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Répressions et mboumbay au quotidien: Le début de la chienlit

"Tout grand pouvoir est périlleux pour un débutant", a dit Épictète.


Rédigé par leral.net le Samedi 6 Février 2016 à 11:41 | | 0 commentaire(s)|

Il ne croyait pas si bien dire. Au Sénégal de Macky où l’essentiel de ses collaborateurs ne connait rien aux affaires de l’Etat et confond fanatisme envers sa personne et loi, le basculement vers l’anomie est devenu une réalité bien tangible. Convaincus de servir les intérêts de Macky en combattant Khalifa Sall dont les projets sont jugés chimériques selon les termes du thuriféraire mackyste Diéne Farba Sarr, les responsables politiques de l’APR comme Abdoulaye Daouda Diallo abusent de leur pouvoir, en agressant à coups de grenades lacrymogènes les maires solidaires de Khalifa Sall.

Ces derniers qui ont la Loi avec eux dans cette histoire, en sont réduits à s’opposer physiquement aux abus perpétrés par les caciques du régime mackyen, qui n’osent pas dire qu’ils jugent les projets de la Ville de Dakar et non de Khalifa Sall subversifs, car leur réalisation pourrait coûter à Macky un second mandat. Du moins c’est qu’eux et Macky croient dur comme fer.

En leurs qualités de débutants ignares en politique, ils ne mesurent pas que l’ « une des plus grandes erreurs est de juger une politique sur ses intentions et non sur ses résultats ».

Leurs actes sont préjudiciables pour deux raisons pour Macky :

Ils élèvent sans le vouloir Khalifa Sall au même pied que leur mentor, car ils combattent sa vision et la réalisation de sa politique pour le développement de Dakar, pour imposer celle de Macky qui utilise le ministère du cadre de vie comme cheval de Troie pour vider les communes de Dakar de leur substance, comme il a utilisé le PUDC pour se substituer aux collectivités locales de l’intérieur du territoire, spectateurs passifs de la réalisation de projets qu’ils n’ont ni initiés ni validés dans leurs patelins. Et cela se fait avec la complicité active du ministère des collectivités locales, qui a porté le premier coup avec la confiscation unilatérale de la gestion des ordures, compétence qui relevait des collectivités locales dakaroises.

Macky lui-même qui cautionne cette démarche y perd : cette fourberie en politique le pousse à procéder par élimination et non par addition, et à se fabriquer des ennemis qui lui feront sa fête sans qu’il s’en rende compte car il est malheureusement entouré de sots…la fulgurance de sa carrière politique est un feu de paille qui le brûlera certainement, à force d’agir par la force, en violation des droits des uns et des autres. Il est en train en effet de s’aliéner le vote d’une majorité grandissante de citoyens offusqués par cette chienlit, qu’il cautionne.

Il est temps dès lors que ce régime revienne à la raison, et qu’il sache véritablement qu’ » Il n’est pas permis de s’emporter contre la vérité. »

A la politique de répression à tout va du régime mackyen, répond en contre mesure les frasques de Maréme et sa cour.
Woody Allen, réalisateur américain parlant de sa femme a dit un jour : » Chez nous c’est moi le patron, ma femme est seulement celle qui prend les décisions. «

Chez nous, malheureusement, c’est aussi ce qui se passe, et c’est pourquoi la situation est grave. Souleymane Jules Diop l’avait dit : « Voter Macky, c’est élire Maréme ». Mbagnick Ndiaye le fantasque politicien l’a répété à la télé : « Nous rendons hommage à Maréme , car c’est grâce à elle que nous avons été nommés ministres ! Si elle avait mis son véto, personne parmi nous n’aurait été nommé ! » Triste république !

» La bêtise est infiniment plus fascinante que l’intelligence… L’intelligence a des limites, la bêtise n’en a pas ! « Malheureusement !

Le temps d’une réception solennelle au Palais, nous avons découvert, la réalité d’une élite portée vers la jouissance, les réjouissances. Après les pas de danses lors des anniversaires de l’APR, c’est la soirée sénégalaise avec tout le faste et l’étalage somptueux de ripailles qui ont sidéré les sénégalais, avec le mboumbay marémique diffusé par la télé de Youssou Ndour. Voila où le pouvoir mène avec Macky. Après les « mbakhal » et autres « tiakhaneries » du Palais loin des caméras, voici l’explosion au grand jour ! Avec comme maîtresse de cérémonie l’intellectuelle défroquée Penda Mbow qui tient à merveille son rôle de suivante et de porteuse de sac!
Qui est responsable? Nous qui avons voté Macky…

C’est comme ça maintenant au Sénégal : nous avons une reine avec sa cour et ses courtisanes. Toute puissante. Qui décide de tout. Pendant que les sénégalais crèvent de misère et de faim! Tous vaincus par l’inanition!
C’est que » La possession des richesses a des filets invisibles où le cœur se prend insensiblement. « .
Macky fait désormais peu cas du peuple sénégalais assommé par la gêne et l’indigence. Tout à la jouissance de son pouvoir, il a perdu le sens de la mesure, obnubilé par un second mandat, et frustré par le harcèlement de l’opinion qui le houspille au quotidien, pour le respect de sa promesse électorale de réduire son mandat. Dans ce cas, il convient même de se demander à quoi nous sert la Constitution, du moment que ses lois sont violées par ceux qui sont censés veiller à leur application, et que les décisions de justice sont foulées au pied, et nos plus hauts juges injuriés dès que leurs arrêts n’arrangent pas les caprices de nos dirigeants.

Les dépositaires du suffrage universel parce que légitimement élus par le peuple sénégalais ont choisi de prostituer leur honneur en soutenant les abus et les errements de l’exécutif. Moustapha Diakhaté, dans un éclair de lucidité qu’il a dû regretter aussitôt après a reconnu que cette législature était la plus nulle de l’histoire politique de notre pauvre pays.

Les autres, les maires, sont combattus, sont humiliés par le régime mackyen qui leur impose sa propre interprétation d’une loi qu’ils ont eux-mêmes fait passer en procédure d’urgence : la loi de l’Acte III.

La tension latente est en train de s’exacerber, devant l’absence de médiateurs dans cette crise qui pourrait en annoncer d’autres et prendre des proportions insoupçonnés tant Macky ignore les conséquences qui pourraient en découler. Aliou Sall, son frère président de l’AMS à choisi le silence coupable : il est vrai que « qui ne dit mot consent ». Ousmane Tanor Dieng, le camarade du Benno, est écartelé entre deux chaises et réfléchit à la posture qui ne lui ferait pas perdre la face.

La population de Dakar quant à elle a décidé d’épouser la cause de leur maire. Si le pouvoir descend dans la rue, ce sera la faute de Macky.

Qu’il médite cette réflexion de Montesquieu : » C’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser : il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites […] Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir.

Cissé Kane NDAO
Président de l’A.DE.R
ciskane_cr@yahoo.fr