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Quelle solution face à la recrudescence des agressions et vols à main armée, qui s’intensifient dans tout le pays?

Rédigé par leral.net le Lundi 7 Avril 2014 à 10:09 | | 0 commentaire(s)|

La recrudescence des agressions et vols à main armée réapparaissent et deviennent actuellement une préoccupation majeure et inquiétude pour les populations. Le phénomène crève d’ailleurs l’œil de tout honnête Sénégalais. Et ceci, malgré cependant, le déploiement de cette curieuse Agence de Sécurité et de Proximité, dont on nous avait tant chantée les performances ultérieures. Ses promoteurs nous avaient pourtant annoncé avec fracas et tant de vantardise, qu’elle allait, dès sa mise en route, assurer aux populations une parfaite sécurité de proximité, même plus efficacement que les forces de police et de gendarmerie. La voilà bien mise en orbite maintenant, mais il n’en a rien été. En tout cas, ce ne sont pas, c’est sûr et certain, les nombreux Sénégalais, victimes de ces malfrats, qui nous démentirons. Et le plus grave dans tout cela, c’est qu’il ne se passe plus actuellement, un seul jour, sans que l’on nous annonce à travers les médias, des cas d’agressions et de vols à main armée, d’assassinats, etc., perpétrés par des voyous encagoulés ou à visage découvert. Rares sont parfois, ceux qui sont épinglés par la police.
L’inquiétude majeure maintenant des populations, c’est qu’elles se sentent abandonnées à elles-mêmes face au banditisme. De surcroit, les attaques de ces malfrats qui se passaient au cours de la nuit, se passent à présent en plein jour. Et il s’y ajoute maintenant, l’utilisation par les malfrats de moyens sophistiqués, comme les armes à feu, ainsi que des produits nocifs paralysants, pour neutraliser les innocentes victimes, dépourvues de la moindre protection des forces de sécurité publique. Par conséquent, une circonstance aggravante toute particulière, qui expose en danger la vie des victimes, car en cas de résistance aux malfaiteurs, elles pourraient être éliminées froidement.
Mais pendant ce temps, les forces de sécurité publique, formées et spécialisées pour lutter contre le grand banditisme de ce genre, s’occupent alors de quoi ? Puisqu’il est clair et même évident, que cette fameuse ASP est incapable à tout point de vue, d’exécuter avec satisfaction cette lourde tâche. Nous aimerions bien savoir, si l’Etat est parfaitement au courant de cette situation, si oui, quelles sont les mesures et dispositions qui ont été prises, pour faire face à cette grave situation qui prévaut dans le pays ? Ce serait inadmissible et incroyable que l’Etat ne soit pas au courant d’une telle situation, avec toutes les conséquences qu’elle engendre chez les populations ! Et nous pensons en toute objectivité, que ni l’Etat ni personne d‘autre, n’oserait nous tenir un tel langage aussi irresponsable par rapport à une question aussi sérieuse qui est l’insécurité au plan national, qui tendrait à la généralisation !
Mais quoi qu’il en soit, et pour l’instant en tout cas, ce que l’on constate sur le terrain et peut affirmer parfaitement, parce qu’incontestablement établi au vu et au su de nous tous, c’est que nous ne voyons déployer nulle part dans le pays, assez de forces de sécurité régulières, légales et assermentées, en vue de contrer efficacement et énergiquement ces malfrats, qui sèment l’insécurité en toute liberté, parmi les populations civiles. Et pourtant, il n’y a rien de plus urgent et utile que cette tâche de sécurisation publique, hautement républicaine. Au demeurant, que ne nous a-t-on pas dit à propos d’une efficacité certaine de l’Agence de sécurité de proximité, pour éradiquer l’insécurité de proximité? N’avons-nous pas entendu son Directeur nous promettre fermement, que dès le déploiement des 10 mille agents de « sécurité », nous n’aurons plus, ni à nous plaindre ni à nous soucier de notre insécurité publique ? Mais nous voici maintenant face à la réalité, qui s’impose de toutes les façons à nous, qu’on le veuille ou non. Et, cette réalité nous démontre à l’évidence tout le contraire de cette déclaration d’assurance fanfaronne, tapageuse et non fondée, car c’est plutôt la recrudescence des agressions que nous constatons malheureusement.
