leral.net | S'informer en temps réel

Rocambolesque histoire de charlatanisme : La journaliste Safoura Sow, ses escrocs, les Djinns et les 11 millions pour empêcher la mort de sa fille

Le tribunal des flagrants délits de Dakar a jugé hier, une rocambolesque affaire d’escroquerie et charlatanisme. Safoura Sow, ex-journaliste à la Rts, a fait face aux nommés Samba Diongue et Abass Ben Ousmane Sylla qu’elle accuse de l’avoir délesté de 11 millions de francs Cfa.


Rédigé par leral.net le Jeudi 3 Septembre 2015 à 12:20 | | 0 commentaire(s)|

Rocambolesque histoire de charlatanisme : La journaliste Safoura Sow, ses escrocs, les Djinns et les 11 millions pour empêcher la mort de sa fille
Devant la barre du tribunal, la plaignante a raconté avoir fait la connaissance de Samba Diongue, courant 2011, par l’entremise de son amie Adja Gaye. Cette dernière lui avait présenté au téléphone Diongue, qualifié de "grand marabout" vivant à Bandiangara, au Mali, qui a effectué pour elle séance tenante et à distance une séance de divination. Le "grand marabout" lui parle de sa vie privée, de sa séparation avec son ex-mari, de son enfant sans compter sa vie professionnelle. "C’est comme si le marabout était devant un miroir pour me parler de ma vie, des déceptions que j’ai vécues, des craintes que j’éprouvais etc", a-t-elle narré à la barre lors des débats d’audience.

Convaincue par la séance de voyance au téléphone, la plaignante demande à rencontrer le "marabout" qui lui avait proposé de faire beaucoup d’offrandes pour empêcher la mort de son unique enfant, mais aussi de hâter les perspectives enrichissantes sur le plan professionnel. C’était le début d’une vaste opération de soustraction d’argent, la journaliste versant les sommes allant de 600.000 à 1 million de FCfa, voir 5 millions parfois. Les offrandes étaient faites par le "marabout", (c’était du moins ce qu’il prétendait) qui envoyait chaque fois que de besoin un individu, parfois des "djinns" revêtant une forme humaine pour la circonstance, pour récupérer l’argent castré dans une grosse enveloppe.

"Un jour, il m’a appelée pour lui donner de l’argent en vue d’une offrande de chameaux et de bœufs. Il m’a précisé que c’est un djinn ayant la forme humaine qui viendrait récupérer l’argent. Arrivé au lieu indiqué, j’ai vu une voiture dans laquelle quelqu’un était assis, enturbanné avec un tissu de couleur blanchâtre. J’ai ouvert la porte et glissé l’argent dans le véhicule qui a démarré en trombe", a-t-elle expliqué aux juges. Pour mieux ferrer sa victime, Samba Diongue soutient qu’il est aussi le "marabout" du lead vocal du Super Etoile, Youssou Ndour.

Persuadée par les talents de faiseur de miracles du gars, Safoura Sow s’en est ouverte à un de ses cousins du nom de Nourou Kane, établi au Nigéria. Celui-ci très enchanté, propose au marabout de venir le rejoindre dans ce pays. Samba Diongue prit alors l’attache de son complice Abass Ben Ousmane Sylla avant de lui expliquer le tempo. A leur retour au Sénégal, une somme de 9 000 dollars leur sera envoyée par Nourou Kane pour la construction d’une mosquée estimée à 45 millions, conformément aux vœux des prévenus.

Nullement convaincu par les connaissances mystiques du trio (le troisième escroc, qui est en fuite, est un ressortissant guinéen) Nourou Kane les met à rude épreuve lors de leur second voyage au Nigéria. C’est ainsi que le pot aux roses sera découvert. Safoura Sow sera ainsi avertie par son cousin de la machination des trois compères. Samba Diongue et Abass Ben Ousmane Sylla seront appréhendés, le troisième larron restera introuvable en dépit d’intenses recherches des pandores.

A la barre, les deux prévenus ont nié les faits. Abass Ben Ousmane Sylla jure sur le Saint Coran qu’il n’a reçu aucune somme d’argent de la part de Safoura Sow, tandis que Samba Diongue déclare avoir reçu 10 millions 875 mille FCfa mais qu’il devait compléter la jusqu’à hauteur de 15 millions pour acheter un terrain pour la partie civile au niveau de Ouest Foire.

Les avocats de Safoura Sow ont la 7,875 millions FCfa, précisant que les familles des prévenus ont remis à leur cliente la somme de 3 millions de FCfa. Le parquet a requis 2 ans dont un mois ferme contre les prévenus. Le tribunal a mis l’affaire en délibéré jusqu’au 9 septembre prochain.

Avec "Le Témoin"