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Procès Karim et Cie et l'absence des avocats aux plaidoiries: Les juristes se prononcent

Après les débats d’audience dans le procès de Karim Wade et Cie, les plaidoiries démarrent aujourd’hui. Si la défense maintient son boycott de l’audience, l’on assistera seulement aux plaidoiries des avocats de l’Etat, partie civile dans cette affaire et au réquisitoire du parquet spécial.


Rédigé par leral.net le Lundi 16 Février 2015 à 16:00 | | 7 commentaire(s)|

Procès Karim et Cie et l'absence des avocats aux plaidoiries:  Les juristes se prononcent
Parce qu’aucun avocat ne plaidera en faveur des prévenus. Si certains juristes estiment que cette absence de la défense est préjudiciable aux prévenus, d’autres non. Comme cet avocat à la Cour qui estime qu’en l’absence de ses confrères de la défense, il y aura moins d’incidents d’audience. Ainsi poursuit notre interlocuteur qui a préféré garder l’anonymat, "le juge pourra rendre une décision favorable au prévenu, car souvent la défense fait ressortir les failles de son client".

Pour un magistrat en service à la Cour d’appel de Dakar, peu importe car dans un procès pénal, l’oralité et les débats d’audience restent le plus important. "Les plaidoiries sont souvent des effets de manche, du théâtre, mais la conviction des uns et des autres se fait à partir des débats", a laissé entendre le magistrat.

Toutefois, renchérit-il : "L’idéal pour la défense, c’est de plaider, car en plaidant, on peut arriver à convaincre un juge, dans la mesure où, pendant les plaidoiries, chaque partie donne son avis sur le débat." Un de ses collègues magistrats embouche la même trompette. "En plaidant, un avocat peut apprécier certains éléments débattus", a-t-il dit, tout en condamnant le boycott de la défense. "Leur décision n’est pas motivée par une question de droit, donc le procès se poursuit et décision sera prise, que la défense et les prévenus soient présents ou pas", assène-t-il.

Mais pour Me Bamba Cissé, que le procès se termine par une condamnation ou par une décision de relaxe, "l’enjeu sera tué". L’avocat pointe du doigt les nombreux incidents qui ont émaillé le procès. Il soutient que "la requête en récusation, celle portant prise à partie contre le juge Henri Grégoire Diop -qu’elle soit fondée ou pas-, la démission de l’un des assesseurs, le limogeage du procureur spécial Alioune et enfin l’absence de la défense vont indéniablement affaiblir la légitimité de toute décision qui sortira de cette affaire".

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