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Procès Tahibou Ndiaye : Vincent Koissy Mbindi "enfonce" l'ancien Dg du Cadastre

Les éclairages du témoin Vincent Koissy Mbidi, ancien directeur des Domaines, ancien collègue de Tahibou Ndiaye dans la Commission de contrôle des opérations domaniales (Ccod), de 2009 à 2012, n’aident en rien le prévenu. Sur plusieurs questions, notamment la signature d’un bail à la place du propriétaire, le cumul de baux, tout comme l’enrichissement des anciens directeurs membres du Ccod, le témoin a donné des réponses contradictoires aux propos de Tahibou.


Rédigé par leral.net le Vendredi 5 Juin 2015 à 11:16 | | 2 commentaire(s)|

Procès Tahibou Ndiaye : Vincent Koissy Mbindi "enfonce" l'ancien Dg du Cadastre
Appelé à la barre de la Crei hier, jeudi 4 juin, en tant que témoin, Vincent Koissy Mbidi, ancien directeur des Domaines, a donné des éclairages sur la procédure d’obtention de bail au niveau de la Commission de contrôle des opérations domaniales (Ccod). De l’avis de l’ancien collègue de Tahibou Ndiaye, il n’est pas possible que la Ccod octroie à une même personne des baux. Selon lui, « si on constate que la même personne a introduit des demandes, on lui demande de faire un choix à cause de la rareté de la ressource ». Des affirmations qui mettent à nu le fait que Tahibou Ndiaye, sa femme, ainsi que ses deux filles adoptives ont bénéficié de baux. Même s’il a révélé qu’il n’a pas encore vu la loi qui l’interdit, il a tout de même indiqué que la règle de non cumul est d’ordre éthique et que si l’autorité se rend compte qu’il y a cumul, la demande ne passe pas.

Dans ses témoignages, M. Mbidi a aussi souligné qu’il était anormal qu’une personne signe un bail qui ne lui appartient pas. Cette question lui a été posée pour élucider le fait que Tahibou ait signé, sans procuration, le droit de bail de sa fille adoptive, Rokhaya Thiam, à son absence. A l’en croire, même si la signature passe au niveau du receveur, car ne sachant pas qui a signé en réalité, il y aura des problèmes quand il s’agira d’en faire un titre foncier, s’il est associé à un autre dossier du propriétaire. Poursuivant, il a fait comprendre que si le bail est adjoint à un document quelconque pour une demande d’un service, de facto le service en question rejette la demande.

Autre fait marquant dans le témoignage de Vincent Mbidi, la réfutation de l’argument de Tahibou selon lequel tous les anciens directeurs au bloc fiscal sont devenus des milliardaires. Le témoin a fait comprendre qu’il n’est pas devenu milliardaire, tout en faisant noter qu’il a été directeur des Domaines et membre de la Ccod de 2009 à 2012. Pour lui, il est évident que les directeurs bénéficient de certaines indemnités, mais que cela ne lui a pas permis d’être milliardaire. Toutefois, Tahibou Ndiaye a fait une précision en revenant sur ses déclarations. Pour lui, il avait dit que « les anciens directeurs du bloc fiscal, ayant été en service pendant une longue durée, si on fait le cumul des indemnités et salaires, approcheraient le milliard. Moi j’ai eu la chance d’y travailler pendant 10 ans ».

En outre, la lumière apportée par le témoin à l’audience de l’après-midi d’hier a suscité des interrogations du côté de la partie civile, tout comme du parquet. En effet, M. Mbidi a montré que si un tiers veut occuper un terrain de l’Etat de manière irrégulière, il est obligé de se rapprocher des services du Cadastre pour être sûr que le terrain n’appartient pas à un privé. A l’en croire, les employés du Cadastre n’ont pas la possibilité d’user illégalement des terrains de l’Etat, au risque de se faire sanctionner par la hiérarchie. Des affirmations qui ont surpris plus d’un, dans la mesure où la veille, l’ami et gendre de Tahibou Ndiaye a fait savoir que son modus opérandis consiste à repérer les terrains de l’Etat, à les viabiliser et à les occuper, en attendant que les autorités administratives viennent les réclamer pour, en retour, demander une contrepartie.

A noter que l’audience a été suspendue jusqu’au lundi prochain à 10h, pour audition des témoins.

Sud Quotidien