"Se fondant sur l’histoire constitutionnelle de notre pays et l’expérience d’autres Etats partageant la même tradition juridique, le Conseil constitutionnel considère que le mandat en cours au moment de l’entrée en vigueur de la loi de révision, dont la durée, préalablement fixée dans le temps, et par essence intangible, est hors de portée de la loi nouvelle.
S’agissant des dispositions non susceptibles de révision, le Conseil juge nécessaire de réduire la liste des matières concernées. J'en ai pris bonne note. Je ne proposerai donc comme dispositions non susceptibles de révision dans le texte final à soumettre au peuple, que la forme républicaine de l'Etat, disposition déjà consacrée par la constitution, le mode d’élection du président de la République, le quinquennat, ainsi que le nombre de mandats présidentiels consécutifs limité à deux.
J’entends me conformer à la Décision du Conseil constitutionnel.
En conséquence de quoi, le mandat en cours du Président de la République connaîtra son terme en 2019". Voilà la teneur du discours du Président Sall qui, par ces propos envoie ainsi au rebut sa promesse de réduire le mandat présidentiel à cinq ans, y compris celui en cours. En clair, le président de la République s’est couvert du manteau d’un avis du Conseil constitutionnel pour opérer un "wax waxeet" en règle sans avoir l’air d’y toucher. Le peuple souverain sanctionnera-t-il positivement ou négativement ce reniement ? C’était d’abord une promesse de campagne électorale qui a joué pour une bonne part dans son élection en 2012, puis la promesse d’un Président en exercice à la communauté internationale tout entière.
Les uns et les autres sauront apprécier lorsque la question essentielle se posera à eux : Que vaut encore la parole du candidat Macky et du Président Sall ?