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Serigne Abdoulaye Niass petit-fils de Cheikhal Islam: "Pourquoi le Pr Macky Sall a pris le temps de s'arrêter pour me parler (...) Ce que le Pr a fait dans le Saloum, particulièrement pour Médina (...)"

Rédigé par leral.net le Lundi 24 Octobre 2016 à 14:24 | | 0 commentaire(s)|

L'image, qui, en un tour de main, a fait le tour du globe, par la magie de la toile et de la télévision , est diversement commentée. Chacun y est allé de son grain de sel. Certains se sont même permis de dire, la main sur le coeur, qu'il s'agit du marabout attitré du Président de la République. D'autres, ont encore servi d'autres interprétations les unes plus erronées que les autres. Que nenni!


Serigne Abdoulaye Niass petit-fils de Cheikhal Islam: "Pourquoi le Pr Macky Sall a pris le temps de s'arrêter pour me parler (...) Ce que le Pr a fait dans le Saloum, particulièrement pour Médina (...)"
Dakarposte.com a approché le guide religieux illustre petit-fils de Cheikhal Islam, aux fins d'en savoir davantage notamment sur les relations qui lient le Pr et le marabout Serigne Abdoulaye Niass.


Pour toute explication, le marabout dira, dans son légendaire calme olympien: "cela ne doit pas surprendre, Macky Sall est quelqu'un de très reconnaissant, très loyal en amitié. Nous entretenons une longue amitié, vieille du temps où il servait comme ministre sous Me Wade.Il venait souvent à Médina, notamment lors du Gamou entre autres festivités religieuses avec la délégation officielle. Mais, ce qui me marque chez lui, n'en demeure pas moins son humilité, son calme, rien ne l'ébranle. J'apprécie également son "imaan", c'est à dire sa sa foi mais surtout son sens du discernement et son attachement aux vertus cardinales que sont, faut-il le rappeler, la prudence, la tempérance, la force et enfin la justice."

Et, Serigne Abdoulahi Niass ibn Ahmed Dame de renchérir: "Je ne lui jette pas de fleurs, ce n'est même pas dans ma nature, mais je vais vous raconter une petite anecdote. Une fois, le Président Wade était venu à Médina. Macky faisait partie des membres de la délégation officielle qui rendait une visite de courtoisie à mon défunt père, à l'époque Khalif général. Comme cela se passe, il y'avait, ce jour-là une bousculade. Le protocole était dépassé et pourtant tout était réglé comme sur du papier à musique; chaque membre de la délégation tenait coute que coute à accéder dans le saint des saints, c'est à dire là où était installé le Pr Wade et sa suite, mais j'avais remarqué que Macky, lui ne se bousculait pas. Il préférait se mettre dans une des pièces aménagées pour les hôtes, Il a voulu, comme à son habitude, attendre sagement la sortie du chef de l'Etat qui s'entretenait avec le khalif. Une scène que je suivais. Je l'ai alors trouvé assis pour lui demander de venir dans la chambre du khalif où était encore installé le Président, mais Macky a poliment décliné, préférant patienter le temps que le chef de l'Etat revienne dans le grand salon.
Depuis lors, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Je suis resté ami à Macky et à chaque fois que mon père (ndlr: le défunt khalif Elhaj Ahmed Dame Niass) m'envoyait auprès de lui pour un service au profit de Médina soit pour une extension d'eau entre autres, Macky s'en acquittait, sans tambour ni trompette. Il faisait même plus, au-delà de nos espérances.
Pour en venir à cette image dont vous faites allusion, ce qui s'est passé est très simple. Aussitôt que le Président m'a reconnu, il s'est arrêté devant moi, m'a fait une chaleureuse accolade avant de discuter quelques minutes avec moi. J'en ai profité pour le remercier de vive voix au nom d'abord de la famille de Cheikhal Islam Ibrahima Niass, ensuite au nom et pour le compte des agriculteurs, bref du Saloum.
Et, pourquoi? Je m'explique. Vous avez remarqué les images de cette tournée du Président, lequel bouquet d’arachide entre les mains, entouré de producteurs, nous a fait un insigne honnheur, nous du monde rural. Ne serait-ce que le fait de débuter sa récente tournée au milieu des champs à Taïba Niassène, première étape de sa tournée économique à vocation agricole, nous va droit au coeur. Vous avez vu les images, à Taïba Niassène, le chef de l’Etat a écouté attentivement les producteurs, dont deux membres de la Fédération des producteurs de maïs du Saloum (FEPROMAS), Ramata Niasse et Nimna Diayité, posant des questions au besoin. Vous n'êtes pas sans savoir que cette fédération compte 42 réseaux regroupant 2500 membres dont 1082 femmes et 1418 hommes. Ils ont emblavé 446, 15 hectares de surface d’arachide, plus de 8 hectares de mais, 3 hectares de mil. S’y ajoute une superficie emblavée en riz de manière dispersée dans les communes de Taïba Niassène, Paoskoto et Porokhane.
Pour la campagne en cours, la fédération a reçu une subvention de 100 tonnes d’urée plus un appui en matériel agricole de 100 semoirs et 50 houes sine. A cela s’ajoutent 11 égraineuses, 29 bascules, 12 tracteurs dont 8 par crédit-bail et 4 par crédit bancaire CNCAS au niveau des réseaux. Bref, c'est le lieu pour moi, au nom de la famille de Cheikhal Islam, mais également au nom des responsables de la fédération de saluer e vive voix la politique mise en œuvre par le gouvernement en matière d’intrants, de prix au producteur, tout en insistant davantage sur la mise à disposition de plus d’équipements pré et post-récoles et la baisse des taux d’intérêt.
Son récent séjour dans le Saloum a également été une occasion pour Macky Sall de s’enquérir par ailleurs de l’état d’avancement des activités du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) qui est une aubaine pour le Sénégal. Je remercie au passage le Dr de ce programme, M. Cheikh Diop.
S'agissant de la famille de Médina, je vais vous faire une révélation. Bien avant son accession la magistrature suprême, Macky a de tous temps entretenu des relations empreintes de cordialité avec la famille de Cheikhal Islam. Il s'est d'ailleurs beaucoup, je dirais énormément investi pour la maison des hôtes érigée à Médina. Ce, sans tambour ni trompette. Encore une fois, merci infiniment, Monsieur le Président de la République qui a nommé de dignes fils de Kaolack. Parmi eux, je peux citer: Abdoulaye Mountakha Niass, Conseiller Technique du Pr, Mansour Mamoune Niass ambassadeur itinérant, Serigne Aliou Dème Consul à Oman, Mariama Sarr ministre, Mamadou Ndiaye Rahma ambassadeur itinérant, Mamadou Mahmoud Niass membre du Haut Conseil... Je ne peux terminer sans me réjouir de l'érection de l'Université de Kaolack baptisé au nom de Cheikhal Islam Elhaj Ibrahima Niasse"


