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Récusation de l’ancien Directeur de cabinet de Mimi Touré : La Cour suprême tranche en faveur du juge Amadou Baal

La Cour suprême a tranché sur la requête aux fins de récusation, faite par Karim Wade, contre le juge Amadou Baal. Dans une ordonnance rendue hier, informe L'As, elle a rejeté ladite requête et condamné M. Wade à verser une amende de 200.000 FCfa.


Rédigé par leral.net le Jeudi 13 Août 2015 à 10:17 | | 17 commentaire(s)|

A l’audience du 6 août dernier, les conseils de Karim Wade ont saisi le président de la Cour suprême d’une requête de récusation d’un de ses conseillers, en l’occurrence le juge Amadou Baal. Dans leur argumentaire, ils avaient souligné que ce dernier, en tant que Directeur de cabinet du ministre de la Justice, avait coordonné la traque des biens mal acquis, reçu régulièrement des comptes-rendus du Procureur spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite ( Crei), sollicité, au nom de l’Etat du Sénégal, l’appui de certains Etats et institutions, fait publiquement part de son opinion sur les dignitaires de l’ancien régime. "Ceux qui ont abusé des deniers publics rendront compte à tout prix", avait-il déclaré dans les colonnes du Populaire, repris par des sites d’informations. Pour sa défense, Amadou Baal a expliqué que dans le cadre de ses anciennes fonctions de Directeur de Cabinet du ministre de la Justice, il a représenté le Garde des Sceaux, Aminata Touré, qui était absente. C’est dans son discours qu’il a reconnu avoir tenu les propos en question. Toutefois, il précise qu’il n’a jamais cité nommément des responsables de l’ancien régime. Il soutient qu’il n’a jamais sollicité de l’appui des institutions, ni coordonnée de réunions ni de cellules de recouvrement de biens mal acquis. Toujours dans ses dénégations, il déclare n’avoir jamais connu de l’affaire Karim Wade ni reçu de rapports liés à ce dossier.

L'ancien procureur de la République, qui semble voler à son secours, a rappelé que le Directeur de Cabinet relaie les positions du ministre. Les points de vue qu’il rend ne sont pas ses opinions personnelles. Estimant que Amadou Baal n’a pas été impartial, Ousmane Diagne, a requis le rejet de la requête de Karim Wade.

La Cour a estimé que la preuve de l’absence d’impartialité doit être faite par des moyens objectifs, l’appréhension doit être objectivement justifiée et non subjectivement ressentie. Or, souligne-t-elle, la requête du plaignants repose essentiellement sur de simples affirmations, appuyées par la photocopie d’un article de presse.

Interpellé par nos confrères de L'As sur cette décision de la Cour suprême, un avocat de Karim Wade déclare que le juge Baal a reconnu avoir tenu les propos incriminés, donnés des explications au Premier président alors qu’il fait partie des juges qui statuent sur le cas de leur client. "Si on le suit dans sa justification, le directeur de cabinet n’est au courant de rien. Ce qui est une aberration puisqu’il n’y a pas de procureur général au Parquet spécial de la Crei, on lui rendait compte directement'', dénonce-t-il.