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Révélations sur les femmes cougars qui chassent des jeunes hommes sur la Corniche

Rédigé par leral.net le Vendredi 28 Août 2015 à 09:33 | | 0 commentaire(s)|

L’énigme dure depuis des siècles. Une éternité que les passionnés des feux de l’amour cherchent à comprendre pourquoi les femmes cougars se nourrissent de fantasme et d’amour fou sur les jeunes mâles. Ces femmes âgées de quarante ans ou plus sont appelées femmes cougars et elles ne vivent que pour les jeunes hommes. Un phénomène mondial qui touche le Sénégal. Leur terrain de chasse : la Corniche Ouest.


Révélations sur les femmes cougars qui chassent des jeunes hommes sur la Corniche
Corps sculpté, visage d’ange, gestes virils, le jeune Matar, véritable armoire à glace, brise le silence de ses nuits hantées par une dame. Une femme âgée qui pourrait être sa mère. Sur la Corniche Ouest, le jeune homme de 25 ans fait office d’entraîneur sur la plage. Il fallait le voir à l’œuvre ce jour-là, des femmes d’âge mûr suent à grosses gouttes sur ses ordres. Elles portent un cliché peu gratifiant sur la peau : Elles ont pour la plupart la cinquantaine, sont à la recherche de sensations fortes et courent après une seconde jeunesse, mais elles ne veulent pas «s’encombrer» d’un époux qui mettrait un frein à leur indépendance et à leur liberté. Elles se mettent donc en chasse, en toute discrétion. Se promenant, s’entraînant dans ces lieux fréquentés par des jeunes débordant de testostérone. Cet après-midi-là elles sont engoncées dans des tenues de sport dernier cri, légèrement maquillées, débarquent toutes souriantes à bord de rutilantes voitures pour se débarrasser de leur trop plein de graisse. L’œil vif, regards foudroyants…

A moins que cela ne soit qu’un prétexte. Là, elles se mêlent à la troupe de mâles en sueur, sympathisent avec eux. Elles proposent ensuite de les ramener en voiture, en profitent pour engager la discussion. Histoire de ferrer leur proie, elles se font passer pour des bienfaitrices désintéressées, mais les jeunes hommes ne sont nullement dupes. «Elles pensent que nous ne comprenons pas leur manège, mais nous voyons clair dans leur jeu, raille Matar, sourire en coin. Elles sont à la recherche de chair fraiche !» Le mot est lâché, tout de go. A l’entendre, Matar, véritable proie pour ses femmes âgées, en connaît un rayon sur les femmes cougars. «Ces dames viennent ici, soi-disant pour faire du sport, mais en réalité, elles cherchent des hommes à appâter, des hommes qui sont plus jeunes qu’elles, je sais de quoi je parle !», ricane-t-il. Ah oui ? A l’heure de passer à table, Matar ne se crispe pas les mandibules pour filer des aveux. «Je suis presque tous les jours sur la Corniche pour m’entraîner, mais je vois très souvent des femmes d’âge mûr tenter de séduire les jeunes de mon âge, parfois avec succès. Même moi, j’ai subi leurs ‘assauts’», confie-t-il.

Un brin timide, notre interlocuteur ne souhaite pas aller plus loin, mais sur notre insistance, il se lâche et raconte sa mésaventure. «Je me rappelle d’un jour où, ça doit faire trois ou quatre ans, après avoir fini l’entraînement, je m’apprêtais à rentrer lorsqu’une femme m’interpella, raconte-t-il. Elle devait avoir une cinquantaine d’années. Elle est venue vers moi toute souriante, me disant que je devais être fatigué, vu que j’étais tout en sueur. C’est ainsi que nous avons commencé à parler de sport et d’entraînement, et elle m’a proposé de me déposer.» Croyant avoir affaire à une samaritaine au cœur d’or, Matar accepte de se faire raccompagner par sa nouvelle amie, sans arrière-pensée, dans une rutilante bagnole. «En chemin, nous avons continué à papoter, elle me posait des questions sur moi et sur ma vie, poursuit-il. Ensuite, elle m’a dit qu’elle voulait un coach personnel pour faire de la gymnastique chez elle, me demandant si ça ne m’intéressait pas. Pensant que je pouvais me faire de l’argent, j’ai accepté, en toute innocence hein ! Mais, je l’ai vite regretté.»

A en croire ce jeune homme, dès le premier jour de «cours», la dame, qui vivait apparemment seule dans une demeure cossue, a commencé à lui faire des avances, s’extasiant sur son corps musclé. «J’ai d’abord été étonné de constater qu’elle était seule dans la maison, mais je me suis dit que son mari et ses enfants étaient sûrement sortis, en plus elle portait une tenue vraiment sexy pour son âge.» Ne pouvant pas imaginer ce que la bonne dame respectable avait derrière la tête, Matar laisse faire, en restant sur ses gardes tout de même. «Nous avons commencé la gymnastique, mais je commençais à être intrigué par son comportement. Elle faisait visiblement tout pour me charmer, mais dans ma tête, c’était une femme mariée, donc j’essayais de ne pas trop y faire attention. Pour en avoir le cœur net, je lui ai demandé si Monsieur et les enfants étaient sortis, mais elle m’a avoué tout sourire qu’elle était seule, divorcée et ses enfants à l’étranger. Là j’ai tiqué.» Comprenant les intentions inavouées et cachées de cette femme, Matar confie avoir tout fait pour quitter la maison le plus vite possible et ne plus jamais revenir, malgré les appels incessants de cette Cougar. «Je n’avais pas besoin de ça…», lâche-t-il dépité.

