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Professeur Mady Boiré : "Le Conseil constitutionnel n'a fait que dire le droit"

L'actualité nationale est dominée par le message adressé, hier, à la Nation par le chef de l'Etat suite à la publication de l'avis rendu par le Conseil constitutionnel. Mais, la décision de l'institution par rapport au mandat présidentiel était la plus attendue. Si d'aucuns estiment qu'en se conformant à l'avis du Conseil constitutionnel, le Président Sall viole son engagement, d'autres pensent qu'il a eu raison de s'y conformer puisqu'il s'agit d'une question de droit.


Rédigé par leral.net le Mercredi 17 Février 2016 à 09:45 | | 5 commentaire(s)|

"Sur la réduction du mandat présidentiel, le Conseil constitutionnel n'a fait que dire le droit. Parce que d'une manière générale, s'il y a une révision constitutionnelle concernant le président de la République qui est élu pour sept ans, le Conseil devait respecter la légalité constitutionnelle. Et la légalité constitutionnelle veut effectivement que Macky Sall assume son mandat de sept ans. On ne peut pas prévoir une révision constitutionnelle dans laquelle on inclut une réduction de son mandat en cours. La réduction ne peut concerner que les mandats qui viendront après. De par la légalité constitutionnelle et des principes généraux du droit, pour la première fois, c'est le principe de la non-rétroactivité de la loi", a dit le Pr Mady Boiré dans un entretien avec EnQuête.

A nos confrères qui s'interrogent sur les conséquences de la décision du chef de l'Etat de se conformer à l'avis du Conseil constitutionnel au lieu de respecter sa promesse électorale, le professeur à l'Université Gaston Berger de Saint Louis déclare : "De ce qu'on a entendu, le peuple s'attendait à une réduction de mandat mais le Président ne peut pas le faire, c'est ce que le Conseil lui a dit. Pour la pertinence politique des conséquences de la décision du président de la République, on peut espérer que le peuple puisse comprendre qu'il doit prendre en compte l'avis du Conseil constitutionnel en respectant sa parole en tant qu'homme politique". "Ce qui veut dire quoi? Que le peuple le sanctionnera aux élections de 2019 ? Ce n'est qu'une hypothèse", indique M. Boiré.