Pour une première fois, un grand contentieux sur une candidature à l’élection présidentielle s’est posé ; ce qui a valu à notre pays une campagne électorale d’une violence sans précédent suite à la décision controversée du Conseil constitutionnel. Onze morts ont été dénombrés, plus d’une centaine de blessés ainsi que des dégâts matériels considérables. C’est dans ce contexte de confusion, de surprise et d’incertitude qu’un nouveau régime politique se dessine sous les auspices de Macky Sall, classé deuxième à l’issue du premier tour de scrutin.
Cette ambiance de sentiment de faux partagé par l’opinion et par tous les autres candidats opposés à la validation de la candidature d’Abdoulaye Wade est porteuse d’un nouvel ordre politique incertain. Nous ne savons pas de quoi demain sera fait. En effet, le Président de la République est censé jouer un rôle précurseur et déterminant dans la matérialisation des changements attendus.
Du fait des pouvoirs exorbitants qui lui sont dévolus, il occupe une position centrale dans l’architecture institutionnelle de notre pays. C’est conscient de ces enjeux sur le devenir du Sénégal que les sénégalais feront leurs choix au second tour. Entre Macky Sall et Abdoulaye Wade, le dilemme des électeurs sera entier quant à la meilleure attitude à prendre entre le pari de l’inconnu et l’option du statu quo.
L’appréciation du bilan d’Abdoulaye Wade a été déjà effectuée par les électeurs dont 65% ont voté pour son remplacement par un autre sénégalais. Le second tour étant, par essence, un choix inéluctable entre deux profils, il s’avère nécessaire de poser un diagnostic sans complaisance sur les deux personnalités en présence. Le rassemblement voulu autour de ces deux personnes reste conditionné à des préalables et dynamiques de persuasion encore insatisfaits.
Le cas Macky Sall devrait faire l’objet d’un examen plus exigeant quant à ses capacités à lutter contre la corruption et à promouvoir la bonne gouvernance. Force est de constater que dans le contexte actuel des rapports de force, le moindre mal pour Abdoulaye Wade est de se faire succéder par Macky Sall. En effet, toutes les fois que Macky Sall a eu à exercer des responsabilités d’Etat, il les a effectuées, pour l’essentiel, pendant huit années, sous le magistère d’Abdoulaye Wade.
Le passage en revue de son cheminement à côté d’Abdoulaye Wade ne renseigne pas suffisamment sur ses compétences intrinsèques, tout au contraire, une attitude obséquieuse a donné de lui l’image d’un carriériste sans états d’âme qui est parti quand les conditions étaient, finalement, réunies pour bousculer le maître vieillissant.
Dans ces conditions, Macky Sall est-il réellement l’homme des ruptures ? Offre-t-il des garanties d’une expérience suffisante de la gestion des affaires de l’Etat ? A-t-il déjà fait l’objet de contrôle de sa gestion de PETROSEN, des différents ministères confiés et de la mairie de Fatick ? A-t-il impliqué des membres de sa famille dans la gestion des affaires de l’Etat ? Est-il prêt à faire une déclaration de patrimoine avant sa prise de fonction ? S’engage-t-il à laisser poursuivre les procédures d’instruction des dossiers transmis par la CENTIF à la Justice?
Pour une première fois, un débat s’est posé sur l’existence d’un prétendu vote ethnique en sa faveur. Comment compte-t-il renforcer la cohésion nationale et préserver la paix ? Quelles seront ses relations avec les groupes de pression maraboutiques et les réseaux maçonniques ? Que fera-t-il pour rompre définitivement avec les pratiques décriées d’Abdoulaye Wade ?
Sans des réponses claires, nettes et précises, les sénégalais seront en droit d’être circonspects. Macky Sall n’a pas encore démenti les accusations portées contre lui sur sa prétendue appartenance à la franc-maçonnerie. Pourquoi rechigne-t-il à faire une déclaration publique sur le sujet pour éclairer les sénégalais ?
La franc-maçonnerie est, en effet, une idéologie pernicieuse incompatible avec la gestion vertueuse des affaires de l’Etat. Elle est au cœur de la perpétuation des méfaits de la Françafrique. La séparation entre la franc-maçonnerie et l’Etat est une garantie sûre contre la vassalisation de notre Etat.
Notre pays a peiné à sortir de cette douloureuse épreuve préélectorale. Nous espérons que la paix revienne définitivement. Mais dans ce contexte de précipitation, nous ne devons pas encore plonger durablement notre pays dans les incertitudes de l’inconnu. Dans les démocraties avancées, l’accession aux charges de Président de la République est obligatoirement précédée d’un passage au crible sur tous les plans des prétendants à cette haute fonction.