Contrairement à Matar, d’autres jeunes se laissent entraîner dans la spirale. Motivés par l’argent «facile», un plaisir fugace, ils acceptent d’entrer dans le jeu de ces femmes. «Chacun y trouve son compte, on leur fait plaisir et elles nous aident en retour, c’est tout, s’esclaffe Pape Doudou, étudiant à l’Ucad. Egalement habitué de ce coin de la Corniche, Pape Doudou laisse entendre qu’il se laisse parfois tenter, guider par le besoin d’argent. «Vous savez, la situation n’est pas toujours facile au Campus, donc quand on voit une femme qui s’intéresse à nous, même si elle est plus âgée, ce n’est pas méchant, souffle-t-il. De toutes les façons, ce n’est pas pour l’épouser !» Selon lui, beaucoup de camarades à lui font la même chose, mais en toute discrétion. Un jeu de dupes où chacun tente d’y trouver son compte.

«La différence d’âge a ruiné mon couple»

Il vaut mieux agir dans la discrétion, en effet, car la société sénégalaise n’est pas encore habituée à ce genre de relations, qui sont pourtant monnaie-courante Outre-Atlantique. Sous nos cieux, l’on a vite fait d’indexer ces femmes mariées ou en couple avec des hommes plus jeunes. On les pointe du doigt, on se moque d’elles. Le poids du regard de la société est tel que de nombreux couples vivent leur relation en cachette, ou alors y renoncent simplement pour ne pas avoir à subir les foudres de leur famille. Même si parfois l’amour sincère est au rendez-vous. Ce fut le cas de Mame Marie, 36 ans, célibataire. Croisée sur l’avenue Blaise Diagne, elle raconte son chagrin d’amour, causé par la différence d’âge. «J’ai eu une relation avec un homme, il y a quelques années. Un homme vraiment bien. J’étais plus âgée que lui de 6 ans, mais on s’aimait énormément. On projetait même de se marier, mais malheureusement cela n’a pas abouti.» Bien que l’histoire ne soit pas récente, Mame Marie en est visiblement toujours affectée. «Ses parents se sont fermement opposés à notre union, uniquement parce que j’étais plus âgée que lui, se rappelle-t-elle. Il a voulu les défier en m’épousant malgré tout, mais j’ai préféré me retirer de l’histoire, parce que je savais que si on se mariait contre l’aval de ses parents, je n’aurais jamais la paix dans mon foyer.» Faisant fi de ses sentiments, Mame Marie a donc préféré mettre un terme à son histoire d’amour, même si c’était difficile. Et jusqu’à présent, elle a du mal à s’épanouir dans une autre relation, confie-t-elle. «La différence d’âge a ruiné mon couple.»

D’autres choisissent, cependant, de vivre leur relation, envers et contre tous, et surtout loin des yeux indiscrets. Pour cela, elles donnent rendez-vous à leurs amants dans des hôtels ou des auberges, pour prendre tranquillement du bon temps. Ou alors elles prétextent des voyages de travail. Et étant généralement des femmes d’affaires libres et indépendantes, on ne les soupçonne guère. Difficile de trouver une de ces femmes qui accepte de se livrer, mais il n’en demeure pas moins que leur modus operandi est bien connu. Pourtant l’on commence à s’habituer de plus en plus à ce genre de couples. Puisque le phénomène des femmes cougar prend de plus en plus d’ampleur au Sénégal. Les mariages de la députée Aïda Mbodji, mariée à Mamadou Guèye de 7 ans moins âgé qu’elle. Et que dire de la relation entre Aminata Tall de la présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et Vieux Thierno Bâ de dix ans son cadet. Les exemples font foison au Sénégal et font jaser.

Le plus souvent, ce sont des femmes à l’aise financièrement, des femmes de tête, veuves ou divorcées, sans enfant la plupart du temps, et de jeunes hommes, sans emploi ni revenu fixe, qui ne comptent que sur leur corps bien bâti pour améliorer leurs conditions de vie. En Europe par exemple, le phénomène des femmes cougars ne choque plus. Mais dans la société sénégalaise, l’on ne peut s’empêcher de tiquer en voyant une femme de 45 ans, ou plus, avoir une relation amoureuse ou se marier à un homme de moins de 30 ans. Matar continue de maintenir sa forme, les femmes brûlent d’envie de lui déclarer leur flamme. Mais en garçon sérieux, Matar compte éteindre toutes ses flammes.


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