leral.net | S'informer en temps réel

Retour sur les temps forts des journées du 21 et 23 mars 2015

L'histoire politique du Sénégal retiendra à jamais ces deux dates : le congrès d'investiture du candidat du PDS 2017 et le Procès de Karim pour enrichissement illicite. Le premier s'est déroulé le samedi 21 mars à la permanence du parti démocratique sénégalais et l'autre le lundi 23 mars 2015 au palais de justice, ces deux événements sont intimement liés par un combat politique. Retour sur ces deux journées très mouvementé.


Rédigé par leral.net le Mercredi 1 Avril 2015 à 14:55 | | 0 commentaire(s)|

Siège du PDS
Siège du PDS
En Chiffre

Le Samedi 21 Mars 2015, le PDS tient ses élections primaires en convoquant un congrès extraordinaire pour désigner de manière ''démocratique'' sa candidature à l'élection présidentielle 2017. Le congrès extraordinaire réunit plus de 250 délégués nationaux et de la diaspora. La presse nationale et internationale y est conviée comme observateurs d'un ''processus démocratique et transparent'', selon les propos de Wade. Tout au début, il y avait huit candidats déclarés dont trois ont désisté au profit de la candidature de Karim Wade. Les candidats de Serigne Mbacké Ndiaye, Habib Sy et Aida Diongue ont finalement désisté et soutenu la candidature de Karim Wade. On se retrouve donc, avec cinq candidatures déposées dont celles d'Ahmadou Seydou, Ahmadou Makhtar Guèye, Doudou Dieng, Amadou Kane Diallo et Karim Wade. Les trois premiers sont issus de la diaspora.

À deux jours du procès de Wade-Fils, de 13h jusqu'à 16h, les délégués des différentes fédérations se relaient les unes aux autres à l'isoloir pour élire leur candidat à la candidature de 2017. Plus de trois tours d'horloge, Me Wade et quelques membres du bureau politique supervisent le bon déroulement du scrutin, avec au micro central Baba Wone pour appeler les votants.

À la fin du vote, Le SG Me Wade conseille un dépouillement devant toute l'assistance, selon Baba Wone. Mais les images, parlaient elles-mêmes, Me Wade exigea à ce que les voix soient posées sur sa table. On dénombre exactement 268 votants. Le dépouillement laisse place au décompte des voix.

Les enveloppes sont déposées dans l'urne. Les bulletins des différents candidats posés sur l'autre table. Les superviseurs sont Assane Ba, Mamadou Lamine Thiam, Abdoulaye Diop, Cheikh Kassé et Baba Wone.

À 16 h 58, avant le décompte final, l'assistance proclame Karim Wade Président. Au décompte final, sur les 268 votants, on décompte deux bulletins nuls, sept pour Amadou Kane Diallo, une voix pour Ahmadou Seye et 258 voix pour Wade-fils. Le candidat Doudou Dieng enregistre zéro voix. Cela est peut-être passé inaperçu, mais taraude l'esprit de bons nombres d'observateurs vigilants.

Karim Wade est retenu candidat du PDS à la présidentielle. La foule plébiscite son candidat.

Me Wade, entouré à sa droite par Cheikh Sadibou Fall et à sa gauche par Oumar Sarr, prend la parole après la proclamation des résultats qui donne victorieux Karim Wade.

Me Wade, tient un discours sur le déroulement du scrutin en trois points, après les salutations d'usages adressé aux membres du congrès, les alliés, invités et observateurs: exige aux autres partis politiques des primaires, félicite les autres candidats du PDS et lance des piques aux autres formations politiques : APR, PS et AFP. Mais, c'est surtout celle de Moustapha Niasse qui en a reçu beaucoup de raclées. Un parti politique dont ''il oublie souvent le nom parce que quasi-inexistant.'' Rien que pour avoir une légalité et une légitimité devant le candidat choisi par le PDS'', il faudrait que les autres partis se pliassent à cet exercice démocratique et transparent, acquis de la société sénégalaise et mise en valeur par la formation libérale, tonne Me Wade et applaudit par les militants du PDS, acquis à sa cause.

Me Wade a tenu aussi à souligner qu''Il y avait treize dossiers déposés pour la candidature du PDS''. Parmi ceux-ci cinq ont été retenus et huit recalés pour des dossiers incomplets sur la forme.

En lettre

Entre le discours et la méthode, seul le parallélisme entre les chiffres et les lettres peut nous aider à analyser s'il y a cohérence ou pas entre les deux. La candidature de Karim Wade est passée comme une lettre à la poste. Cela ne dit pas que c'était prévisible ou programmé, mais la démocratie en de pareilles circonstances voudrait que chaque militant du PDS remplissant aux conditions exigées par le comité directeur puisse postuler sa candidature pour les primaires. Ce qui a été fait devant les médias. Sans aucune prise de position, nous ne serions définir s'il y a un discours autre dans les salons que celui tenu devant les médias.

Sur ce point, le candidat déchu Amadou Kane Diallo a tenu expliqué à la presse après le vote qu'il n'était pas un candidat par compromis. Il a choisi librement de postuler afin d'être le candidat du PDS pour 2017.

L'absence de Souleymane Ndéné Ndiaye a intrigué plus d'un.

Le Procès de Karim

Le lundi 25 Mars 2015 se tient le procès de Karim Wade. Les policiers et Gmi quadrillent la zone avec des 4X4 pickups. Le tribunal est sous haute surveillance. Les entrées et sorties sont contrôlés. La presse se tient devant la porte de derrière en face l'ambassade de la république de chine. À 11h, le verdict est donné. Les premiers sortants pros Karim expriment leur amertume, les uns pleurent, les autres font le procès de Macky Sall et de son régime. L'ambiance est électrique.

Le principal inculpé de la traque des biens mal acquis, Karim Wade est condamné à la peine de 6ans dont deux ans déjà croupie en prison et une amende de 138 milliards.

Ses principaux co-inculpés Ibrahima Aboukhalil dit Bibo Bourgi, Pape Mamadou Pouye et Alioune Samba Diassé écopent 5 ans de prison et d'amendes. Le premier payera une amende de 138 milliards au même titre que Karim Wade, le second et troisième inculpé une amende de 69 milliards. Cheikh
Diallo passé de prévenu à témoin à charge et libérer à la veille de la fête de Tabaski ne plaide pas en faveur d'un procès équitable.

Rappelons qu'il y a des défaillances notées dans la procédure : parmi plus de 90 témoins, seuls une quarantaine seront attendues et l'affaire du compte de Singapour découvert par l'expert-comptable n'a pas connu de suite.

Les responsables libéraux tels que Farba Senghor, Mayoro Faye, expriment leur amertume par rapport à la décision prise par la CREI. Les militants et responsables libéraux rallient le domicile de Madické Niang où Me Wade a pris ses quartiers. Une foule immense acquise à la cause de Me Wade scande ''Libérez-Karim Wade''. Me Wade, Madické Ndiaye, et certains garde-corps se profilent au balcon deuxième étage pour parler aux militants du PDS. Le pape du Sopi donne ''rendez-vous aux militants le vendredi''.

La foule massé composée de militants, journalistes forme souvent traque des voleurs de portables ou se rue sur un journaliste de GFM, Mane Touré.
Après la sortie de leaders libéraux venus voir Me Wade, les journalistes recueillent les propos de Doudou Wade et de Babacar Gaye.

Les sorties médiatiques des corps diplomatiques français et américaines, ces derniers jours laissent penser que c'est une justice de parodie pour éviter les intérêts occidentaux menacés.


Karim Wade
Karim Wade