A l’évidence, le gouvernement n’a pas daigné écouter les avertissements, pourtant fort pertinents, qui lui étaient envoyés en temps opportun, par des citoyens bien au fait de cette question, pour le dissuader de commettre éventuellement une grave et coûteuse erreur consistant à la création de cette ASP, parce que l’inopportunité de la création d’une telle agence aux visées inavouées, s’est révélée plus qu’évidente aujourd’hui. Ainsi, malgré donc, toutes les alertes récurrentes sur le caractère informel de cette Agence à la mission douteuse, et le manque criard de professionnalisme de ses agents recrutés à la pelle, pour le maintien de l’ordre et la sécurité de proximité. Le président de la République a accordé son appui total, même plus que de raison, en persistant curieusement à maintenir vaille que vaille, contre vents et marées, cette fameuse ASP, pourtant congénitalement handicapée pour toutes les raisons évoquées plus haut. Mais comme nous le craindrions fort bien, le résultat sur le terrain n’a pas effectivement tardé à montrer les limites objectives de l’ASP. En tout cas, jusqu’à plus amplement informés, l’action de cette Agence n’est nullement ressentie pour l’instant, par les populations qui sont durement confrontées à l’insécurité du fait des agressions récurrentes.
Ainsi à peine installés, les agents de l’ASP prématurément posent un sérieux problème à leur directeur. En effet, les voilà qui initient déjà une manifestation de protestation suivie de grève, à propos de leurs rémunérations. En fait, ils ne reçoivent qu’une sorte de simple récompense– ab nexaal- et non un salaire dans le sens légal, ce qui viole parfaitement la législation du travail en vigueur chez nous. C’est du jamais vu dans les annales, pour une structure naissante ! Ensuite, les agents ont provoqué un mouvement d’humeur qui a même conduit à un conflit, les opposant aux forces de police et de gendarmerie. Et tout ceci, n’est pourtant qu’un simple aperçu, parce que le plus dur reste à venir. C’est dommage et même malheureux, que l’Etat ne soit pas instruit par l’expérience des agences précédentes comme l’ANEJ, l’ANPJ, l’ANAMA, etc., qui n’avaient servi strictement à rien, si ce n’était de dilapider de l’argent. Mais puisqu’ils s’entêtent à ne pas tirer toutes les leçons précédentes des cas similaires, c’est bien le syndrome du corps des volontaires, contractuels et vacataires de l’éducation et des Agences nationales qui se profile à l’horizon et risque fort bien de les surprendre et les contraindre dans un proche avenir, à se rendre compte de l’évidence et d’être victimes de leurs propres engagements intenables.
Le paradoxe, c’est que cette agence a montré dès les premiers jours de son déploiement, son incapacité à assumer cette tâche de service public, qui est incontestablement au-dessus de ses compétences, si même compétence il y a. Nous n’avons pas été entendus et moins encore suivis, quand nous disions que la sécurité est une affaire très sérieuse qui relève de professionnels aguerris avec des connaissances pointues en matière de sécurité, par conséquent ne peut être à la portée de néophytes, dont la durée de formation est non seulement courte puisque n’excédant pas deux mois, mais aussi, rudimentaire en plus. Et pourtant, très tôt, nous avions suggéré que ces jeunes soient recrutés dans les différents corps des forces de sécurité comme la police la gendarmerie et l’armée, où ils pourraient subir une formation adéquate appropriée en matière de sécurité et de maintien de l’ordre public.
