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Rapport 2011 sur l'avortement non médicalisé : 51500 cas enregistrés au Sénégal

L’avortement non médicalisé est une pratique courante qui met chaque année en danger la vie de milliers de femmes dans notre pays. Dans son rapport 2012 sur l’avortement au Sénégal, présenté ce mercredi 15 Avril à Dakar, Guttmacher Institut en collaboration avec le Centre sénégalais de Recherche pour le Développement Humain (CRDH) et l’association des juristes sénégalaises (AJS) ont relevé 51500 cas enregistrés, soit un taux de 17 avortements pour 1000 femmes en âge de procréer.


Rédigé par leral.net le Jeudi 16 Avril 2015 à 12:26 | | 1 commentaire(s)|

Rapport 2011 sur l'avortement non médicalisé : 51500 cas enregistrés au Sénégal
Les résultats de cette première étude sur l’avortement non médicalisé au Sénégal donnent une sueur froide. Présentés hier à Dakar lors d’un atelier de restitution, les chiffres donnés par l’institut Güttmacher sont édifiants. Selon Amadou Assane Sylla, conseiller technique au CRDH, il y a environ 51500 cas d’avortements non médicalisés qui sont enregistrés, soit un taux de 17 avortements pour 1000 femmes en âge de procréer.

«L’avortement clandestin représente une grave menace pour la santé des sénégalais parce que plus de la moitié des cas enregistrés (55%) ont donné lieux à de graves complications nécessitant une intervention médicale et qui n’a pas eu lieu pour la plus part du temps », a expliqué Assane Sylla. Avant de poursuivre : « Et en matière d’avortement, les femmes pauvres sont les plus affectées car en général elles n’ont pas les moyens nécessaires pour le faire convenablement».

M. Sylla indique que la tranche d’âge pour la majorité des femmes avortées varie entre 15 et 44 ans et le taux est plus élevé à Dakar que dans les autres régions. «Parmi le nombre de femmes qui avortent chaque année, Dakar occupe la plus grande place. La situation s’explique au fait que la population est plus concentrée dans la capitale. En plus, les structures de santé les plus précieuses y sont installées. Ce fort taux d’avortement peut également se comprendre parce que la stigmatisation est plus notée dans les zones rurales et pousse beaucoup de femmes à venir à Dakar pour y pratiquer cet acte banni», justifie-t-il.

L’exposant confirme malgré cette situation que le Sénégal est le pionnier dans la sous-région en matière de soins après avortement. Docteur Ousseynou Faye, représentant le ministère de la santé, est revenu sur les risques de l’avortement non médicalisé. Il estime pour sa part que la pratique n’est pas sans conséquence. «En général, elle provoque des infections qui pourront rendre stérile la femme, des hémorragies avec de fortes douleurs, mais aussi d’autres complications qui peuvent même entrainer la mort», souligne-t-il.

C’est pour cette raison qu’il a d’ailleurs incité les femmes à abandonner cette pratique dangereuse en se rendant dans les hôpitaux en cas de problème pour mieux préserver leur vie. Le représentant du ministre de la justice, Abdoulaye Ba, a rappelé que l’avortement clandestin est interdit par la loi. Toutefois, le magistrat n’exclut pas qu’un débat peut se poser pour les cas d’incestes. «Les cas d’incestes, les viols sont des phénomènes réels vécus tous les jours et qui causent beaucoup de torts à des gens. Mais pour le moment, l’Etat ne peut qu’observer et écouter tous les acteurs pour ensuite recueillir la meilleure solution dans l’intérêt de tous», dit-il.

Sud Quotidien

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