Qui est Abdoulahi Niass ibn Ahmed Dame?


Ayant vu le jour à Médina Baye dans la région de Kaolack en 1965, El Hadj Abdoulaye Niasse est le petit-fils de El Hadj Abdoulaye Ibrahima Niasse (père de Baye Niasse), qui n'est autre qu' un grand dignitaire de la confrérie Tidiane.
Elhaj Abdoulaye Ibrahima Niasse (son homonyme) a fait fortune dans la culture de l’arachide.

C’est à Kaolack que El Hadj Abdoulaye Niasse étudia les sciences religieuses (l’exégèse, la jurisprudence, l’arabe, la métrique, la rhétorique, la biographie du prophète) tout en cultivant un goût prononcé pour le mysticisme à l'image des ses aïeuls.

N'empêche, il a fait l'école Française et a étudié jusqu'en classe de Seconde. Il préférera quitter les bancs de l'école pour faire du busness. Le jeune guide religieux, béni par ses parents, quittera le Sénégal pour déposer ses baluchons au pays de Barack Obama. Il restera aux USA quelques années avant de tenter sa chance en France. Il faisait la navette. Chaque six mois, Serigne Abdoulahi Niass revenait au bercail pour placer ses marchandises, se ressourcer, recueillir des prières de ses parents avant de reprendre son vol.

Mais, en 2001, Elhaj Ahmed Dame Niasse (son père) prend en charge la communauté des Niassène, autrement dit devient le khalif général. C'est ainsi que son défunt pater lui demande de rentrer définitivement au pays, aux fins de l'aider dans sa tâche.
Serigne Abdoulahi, assez cultivé, pas du tout tête de linotte, se verra alors attribuer par son khalif de père, le fardeau du volet administratif. D'où ses relations avec les autorités, particulièrement avec celui qui tient les manettes du pouvoir Exécutif, Macky Sall.

De son père, Abdoulahi Niasse dit garder vivace le souvenir de sa main droite qu'il avait longuement sur lui. "Le saint homme m'avait tenu la main pendant longtemps alors que je devais prendre mon vol pour le retour au bercail. C'était au Maroc où je l'avais trouvé pour rester à son chevet. Une de mes tantes lui a fait la remarque comme quoi je risquais de rater mon vol. C'est ainsi que Serigne Ahmed Dame a longuement prié pour moi avant de rendre l'âme quelques jours après" se rappellera t'il, l'air nostalgique. Non sans formuler des prières pour toute la Ummah Islamique.