Et voilà que de plus belle, la violence et l’insécurité se répandent au fur et à mesure dans tout le pays. A Dakar, aucun quartier n’est plus épargné de telles opérations, que ce soit la VDN, les Almadies, partout dans Dakar et sa banlieue, les populations se plaignent des agressions, des kidnappings, des viols, des vols à main armée, etc., les régions toutes confondues où les vols de bétails et les assassinats font légion maintenant, ne sont pas non plus épargnées. En effet, cette insécurité se ressent aussi dans la circulation routière et maritime, à cause de l’anarchie et le désordre qui y règnent. Voilà qui est pourtant assez suffisant, pour amener le gouvernement à prendre à bras-le-corps cet épineux problème, qui est l’une des préoccupations majeures, parmi tant d’autres, des populations sénégalaises toutes conditions sociales confondues.
La sagesse et le simple bon sens recommanderaient dans la présente situation au président de la République, de mettre fin dans les plus brefs délais, à cette agence inopportune. Et en lieu et place, renforcer davantage les forces de police et de gendarmerie en ressources financières, humaines et matérielles, suffisantes et sophistiquées. Ces forces de sécurité spécialisées, mises dans les meilleures conditions possibles et bien équipées, dotées de tout le nécessaire avec une présence permanente sur le terrain nuit et jour, dissuaderaient à coup sûr ou mieux, obligeraient les bandits les plus coriaces, à ne plus se hasarder là où ils seraient sûrs ou risqueraient de rencontrer les forces publiques de sécurité bien armées. Ainsi, il est devenu nécessaire et urgent de renverser la tendance inacceptable qui prévaut actuellement, à savoir faire de sorte que les forces publiques installent l’insécurité et la peur de façon permanente, dans le camp des malfrats, en les traquant sans répit pour assurer la quiétude des populations, partout où elles se trouvent dans le pays.
A examiner de près, la manière dont le président de la République s’y prend aujourd’hui dans la conduite des affaires du pays, on peut légitimement s’interroger, si le président Macky Sall, a bien pris la pleine mesure des tâches exactes, essentielles et prioritaires qui prévalent dans son pays ? Par ailleurs, a-t-il objectivement étudié et tiré toutes les leçons utiles des graves erreurs de casting de son prédécesseur ? Il nous semble qu’il n’en a pas du tout pris la peine. Dès lors, qu’il ne se fasse point d’illusion et qu’il s’attende bien à des sanctions, aux prochaines consultations. Et comme ce fut le cas pour Me Wade en 2009, lors des élections locales, quand à cette occasion, il avait reçu un fort signal d’avertissement, pour n’avoir pas tenu ses promesses et amélioré les conditions de vie des populations démunies ; ainsi, les locales de 2014, constitueront pour Macky Sall, un test de grandeur nature qui lui donnera un aperçu de ce que présage la présidentielle de 2017. En effet, au lieu de s’atteler à réussir son présent mandant, en donnant satisfaction à ceux qui ont voté pour lui par espoir ou devoir, le président Macky se préoccupe plutôt de ne satisfaire que ses militants et proches amis, les transhumants de tout acabit qui ont trempé pourtant incontestablement dans des malversations ignobles et les anciens chefs d’Etat, qui voient leur pension de retraite être portée à 9.700.000 FCFA. Et comme perspective, il est en ce moment obnubilé par un second –hypothétique- qui fondamentalement, dépend ou est lié pour beaucoup au respect de ses engagements, ce qui appelle évidemment une rupture dans la pratique et l’amélioration des conditions de vie des larges couches démunies.
En fin, nous rappelons au premier magistrat de la République, que la sécurité publique des populations, n’est pas un privilège qui leur est accordé. Absolument pas ! Monsieur le président de la République, la protection ou la sécurisation des populations civiles et leurs biens, est un devoir régalien qui relève absolument de l’Etat, ne pas l’assumer correctement, est à tous égards, une grave erreur qui coûte généralement chère, au pouvoir défaillant. Monsieur le président de la République, la solution incontournable de ce problème, c’est de remettre comme dans toutes républiques normées, avant qu’il ne soit trop tard, les prérogatives la sécurité publique à qui de droit, et dans le cas d’espèce, il s’agit naturellement des forces de police, de gendarmerie et des armées, pour qu’elles assurent enfin aux populations, une quiétude définitive.


Mandiaye Gaye
Gaye_mandiaye@hotmail.com