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Sénégal : libertés en peau de chagrin ! (Par Ibrahima Ngom Damel)


Rédigé par leral.net le Vendredi 17 Juillet 2015 à 11:35 | | 0 commentaire(s)|

«Une presse libre est le signe d’un pays libre.»

La survenue de la deuxième alternance politique au Sénégal est synonyme de très net recul de l’expression des libertés fondamentales. Nos nouveaux dirigeants, au lieu de travailler à fertiliser les acquis et sauver les apparences, tirent un malin plaisir à les catastropher davantage, les mettre sous le boisseau. De cette manière-ci, ils s’emploient à les basculer sous l’éteignoir… du silence. Un état de fait qui ne cesse de porter un sacré coup à notre jeune démocratie s’il ne la stresse pas, encore ! Par tous les moyens, l’Etat-consortium cherche à museler la presse indépendante. Aujourd’hui, il a réussi à avoir dans sa botte une certaine presse que l’on a bien fini par qualifier de «Presse du Palais ». Tant la Présidence de la République demeure le lieu de convergence, pour ne pas de dire de résidence de tout une escouade d’hommes des médias. La presque totalité obéit au doigt et à l’œil les convenances et autres remontrances du nouvel homme fort de l’Avenue Roume. Elle se débarrasse, du coup, de son A.D.N rebelle pour, ensuite, être invitée à la grande «mangeoire nationale». Elle ne fait nullement honneur aux fameux vaillants défenseurs de la presse libre, les Norbert Zongo, Dayda Aidara et de ce même acabit…
Aujourd’hui, cette presse d’un nouveau genre, a préféré déserter le camp du peuple souverain qui vit dans d’effroyables misères. La déontologie qu’elle nous rabâchait à longueur d’émissions de radios et/ ou de télévisons ou simplement de chroniques est comme jetée dans le vaste musée de l’histoire ancienne. Ainsi, pour s’embourgeoiser à qui mieux mieux, ils ont accepté, dociles, de vivre dans le cercle des parvenus devenus, subitement, dodus, financièrement. Horripilant ! Humiliant ! Désopilant ! Tous ceux qui n’ont pas l’échine souple sont fichés, mis dans l’œil du fou furieux cyclone «Macky». Et c’est ce qui explique cet acharnement, cette intimidation envers certains «empêcheurs du tourner en rond», ces dignes «Watch dogs ». Refusant toujours d’être un adepte de la flagornerie, voire de la courtisanerie, je viens de vivre l’amère expérience. Pour des accusations, somme toute, farfelues, nulles et non avenues, l’on m’a arrêté et mis injustement en prison. Comme je l’ai toujours affirmé : moi, je ne suis pas de ceux –là, qui, pour une tranche de pain, un petit bout d’avantage, vendent leur honneur, leur dignité, leur moralité. N’en déplaisent aussi à ceux qui ont un contentieux à régler devant et avec l’Histoire.

Les restrictions des libertés ne s’arrêtent pas seulement au monde de la presse. L’opposition sénégalaise a aussi eu sa ration d’ennuis. Et monsieur tout le monde sait qu’une opposition vivante, dynamique est salutaire pour une bonne respiration démocratique. Malheureusement dans notre pays, les sit-in et autres manifestations des membres de l’opposition (la plus significative même) sont délibérément refusés et, cela suffoque éperdument l’Etat de Droit. L’incompétence des nouvelles autorités étatiques à satisfaire les préoccupations des sénégalais est d’une flagrance indicible. On en a marre alors de ces vagues théories populistes du genre : Yonu Yokkuté, PSE et j’en passe... Que personne ne baisse la garde ! Levons-nous pour y faire face !

Ibrahima Ngom Damel

Journaliste

Président du Mouvement « BA.FA.KA.W » (Le Baol Favorable à Karim Wade)

E-mail : yboupenda@yahoo.fr