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Publicité: pourquoi des annonceurs boycottent Google et Youtube

Rédigé par leral.net le Vendredi 24 Mars 2017 à 14:35 | | 0 commentaire(s)|

Aux Etats-Unis et en Europe, plusieurs annonceurs privés et publics ont décidé de boycotter la plateforme publicitaire de YouTube après avoir remarqué que certaines campagnes étaient associées à des vidéos très controversées. En réponse, Google a promis des améliorations de son service, basé sur des algorithmes.


La polémique ne cesse de prendre de l'ampleur. Après McDonald's, HSBC, l'Oréal, le Guardian, Channel 4, la BBC et Havas, les opérateurs américains de télécommunications Verizon et AT&T ont annoncé mercredi soir avoir suspendu certaines publicités sur YouTube et Google. Dans un communiqué, AT&T a déclaré que "nous sommes très préoccupés par le fait que nos publicités aient pu apparaître à côté de contenus YouTube faisant l'apologie du terrorisme et de la haine". En réponse, Google a affirmé ce jeudi 23 mars, engager un examen "en profondeur" de ses conditions d'utilisation relatives à la publicité.

Une enquête du Times à l'origine du scandale
Une enquête du "Times" a révélé il y a quelques jours que des bannières publicitaires apparaissaient près de contenus violents, racistes, antisémites, terroristes ou homophobes. Le "Guardian" s'est par exemple rendu compte que ses campagnes publicitaires étaient associées à des vidéos de suprémacistes blancs.

Le gouvernement britannique a par la suite convoqué le géant de Mountain View pour avoir des explications, après avoir remarqué que certaines annonces du ministère de la Défense étaient accolées à des vidéos très controversées. Dans les colonnes du "Guardian", une porte-parole du gouvernement a ainsi déclaré que : "La publicité numérique est une opportunité pour le gouvernement de mobiliser des millions de personnes dans des campagnes pour le recrutement militaire ou le don du sang [...] Nous avons lancé une restriction temporaire sur les publicités de YouTube en attendant la confirmation de Google que les messages du gouvernement soient diffusés de manière sûre et appropriée."

Google promet des changements
Face à l'ampleur de cette polémique, Google a fait son mea culpa lundi dernier. Le président de Google en Europe et au Moyen-Orient, Matt Brittin a déclaré : "Je voudrais présenter nos excuses à nos partenaires et nos annonceurs qui pourraient avoir été affectés par l'apparition de contenus controversés près de leurs annonces."

Le lendemain, Philipp Schindler, directeur commercial chez Google a avancé plusieurs changements pour améliorer son service dans un post de blog. La firme a promis de renforcer le contrôle des sites internet en augmentant ses effectifs et en modifiant ses conditions d'utilisation. Après avoir affirmé qu'il ne pouvait pas contrôler les 400 heures de vidéos diffusées par minute, le groupe américain s'est engagé à "accélérer la procédure de suppression des messages publicitaires associés aux contenus de haine". Philipp Schindler a ainsi déclaré :

"Nous pensons que ces nouvelles conditions d'utilisation ajoutées aux nouveaux contrôles renforceront considérablement notre capacité à aider les annonceurs à atteindre une large audience, tout en respectant leurs valeurs [...]. Nous allons embaucher un nombre important de personnes et développer de nouveaux outils grâce à nos dernières avancées dans l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique afin d'augmenter notre capacité à détecter des contenus douteux pour la publicité."

Un enjeu économique
Il est encore trop tôt pour avoir une estimation précise de la perte de revenus pour Google et YouTube. Brian Wieser, analyste chez Pivotal Research Group a indiqué dans les colonnes du New-York Post que l'impact pour Google, pourrait s'élever à environ 1% de ses revenus de base, soit un milliard de dollars.

En revanche, si les pertes s'annoncent relativement importantes pour Google, les éditeurs de médias traditionnels pourraient profiter de cette polémique. En effet, les sites d'information peuvent mettre en avant la fiabilité et la sécurité de leurs services comme l'ont expliqué des analystes à l'agence Reuters.

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