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Procès Karim Wade : Alioune Samba Diassé entre colère et trou de mémoire

On peut affirmer sans risque de se tromper qu'il est difficile de garder son calme à la Cour de répression de l'enrichissement illicite. Avocats, de la défense et de l'Etat, le président de la Crei, témoins et prévenus ont tous eu un moment d'énervement au cours de ce procès Karim. Hier, c'était au tour d'Alioune Samba Diassé de sortir de ses gonds à cause du témoin Abdoulaye Diouf. Par ailleurs, il a fait une grande révélation sur son état de santé mental lorsqu'il devait répondre aux questions du substitut du procureur Antoine Diome.


Rédigé par leral.net le Vendredi 6 Février 2015 à 09:00 | | 4 commentaire(s)|

Procès Karim Wade : Alioune Samba Diassé entre colère et trou de mémoire
Le Populaire rapporte qu'Alioune Samba Diassé, ancien directeur de Abs Sa, une société évaluée dans le patrimoine de Karim, a eu de chaudes empoignades avec l’administrateur provisoire de ladite société, l’expert-judiciaire Abdoulaye Diouf. Les anomalies décelées par l’expert-judiciaire dans la gestion de Abs Sa ont fait réagir Alioune Samba Diassé. Ce dernier n’a pas mis du temps pour fouler au pied ce rapport qu’il qualifie de contrevérités. « Comment vous pouvez juger inopportun de prendre contact avec moi. Vous m’avez privé de salaire. Le compte n’était pas débiteur, il était créditeur de 48 millions de francs Cfa », s’insurge le co-prévenu de Karim. Mais l’administrateur provisoire ne s’est pas laissé démonter pour autant. « C’est vrai que la société n’était pas en cessation de paiement, mais j’ai constaté que vous avez retiré 50 millions de francs Cfa. Le compte était débiteur de moins de 12 millions de francs Cfa », a rétorqué Abdoulaye Diouf.

Suffisant, selon le journal, pour qu’Alioune Samba Diassé sorte de ses gonds et gronde : « C’est faux. Vous ne dites pas la vérité. Le compte n’était pas débiteur, il était créditeur de 48 millions de francs Cfa. C’est faux quand vous dites que j’ai retiré 50 millions. Etant en prison, comment je peux détruire un document. Et vous, qu’avez-vous fait des 2 millions que vous avez encaissés pour la location d’un bus à Ahs ? ». Piqué au vif, Abdoulaye Diouf de rétorquer : « Je ne vous permets pas de vous adresser à moi comme ça. Moi je fais des constats et libre à la Commission d’instruction d’en tirer les conclusions. On a visité de fond en comble pendant un mois, nous n’avons trouvé aucun élément. Pas de pièces comptables, ni d’états financiers. Donc on n’a rien à cacher. J’ai même conservé votre assistante qui détient les chéquiers ». Il s’en est suivi un véritable dialogue de sourds entre le prévenu et l’administrateur provisoire. Il a fallu que la Cour intervienne pour calmer les esprits et permettre à Diassé de poursuivre ses questions.

Alioune Samba Diassé a, par ailleurs, joué sa partition avec le substitut du procureur spécial. A la question de Antoine Diome de savoir : « Quel est l’objet de ce contrat entre Abs Sa et Abs Coorporate que l’administrateur provisoire vient de lire ? », Alioune Samba Diassé répond : « Ça fait 3 ans, jour pour jour, que je traîne une maladie. Je prends même des médicaments pour trouble de mémoire. Je ne peux pas me rappeler ce qu’il y a dans ce contrat ». Mais Antoine Diome de lui lancer, sourire aux lèvres : « Apparemment votre mémoire ne vous a pas fait défaut aujourd’hui ». Alioune Samba Diassé, qui n’a pas dit son dernier mot de revenir à la charge : « Ça fait 3 mois que j’explique à la Cour que je m’appelle Aéroport bus Sénégal avant l’achat de la licence de marque pour devenir Airport bus services. Mais on veut m’entraîner dans je ne sais quoi. Maintenant je reste sur ma position ». Ce n’est pas tout, indiquent nos confrères. Le bâtonnier Yérim Thiam, qui a dit que Alioune Samba Diassé, en tant que prévenu a le droit de mentir, en a également pris pour son grade. « Il y a quelque chose qu’il n’a pas encore compris, mais je lui dirai un jour », a annoncé Diassé.

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