Dévoilé mercredi 22 février, le rapport annuel de 408 pages du groupe de défense des droits de la personne décrit 2016 comme l'année pendant laquelle le recours cynique aux discours du blâme, de la haine et de la peur du «nous contre eux» ont atteint à l'échelle mondiale un niveau sans précédent depuis les années 1930, quand Adolf Hitler a pris le pouvoir en Allemagne.

Amnesty inclut notamment M. Trump, le premier ministre hongrois Viktor Orban, le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président philippin Rodrigo Duterte parmi les leaders qui, selon lui, ont fait la promotion de politiques nocives qui traquent, déshumanisent et transforment en boucs-émissaires des groupes entiers de personnes.

«Les discours nocifs prononcés par Donald Trump au cours de la campagne présidentielle sont le reflet d'une tendance mondiale allant vers des politiques toujours plus agressives et clivantes. Dans le monde entier, des dirigeants et des représentants politiques ont misé, pour obtenir le pouvoir, sur des discours de peur et de division, rejetant sur «les autres» la faute pour tous les griefs, réels ou inventés, de l'électorat», peut-on lire dans le rapport annuel d'Amnesty.

Du côté du Canada, le groupe établi à Londres continue à se préoccuper du «non-respect des droits des peuples autochtones dans le cadre des projets de développement économique».

Il souligne toutefois que le «Programme fédéral de santé intérimaire, qui assure une couverture aux réfugiés et aux demandeurs d'asile, a été rétabli dans son intégralité en avril, après l'annulation des restrictions imposées en 2012».

Le gouvernement Trudeau n'a en revanche pas honoré la promesse électorale faite en 2015, de nommer un médiateur des droits humains chargé spécifiquement du secteur de l'industrie extractive, déplore Amnesty.

Il a toutefois déposé un projet de loi visant à ajouter l'identité et l'expression de genre à la liste des motifs de discrimination interdits par la Loi canadienne sur les droits de la personne et par les articles du Code criminel relatifs aux crimes de haine.

La grande question en 2017, conclut le rapport d'Amnesty, sera de voir à quel point le monde tolérera les atrocités avant de décider d'agir.