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Rapport Pulse de la Banque mondiale : Le Sénégal parmi les 7 pays africains à économie résiliente


Rédigé par leral.net le Vendredi 21 Avril 2017 à 08:41 | | 0 commentaire(s)|

La Banque mondiale a rendu publique, hier, la nouvelle édition d’Africa’s Pulse (un rapport semestriel de l’institution qui analyse l’état des économies africaines). Selon le document, le Sénégal fait partie des 7 pays d’Afrique subsaharienne à économie résiliente. Il s’agit de la Côte d’Ivoire, de l’Éthiopie, du Kenya, du Mali, du Rwanda, du Sénégal et de la Tanzanie.

Dans son rapport d’Africa’s Pulse, la Banque mondiale classe le Sénégal parmi les 7 pays d’Afrique subsaharienne à économie résiliente. Ce rapport analyse l’état des économies africaines. Le document a été rendu public, hier, à Washington par Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique. Commentant le document, Albert Zeufack a affirmé que la croissance économique en Afrique subsaharienne est en train de rebondir en 2017, après avoir enregistré, en 2016, son niveau le plus bas depuis plus de deux décennies. Il a expliqué que la région montre des signes de reprise et la croissance devrait atteindre 2,6 % en 2017. M. Zeufack a précisé que cette reprise reste néanmoins faible et la croissance économique ne devrait se situer que légèrement au-dessus de la croissance démographique, un rythme qui entrave les efforts en faveur de l’emploi et de la réduction de la pauvreté.

Le rapport révèle que le Nigéria, l’Afrique du Sud et l’Angola, les principales économies du continent, enregistrent un rebond après le ralentissement brutal de 2016, mais ce redressement est lent en raison d’un ajustement insuffisant par rapport à la baisse des prix des matières premières et à l’incertitude des politiques. En outre, plusieurs pays exportateurs de pétrole de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) sont confrontés à des difficultés économiques. "Selon les dernières données, sept pays (Côte d’Ivoire, Éthiopie, Kenya, Mali, Rwanda, Sénégal et Tanzanie) continuent de montrer une résilience économique, aidés en cela par la demande intérieure. Ces pays ont affiché des taux de croissance annuels supérieurs à 5,4 % entre 2015 et 2017. Ils concentrent près de 27 % de la population de la région et représentent 13 % de son Pib total. Les perspectives économiques mondiales s’améliorant, devraient favoriser la reprise dans la région.

La croissance devrait passer à 3,2 % en 2018 et à 3,5 % en 2019
Il ressort du rapport Africa’s Pulse que la croissance globale du continent devrait passer à 3,2 % en 2018 et à 3,5 % en 2019, reflétant la reprise de la croissance dans les principales puissances économiques. Toutefois, la Banque mondiale a noté que la croissance demeurera atone dans les pays exportateurs de pétrole alors qu’elle devrait repartir modestement dans les pays exportateurs de métaux. «La croissance du Pib dans les pays dont les économies sont moins tributaires des matières premières devrait rester forte, soutenue par les investissements dans les infrastructures, des secteurs des services et le redressement de la production agricole. C’est notamment le cas en Éthiopie, au Sénégal et en Tanzanie », a affirmé Albert Zeufack.

Selon ce dernier, il faut mettre en œuvre des réformes qui augmentent la productivité des travailleurs africains et créent un environnement macroéconomique stable. La Banque mondiale a estimé que le continent doit impérativement entreprendre des réformes pour stimuler l’investissement et s’attaquer à la pauvreté. Les pays doivent également engager des dépenses indispensables pour le développement tout en évitant d’accroître leur dette à des niveaux insoutenables.

Julio Ricardo Loayza, économiste principal de la Banque mondiale : « Le niveau d’endettement du Sénégal est soutenable »
L’économiste principal du bureau de la Banque mondiale à Dakar, a soutenu que le niveau d’endettement du Sénégal est soutenable. Selon Julio Ricardo Loayza, la dette du Sénégal ne présente pas de risque. Il répondait à une question d’un journaliste après la présentation de la 15e édition du rapport Africa’s Pulse. Il a confirmé le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan. « Avec le Fmi, a expliqué M. Loayza, nous avons fait la même analyse. La dette du Sénégal ne présente pas de risque. Si la croissance est maintenue, il n’y a pas de danger ». Il a précisé que le niveau d’endettement de notre pays est de 60 % alors que la norme dans l’Uemoa est de 70 %. Mais, il a soutenu que le remboursement de cette dette, coûte cher à notre pays. Il s’est néanmoins félicité des réformes engagées par le gouvernement. L’économiste principal de la Banque mondiale à Dakar dit garder espoir que cet élan de croissance se poursuivra.

Aliou KANDE (Lesoleil)