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Sénégal-Clearly-Hamilton, l’eurobond: Les dessous d'un deal …

Après plusieurs mois d'incertitudes et de flottements sur les contours du casting en route vers les places financières pour l'émission d'un eurobond de 250 milliards de f CFA, soit 500 millions de $, l'Etat vient de s'attacher, dans l'empressement, le cabinet de conseil juridique international américain, Clearly Gotlieb Steen & Hamilton. Le choix de ce consortium, hors compétition, jusqu'au closing de l'enregistrement des offres techniques et financières, inquiète et agace. Les dessous d'un deal …


Rédigé par leral.net le Mardi 15 Juillet 2014 à 21:41 | | 3 commentaire(s)|

Sénégal-Clearly-Hamilton, l’eurobond: Les dessous d'un deal …
Après la publication de notre article : « Sénégal, Qui va conseiller l'état ? », paru jeudi dernier sur le site électronique de Les Afriques, le ministère sénégalais des Finances, de l' Économie et du Plan s'est empressé publier un communiqué, transmis à un journal de la place pour clarifier sa position sur un dossier qui suscite bon nombre d'interrogations et que Les Afriques qualifiait alors de monstre à plusieurs têtes. Le document précise que : «L’Etat du Sénégal a porté son choix sur le cabinet de conseil juridique Clearly Gotlieb Steen & Hamilton et 3 grands établissements bancaires internationaux pour «garantir la pleine réussite» de l’émission internationale d’obligations souveraines ou eurobond de 500 millions de $, soit 250 milliards de f CFA. Cette somme va servir à financer des projets d’investissement rentables dans les domaines des infrastructures, services de transport et d’énergie».
Le hic dans cette volte face du gouvernement, lequel a paniqué après la publication de l'article de Les Afriques, par l'intermédiaire de son plénipotentiaire, le ministère des Finances, superviseur de l'opération, est que la nouvelle recrue américaine pour le compte de l'Etat du Sénégal, le cabinet Clearly Gotlieb Steen & Hamilton n'avait pas été short listée dans le pipe au départ et jusqu'au closing de la recevabilité des offres des prétendants cabinets que sont Lazards et Frères, Rothschild Bank Suisse et un cabinet de droit sénégalais. Comment l'américain s'est il retrouvé dans la compétition ? A quel prix ? Qui sont ses bras armés tapis dans l'ombre qui ont manœuvré et activé au forceps la recevabilité de son offre qui pourtant avait été forclose ? Ce qui s'apparente à un deal conclu en haut lieu, commente une source.

Scission du conseil financier
Selon des informations parvenues à Les Afriques, le cabinet Clearly Gotlieb Steen & Hamilton n'est pas un conseiller financier mais un cabinet de consulting juridique qui n'a pas la même carrure que ces concurrents européens ou asiatiques. L'Etat perd doublement en sectionnant la partie conseil financier tel que le document l'indique, puisque Clearly Gotlieb Steen & Hamilton n'est pas un cabinet mixte qui peut allier la partie juridique et financière dans ce genre d'opérations internationales requises, renchérit notre interlocuteur. Le document goupillé de long en large n'évoque pas les prix et les coûts que devra supporter l'Etat du Sénégal, durant cette obligation souveraine internationale, laquelle devra durer 3 à 5 mois. Clearly Gotlieb Steen & Hamilton va donc accompagner et conseiller dans l’établissement de l’ensemble des contrats relatifs à l’opération, l’obtention des autorisations et approbations, ainsi que dans la rédaction des documents d’information.

Dissonances entre l'ancien ministre du Budget et le ministre Amadou BA
Cette émission d'Eurobond, depuis sa mise en route, fait l'objet de frictions entre les principaux intervenants du dispositif (cadres et experts du ministère). Selon nos informations, l'ancien ministre sénégalais du Budget, Makhtar Cissé, promu directeur de cabinet du président Macky Sall, ne se sentait pas à l'aise dans la façon de gérer ce dispositif après son Road show international. Le ministre des Finances en bon chef veut tout mettre en musique. Cette bataille de leadership déconcertante avait installé un malaise entre les 2 hommes, révèle une source. Le chef de l'Etat devra arbitrer et mettre de l'ordre vite dans le dispositif pour éviter un fiasco à l'émission obligataire internationale, première du genre sous l'ère Macky Sall.
Les Afriques