Si toutes les garanties ne sont pas établies sur les qualités morales de Macky Sall, le bon sens recommande de garder le statu quo étant entendu que notre pays regorge de ressources humaines au dessus de tout soupçon et qui ne manqueront pas de le servir, convenablement, quand l’actuel Président de la République tirera sa révérence.
Adama Ndiaye
Colobane, Dakar
Cette ambiance de sentiment de faux partagé par l’opinion et par tous les autres candidats opposés à la validation de la candidature d’Abdoulaye Wade est porteuse d’un nouvel ordre politique incertain. Nous ne savons pas de quoi demain sera fait. En effet, le Président de la République est censé jouer un rôle précurseur et déterminant dans la matérialisation des changements attendus.
Du fait des pouvoirs exorbitants qui lui sont dévolus, il occupe une position centrale dans l’architecture institutionnelle de notre pays. C’est conscient de ces enjeux sur le devenir du Sénégal que les sénégalais feront leurs choix au second tour. Entre Macky Sall et Abdoulaye Wade, le dilemme des électeurs sera entier quant à la meilleure attitude à prendre entre le pari de l’inconnu et l’option du statu quo.
L’appréciation du bilan d’Abdoulaye Wade a été déjà effectuée par les électeurs dont 65% ont voté pour son remplacement par un autre sénégalais. Le second tour étant, par essence, un choix inéluctable entre deux profils, il s’avère nécessaire de poser un diagnostic sans complaisance sur les deux personnalités en présence. Le rassemblement voulu autour de ces deux personnes reste conditionné à des préalables et dynamiques de persuasion encore insatisfaits.
Le cas Macky Sall devrait faire l’objet d’un examen plus exigeant quant à ses capacités à lutter contre la corruption et à promouvoir la bonne gouvernance. Force est de constater que dans le contexte actuel des rapports de force, le moindre mal pour Abdoulaye Wade est de se faire succéder par Macky Sall. En effet, toutes les fois que Macky Sall a eu à exercer des responsabilités d’Etat, il les a effectuées, pour l’essentiel, pendant huit années, sous le magistère d’Abdoulaye Wade.
Le passage en revue de son cheminement à côté d’Abdoulaye Wade ne renseigne pas suffisamment sur ses compétences intrinsèques, tout au contraire, une attitude obséquieuse a donné de lui l’image d’un carriériste sans états d’âme qui est parti quand les conditions étaient, finalement, réunies pour bousculer le maître vieillissant.
Dans ces conditions, Macky Sall est-il réellement l’homme des ruptures ? Offre-t-il des garanties d’une expérience suffisante de la gestion des affaires de l’Etat ? A-t-il déjà fait l’objet de contrôle de sa gestion de PETROSEN, des différents ministères confiés et de la mairie de Fatick ? A-t-il impliqué des membres de sa famille dans la gestion des affaires de l’Etat ? Est-il prêt à faire une déclaration de patrimoine avant sa prise de fonction ? S’engage-t-il à laisser poursuivre les procédures d’instruction des dossiers transmis par la CENTIF à la Justice?
Pour une première fois, un débat s’est posé sur l’existence d’un prétendu vote ethnique en sa faveur. Comment compte-t-il renforcer la cohésion nationale et préserver la paix ? Quelles seront ses relations avec les groupes de pression maraboutiques et les réseaux maçonniques ? Que fera-t-il pour rompre définitivement avec les pratiques décriées d’Abdoulaye Wade ?
Sans des réponses claires, nettes et précises, les sénégalais seront en droit d’être circonspects. Macky Sall n’a pas encore démenti les accusations portées contre lui sur sa prétendue appartenance à la franc-maçonnerie. Pourquoi rechigne-t-il à faire une déclaration publique sur le sujet pour éclairer les sénégalais ?
La franc-maçonnerie est, en effet, une idéologie pernicieuse incompatible avec la gestion vertueuse des affaires de l’Etat. Elle est au cœur de la perpétuation des méfaits de la Françafrique. La séparation entre la franc-maçonnerie et l’Etat est une garantie sûre contre la vassalisation de notre Etat.
Notre pays a peiné à sortir de cette douloureuse épreuve préélectorale. Nous espérons que la paix revienne définitivement. Mais dans ce contexte de précipitation, nous ne devons pas encore plonger durablement notre pays dans les incertitudes de l’inconnu. Dans les démocraties avancées, l’accession aux charges de Président de la République est obligatoirement précédée d’un passage au crible sur tous les plans des prétendants à cette haute fonction.
Si toutes les garanties ne sont pas établies sur les qualités morales de Macky Sall, le bon sens recommande de garder le statu quo étant entendu que notre pays regorge de ressources humaines au dessus de tout soupçon et qui ne manqueront pas de le servir, convenablement, quand l’actuel Président de la République tirera sa révérence.
Adama Ndiaye
Colobane, Dakar