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Sénégal/Renseignements Généraux: Où sont passées nos « grandes oreilles » d’antan ?

Chacun de nos trois derniers présidents de la République a eu sa journée noire. Ses émeutiers qui, une journée durant, ont mis la capitale à feu et, souvent, à sang. Le président Abdou Diouf a vécu un après-midi de feu et de sang le 16 février 1994 lorsque, à l’issue d’un meeting organisé par l’opposition d’alors menée par le Parti démocratique sénégalais (Pds), des « Moustarchidines » s’étaient répandus dans les rues de la capitale, cassant et brûlant des voitures, saccageant des commerces, lapidant des édifices publics.


Rédigé par leral.net le Vendredi 26 Octobre 2012 à 15:32 | | 5 commentaire(s)|

Sénégal/Renseignements Généraux: Où sont passées nos « grandes oreilles » d’antan ?
Le comble de l’horreur avait été atteint ce jour-là lorsque six policiers qui se trouvaient dans leur car ont été pris à partie et tués dans des conditions barbares. C’était sur le boulevard du général de Gaulle. Notre regretté confrère Mame Olla Faye s’était porté courageusement à leur secours mais n’avait pas pu empêcher la tragédie. Il avait d’ailleurs été décoré pour son acte de bravoure. A l’époque, suite à ces graves événements, la polémique avait enflé entre la présidence de la République et le ministère de l’Intérieur, les collaborateurs de M. Ousmane Tanor Dieng, qui était à l’époque l’homme fort de la Présidence, accusant les services de renseignements du ministère de l’Intérieur d’avoir failli.

De fait, M. Djibo Ka, ennemi juré de l’alors tout-puissant ministre d’Etat, ministre des Services et Affaires présidentiels, n’avait rien vu venir. Les investigations menées les jours suivants avaient fait apparaître que la Bnse avait bien prévenu le ministre de ce qu’envisageaient de faire les disciples de Serigne Moustapha Sy, mais M. Djibo Kâ n’avait pas su prendre les dispositions idoines. Et ce même si, par ailleurs, le même Djibo Kâ avait eu le courage — rare, reconnaissons-le — de faire arrêter le responsable moral des « Moustarchidines ». Toujours est-il qu’au lendemain de ces émeutes, les services de renseignements, qui tiraient à hue et à dia, chacun fonctionnant de son côté, avaient été réorganisés. Pour les chapeauter, le Cencar (Centre pour la coordination et l’Animation du renseignement) avait été créé.

Pour qu’il ne fasse pas doublon avec le BSPR (Bureau de Sécurité de la présidence de la République ayant son siège à l’immeuble Rondon), le Cencar fut rattaché à la Primature et confié au général Boubacar Wane, ancien aide de camp puis chef d’état-major particulier du président de la République. De manière effective, toutefois, c’est l’alors colonel Pape Khalil Fall qui dirigeait le Cencar.

Quant à Me Abdoulaye Wade, sa journée noire, c’est lorsque les marchands ambulants ont eux aussi livré une guérilla urbaine dans les rues de
Dakar, brûlant des agences de la Sénelec, saccageant des bâtiments publics, renversant des kiosques, cassant les pare-brise ou incendiant des voitures. Ce jour-là, aussi, les forces de l’ordre avaient été prises au dépourvu et de graves lacunes relevées dans leur comportement ainsi que leurs méthodes.

Le président Macky Sall, lui, sa journée noire, c’était lundi dernier lorsque ses forces de l’ordre à lui aussi ont été surprises par la déferlante thiantacoune…

Le point commun à toutes ces journées noires, c’est que les renseignements n’ont guère fonctionné et que les forces de l’ordre ont été surprises. Plutôt que d’anticiper, les renseignements ont été à la traîne. D’où la nécessité, encore une fois, de réorganiser cette composante névralgique des services de sécurité. Alors que Français, Américains, Britanniques, Israéliens… dépensent des fortunes pour chercher des renseignements, dans notre pays, ce secteur est à la traîne. Il est le parent pauvre de la sécurité nationale. Le Sénégal ne compte plus aujourd’hui des professionnels chevronnés du renseignement comme les Djély Sidibé — tout-puissant patron du Rondon qu’il dirigea pendant une vingtaine d’années au cours desquelles il était reçu en audience en tête à tête tous les vendredis par le président Léopold Sédar Senghor. A l’époque, rien n’échappait à la perspicacité des services de renseignements à tel point qu’il n’était pas exagéré de dire que le Sénégal était un Etat policier.

Notre pays a aussi perdu des orfèvres du renseignement comme les commissaires Kébir Kâ — qui succéda à Djély Sidibé (dont l’adjoint était un Français, le commissaire Vautier) au Rondon —, Saliou Diallo, Amadou Moustapha Sarr dit Toto, voire Massamba Ndiaye et, plus près de nous, Djibahir Sarr. Ces hommes du renseignement, on n’en trouve plus dans notre pays, malheureusement. Ce qui explique qu’à chaque fois, le pouvoir politique est pris de court par des ennemis de la République. Or, à l’heure où les islamistes sont à nos portes, il urge de se doter de services de renseignements performants !

MAMADOU OUMAR NDIAYE

Le Témoin N° 1102 –Hebdomadaire Sénégalais (OCTOBRE 2012)







1.Posté par POLITICOS le 26/10/2012 16:27 | Alerter
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très bon article. et la mise en garde finale doit être prise très au sérieux sinon ce sera comme d'hab LE MEDECIN APRES LA MORT. Ca nous donne l'air d'être de grands amateurs.

2.Posté par xoulibeut le 27/10/2012 00:39 | Alerter
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Mais rappelez vous , depuis la radiation des policiers il n'existe presque plus un de service de police efficace; et c'est depuis cette date que les renseignemenys sont morts au Sénégal. Vous pouvez verifier c'était le service le plus touché à l'époque. Je me rappelle le responsable du "mbalka " abreuvoir de Colobane (Gossas était policier agent de renseignements, que le chauffeur d'un taxi sur cinquanteà Dakar etait policier agent de renseignement que voulez vous pour des raisons politiciennes tout ça a été foutue en l'air et qui en patit aujourd'hui ? l'état.

3.Posté par FocusActu le 28/10/2012 00:36 | Alerter
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Bonjour à tous! Votre nouveau site d'information est désormais en ligne: focusactu.com. Bienvenue à tous!

4.Posté par selou le 28/10/2012 12:58 | Alerter
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je suis officier de renseignements. Quel article bien ficelé ! Un journaliste de la trempe de Mamadou oumar Ndiaye doit être écouté. Ce qu il a dit la est vraiment la réalité. Les services de renseignements font défaut dans ce pays. N importe quel groupe qui veut faire du mal peut le faire sans grand dommage. Je lui suggère d écrire au Président de la République. En attendant on peut faire appel a Saliou Diallo ancien DG de la sûreté nationale pour réorganiser et coordonner les renseignements au niveau national. Je le dis, si on n écoute pas ce cri d alarme de MON, cet article fera, un jour, date dans l histoire de notre pays. Un homme averti en vaut deux, une nation avertie en vaut combien ? Comment peut on concevoir des services de renseignements sans aucun moyens ? Même pas de quoi acheter un stylo !

5.Posté par Toobalist.com le 29/10/2012 12:41 | Alerter
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