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Réduction des risques liés au tabagisme : Les produits alternatifs existent mais…


Rédigé par leral.net le Vendredi 5 Novembre 2021 à 16:41 | | 0 commentaire(s)|

Dans le cadre de la relance de ses activités, le Réseau des journalistes observateurs de l’industrie de la nicotine et du tabac (Rejoint) a tenu, ce matin, un webinar animé par deux représentants de la société Philip Morris International qui ont présenté leurs produits alternatifs à la cigarette et dont « l’expansion en Afrique est bloquée par la réglementation ».
Réduction des risques liés au tabagisme : Les produits alternatifs existent mais…
8 millions de morts chaque année dans le monde et environ 1,2 million des non-fumeurs involontairement exposés à la fumée. Ces dégâts énormes liés à l’usage de la cigarette ne laisse pas indifférent le Réseau des journalistes observateurs de l’industrie de la nicotine et du tabac. En effet, dans le sillage de la relance de ses activités, le Rejoint a organisé, le vendredi, 5 novembre 2021, un webinar sur le thème « Science et réduction des risques ».

Une occasion qui a permis à Mamadou Gueye et Cédric Gubelmann, tous deux représentants de Philip Morris international, de se prononcer, respectivement, sur la réglementation qui permettrait l’expansion de leurs produits alternatifs et sur la présentation desdits produits. Selon Cédric Gubelmann, la nicotine n’est pas le facteur principal des maladies liées au tabagisme. Il rapporte : « Ces sont principalement les toxines et les substances cancérigènes présentes dans la fumée de tabac et non la nicotine, qui causent la maladie et la mort. »

Aussi, a-t-il, présenté les produits à base de tabac chauffés, le Snus et les vapoteuses comme des alternatives à la cigarette classique. Sauf que, pour l’Organisation mondiale de la santé (Oms), « les produits du tabac chauffés sont, comme tous les produits du tabac, intrinsèquement toxiques et contiennent des substances cancérogènes. » Par conséquent, « ils doivent donc être traités comme tous les autres produits du tabac dans les politiques antitabac ». Car, explique l’Oms, « ils génèrent des aérosols contenant de la nicotine et d’autres substances chimiques toxiques lorsque le tabac est chauffé, ou lors de l’activation d’un dispositif contenant le tabac (il s’agit notamment des vaporisateurs iQOS, Ploom, Glo et PAX).

M. Gubelmann indique, tout de même, que ces alternatives intéressent de plus en plus de pays. En ce sens, il cite la Food and drug administration (Fda) qui est l'administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments qui dit que « … nous devons tenir compte du fait que l’innovation peut conduire à la fabrication de produits moins nocifs qui, sous la surveillance de la Fda, pourraient faire partie de la solution ».

Dans le même sillage il rapporte les propos de Public health Englend qui encourage à « aider les gens à arrêter de fumer en leur proposant des technologies innovantes qui minimisent les effets nocifs et favoriser les alternatives plus sûres que le tabac ». A l’en croire, l’IQOS semble avoir accéléré le déclin de la vente de cigarette.

Les études post-commercialisation de l’IQOS faites au Japon, portant sur la prévalence et le risque de dépendance, donnent, selon lui, des résultats rassurant. En effet, il explique que sur un échantillon de 4878 personnes issues de la population, 2000 utilisent sont utilisateurs de produits IQOS. Aussi, note-t-il, 98% des consommateurs actuels de produits IQOS, utilisaient d’autres produits du tabac.

Il ajoute que 75,1% de ceux qui achètent des IQOS se convertissent et seulement 0,1% des personnes ayant arrêté de fumer depuis deux ans ont commencé à utiliser IQOS au cours des 12 derniers mois.

Par ailleurs, dans le cadre de la réglementation, le directeur des affaires extérieures et de la lutte contre le commerce illicite chez Philip Morris international souligne que tous les produits du tabac et la nicotine devraient être réglementés et que les jeunes et les non-fumeurs ne devraient pas utiliser de produits du tabac ou la nicotine.

Mamadou Gueye, en l’occurrence, indique dans la foulée que les produits du tabac et la nicotine se situent sur une échelle de risques où les cigarettes constituent les plus nocives. Pour lui, la réglementation doit être proportionnée au risque et que les fumeurs devraient avoir accès et recevoir des informations sur les alternatives moins nocives.      

Dans la même perspective de la réglementation, Mamadou Gueye souligne l’importance de trouver un équilibre entre maximiser le potentiel pour les fumeurs adultes à basculer vers les produits alternatifs et minimiser le risque que les jeunes et les non-fumeurs utilisent lesdits produits.

En ce sens, il met l’accent sur l’accès facile des adultes fumeurs à ces produits à travers, notamment le e-commerce, la sensibilisation via le digital, aux points de vente entre autres. Concernant le fait de minimiser le risque d’usage par les jeunes et non-fumeurs, M. Gueye met l’accent sur l’âge minimum autorisé pour l’utilisation de ces produits, une communication exclusivement destinée aux fumeurs adultes, une surveillance post-commercialisation, des mesures de contrôle d’accès etc.

Mamadou Gueye qui souligne que leur souhait est de lancer leurs produits alternatifs en Afrique de l’Ouest, à travers le Sénégal début 2022, montre tout de même que l’expansion de ces derniers est notamment bloquée par la réglementation en Afrique, de manière générale.

Bassirou MBAYE



Source : https://www.lejecos.com/Reduction-des-risques-lies...

La rédaction