étude qui a été menée sur des produits de grande consommation comme le riz, le sucre, le lait en poudre, l'oignon, la carotte, le concentré de tomate et le savon de ménage, conclut que la situation des prix au Sénégal est nettement meilleure que celle qui prévaut dans l'espace de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) ou dans des pays comme la Côte d'Ivoire, malgré des circuits de distribution relativement «désorganisés». L'étude commanditée par le ministère du Commerce, avec l'appui de l'Union européenne (Ue), s'est penchée sur la situation réelle des circuits de distribution au Sénégal. Des circuits que le ministre du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des produits locaux et des Pme, Alioune Sarr, qualifie de «maillon faible», mais qui ont leur importance pour mettre à la disposition du consommateur final des biens et services, mais aussi faciliter leur disponibilité et leur accessibilité des produits. Selon le représentant de l'Union européenne, Jean Pierre Sacaze, l'objectif de l'étude est avant tout de mieux cerner les mécanismes de la formation des prix. Ce que les consultants ont tenté de faire, mais sans obtenir la satisfaction des consuméristes. Le président de l'Asso­ciation des consommateurs du Sénégal (Ascosen), Momar Ndao, estime en effet que «l'étude a omis un grand nombre de choses». Il souligne que si l'étude a constaté des marges, «elle ne s'est pas appesantie sur comment se sont constituées ces marges et sur quoi se sont basés les commerçants pour définir ces niveaux de marge».

Forte désorganisation
L'étude apporte toutefois quelques réponses. Ainsi, chez les demi-grossistes par exemple, l'importance des marges est liée à la masse salariale élevée, tandis que pour le riz, ces marges vont jusqu'à 12% là où l'huile offre peu de lisibilité.
Les spécialistes qui ont passé les circuits à la loupe attirent l'attention sur la désorganisation qui y prévaut en l'absence de tout dispositif de surveillance des autorités publiques. Ce que partage le Secrétaire exécutif de l'Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev), Ama­dou Kanouté. «Si vous regardez la structure du marché sénégalais, il y a des stades qui ne sont pas définis et il y a trop d'intermédiaires. Et à chaque fois qu'il y a un intermédiaire, il y a une marge qui s'ajoute et au bout, le prix final au consommateur reflète toutes ces petites marges qui ont été prises par les différents intermédiaires. Et on retrouve cela dans tous les circuits importants. Le mil, le riz, l'oignon qui sont les principaux produits de consommation courante des ménages, à chacune des étapes, du producteur au consommateur final, vous avez une série d'intermédiaires qui profitent même plus que le producteur ou le consommateur. Au bout, celui qui gagne, c'est l'intermédiaire. C'est pourquoi nous tenons à ce que le ministère définisse des stades de commerce pour une certaine transparence et lisibilité dans les circuits de distribution. Qu'on dise voilà les grossistes, les demi-grossistes et les détaillants. Et à partir de là, que chacun des commerçants puisse être classé dans un de ces stades. Ça permettra d'éliminer au maximum les différents intermédiaires.» En plus de ces mesures, les experts préconisent le renforcement de la Commission nationale de la concurrence et le renforcement des moyens logistiques de la direction du Commer­ce intérieure. Le ministre du Com­merce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des produits locaux et des Pme va plus loin. Alioune Sarr annonce une réflexion autour du cadre juridique de la concurrence et des prix.

Le Quotidien