leral.net | S'informer en temps réel

Recrudescence des assassinats des expatriés sénégalais : Boubacar Sèye propose un ministère des Affaires étrangères autonome

Ces derniers mois, des Sénégalais sont tués à l’étranger comme si rien n’était. Boubacar Sèye, de l’organisation internationale Horizon sans frontières, estime que la recrudescence des assassinats d’expatriés sénégalais est due à un échec des politiques d’intégration structurelle et culturelle du Sénégal.


Rédigé par leral.net le Jeudi 20 Août 2015 à 10:24 | | 1 commentaire(s)|

Recrudescence des assassinats des expatriés sénégalais : Boubacar Sèye propose un ministère des Affaires étrangères autonome
On ne les compte plus. Souleymane Diallo est le dernier Sénégalais à être tué à l’étranger. Il a été tabassé avant de recevoir une balle à la police du 4ème arrondissement de Treichville où il était en détention. Moustapha Kébé, un autre Sénégalais, a trouvé la mort dans des conditions nébuleuses au Gabon. Le jeune Sénégalais Hassane Thioune a été lui aussi assassiné à Tanger le 10 août. Sans oublier Charles Ndour et Ismaéla Faye assassinés au Maroc. Il y a quinze jours, 52 Sénégalais ont été expulsés du Gabon dans des conditions atroces.

Ces exemples ne sont pas exhaustifs et interpellent les autorités sénégalaises. D’après, Le Quotidien, le président de l’organisation internationale Horizon sans frontières a vivement dénoncé, hier, la recrudescence des assassinats d’expatriés sénégalais. Boubacar Sèye explique cette situation par l’Abandon dont sont victimes, à ses yeux, les ressortissants sénégalais. « Les compatriotes sont laissés à eux-mêmes. Ils ne bénéficient pas de l’assistance des autorités sénégalaises », a déploré M. Sèye. Pour lui, l’Etat sénégalais a échoué dans sa mission régalienne consistant à protéger ses fils, où qu’ils se trouvent, « fut-il à l’étranger ». « C’est un échec des politiques d’intégration structurelle et culturelle », a soutenu M. Sèye. D’ailleurs, ajoute-t-il, « il n’y a jamais eu de politique migratoire au Sénégal ».

Il pense également que la formation des expatriés devait être un outil principal et indispensable pour leur permettre de vivre dignement et faire valoir leurs potentialités à l’étranger. « Ce qui leur permettrait d’être respectés, respectueux et d’avoir des bonnes relations avec les autochtones. Car, explique Boubacar Sèye, à cause de la crise économique mondiale, les fonds décaissés par l’Union européenne n’ont pas pu profiter aux ayants droits ». Pour réussir une politique d’intégration, l’Etat doit mettre en place un ministère des Affaires étrangères autonome qui n’a rien avoir avec la diplomatie, selon M. Sèye. « La diplomatie n’a pas apporté de solution, elle n’a pas pris en compte la transversalité de la migration. Il y a des failles dans cette diplomatie qui n’a pas pris en compte la migration », fait-il remarquer.