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Serigne Saliou Mbacké, 5e khalife : le marabout cultivateur


Rédigé par leral.net le Mercredi 8 Novembre 2017 à 08:00 | | 0 commentaire(s)|

Serigne Saliou Mbacké, 5e khalife : le marabout cultivateur

Serigne Saliou Mbacké, né à Diourbel en 1915, est le 5e khalife des Mourides. Durant son règne, il bénéficie d’une grande aura dans cette communauté et dans le monde musulman. Il s’est distingué par son amour du travail et sa dévotion pour l’éducation des jeunes.

Dès son jeune âge, le fondateur du mouridisme se chargea lui-même l’initiation de Serigne Saliou au saint Coran avant de le confier à Serigne Alassane Diakhaté auprès de qui il fit ses humanités religieuses (mémorisation et reproductions du saint Coran).

Dès son ascension aux fonctions de khalife en 1990, après le bref magistère de Serigne Abdou Khadre, Serigne Saliou a tout de suite donné le ton en précisant de façon claire, la ligne qu’il entend donner à son action à la communauté mouride. En effet, dans son mémorable discours inaugural, il a, d’emblée, indiqué qu'hormis l’islam et par conséquent la gestion de l’héritage de Serigne Touba, rien ne saurait retenir son attention, encore moins de susciter de sa part commentaires ou directives quelconques.

Les choses étaient claires et chacun savait désormais à quoi s’en tenir. Fidèle à cette profession de foi, il demeure constant dans sa position, avec, comme unique préoccupation, la promotion de l’islam à travers la valorisation du legs de son illustre père. Homme très intelligent et cultivé, il a une claire conscience des enjeux qui implique sa mission de khalife et surtout, il mesure à sa juste valeur l’impact que la conjoncture internationale peut avoir sur le devenir de l’islam dont il est l’un des plus ardents défenseurs.

Très ouvert à la modernité et au progrès, il est cependant d’une fermeté et d’une vigilance absolue dans sa croisade pour la défense de la pureté de l’orthodoxie musulmane à l’instar de son père. D’abord l’éducation fut son occupation continue et depuis fort longtemps, ses « daaras » où les apprenants travaillent dans les champs éparpilles à travers le pays, datent de plus d’un demi-siècle.

Et Khelcom acquis par le sang de beaucoup de villageois, le dernier établissement leur a ravi la vedette en raison de sa dimension. Grand producteur, il y a réalisé un énorme projet agricole sur une surface de 45 000 ha. Dans ses écoles, l’enseignement du Coran et de l’éducation religieuse étaient associés au travail pour indiquer qu’il s’agissait d’activités inséparables.

Pour lui, l’apprentissage du travail chez les jeunes, leur confère la conscience qui permet à l’homme de s’accomplir, d’être utile à lui-même et à la communauté. Quant à l’éducation, elle a pour but dans ses « daaras » de faire connaître aux jeunes disciples, le sens de la vie, les règles de comportement dans la société, les normes spirituelles et morales dont l’observation assure à chacun la sauvegarde de son humanité.

L’accent est également mis sur les sciences religieuses car pour Serigne Saliou, la foi en Dieu est la principale dimension de l’homme. Cette entreprise d’éducation, qui s’adressait à des milliers d’élèves, était entourée du plus grand soin de la part de Serigne Saliou, qui y consacrait d’énormes ressources, donnant aussi le signe d’un engagement personnel, profond.

Serigne Saliou a fait du mouridisme, une voie de soufi connue actuellement à travers le monde entier. En ce qui concerne la ville de Touba, il reprit de nombreux travaux de rénovations aussi bien internes qu’externes de la mosquée et la construction de l’université islamique qu’avait entamée son frère aîné Abdou Lahad Mbacke.

Il met en œuvre un plan de viabilisation de terrains d’environ 100 000 parcelles et réseau d’électrification de la ville. De même des canalisations ont été réalisées pour une meilleure évacuation des eaux de pluie. Serigne Saliou s’est toujours distingué par son humilité et son culte du travail. Ses rapports avec ses parents, les disciples mourides ou les musulmans en général, ont toujours été beau fixe. Il disparut à Touba le 28 décembre 2007, laissant derrière lui une communauté dans l’émoi.




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