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Seydou Guèye: 'Me Abdoulaye Wade veut divertir les Sénégalais'

Présidant, avant-hier, la réunion du Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds), l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, a accusé son successeur d’avoir reçu des « pots-de-vin» dans le contentieux qui a opposé l’Etat du Sénégal à Arcelor Mittal. Il affirme également que le président Sall a confié l’exploitation des niches de pétrole découvertes au Sénégal à son jeune frère, Aliou Sall, qui est en relation d’affaire avec Frank Timis, un riche homme d’affaires. Le Porte-parole de l’Alliance pour la République, Seydou Guèye estime que les accusations du leader du Pds sont légères. Il ajoute que Me Wade « digère mal le fait que le Sénégal ait découvert du pétrole après son magistère ». Le directeur de cabinet politique du chef de l’Etat soutient que l’ancien président fait dans la diversion en voulant attirer l’attention des Sénégalais sur autre chose que « la séquence actuelle du dossier de la traque des biens présumés mal acquis.


Rédigé par leral.net le Jeudi 23 Octobre 2014 à 07:34 | | 0 commentaire(s)|

Seydou Guèye: 'Me Abdoulaye Wade veut divertir les Sénégalais'
L’ancien président Wade a fait une sortie pour accuser le président de la République de graves manquements à la bonne gouvernance...

Ce sont des accusations très légères qui sont conformes à la façon d’Abdoulaye Wade de s’occuper des choses publiques et des affaires de la nation. Son passage à la tête de l’Etat du Sénégal a montré qu’il (Abdoulaye Wad) est un affairiste d’Etat. Aujourd’hui, je pense sincèrement qu’il doit se sentir mal que le Sénégal ait découvert le pétrole après lui.

Autrement dit, si c’était de son temps, il aurait déjà tout vendu. Il me semble également qu’Abdoulaye Wade n’a pas renoncé avec son ambition d’être l’animateur de la vie publique nationale. Il ne se rend pas compte que la page Abdoulaye Wade est définitivement tournée. Les Sénégalais veulent se mettre autour des questions urgentes et importantes qui apportent des solutions aux problèmes des citoyens.

Le président Sall travaille à apporter des solutions aux problèmes des Sénégalais. Il n’a pas le temps à devoir répondre à ces accusations légères. Ce que Wade fait est de la diffamation. On comprend bien la stratégie de Wade.

Nous sommes dans le cours d’un procès où la séquence actuelle montre qu’il y a de vrais éléments qui pourraient établir la culpabilité de son fils. Et dans sa logique de divertissement, il essaie d’attirer l’attention des Sénégalais sur autre chose.

Cette stratégie qui ne trompe personne. Avec des méthodes de propagande, c’est Wade qui promet le feu au mois de novembre, à Dakar, même s’il n’a plus les artères pour se balader le long des rues de Dakar. A son âge, on a beaucoup plus de souvenirs que d’ambitions et de rêves. Il accuse son successeur d’avoir reçu des pots-de-vin dans le dossier qui a opposé l’Etat du Sénégal à Arcelor Mittal.

Sur ce dossier, Abdoulaye Wade devrait présenter ses excuses au Sénégal puisque la situation qu’il a laissée en héritage était celle où le Sénégal était condamné à payer des millions de dollars à Arcelor Mittal. Quand Macky Sall est venu, il a repris ce dossier en main. Il a ouvert une discussion au sortir d’un arbitrage et le résultat final, le Sénégal reçoit de l’argent en lieu et place de l’argent qu’il aurait dû payer.

Me Wade, par Arcelor Mittal, a montré toute la dimension tragique de sa politique de ruine de notre économie nationale. A ce titre, il doit nous présenter ses excuses. Et son fils doit nous rendre compte.

Il cite également le frère du président dans une affaire relative à l’exploration pétrolière ?

C’est l’obsession d’Abdoulaye Wade. Il a un amour avec le pétrole qu’il soit du Sénégal ou d’un autre pays. Il aurait aimé que le pétrole soit découvert quand il était au pouvoir pour y mettre son fils. Abdoulaye Wade avait lui-même annoncé que le Sénégal allait devenir un pays pétrolier.

Il constate avec amertume que le Sénégal accédera à ce statut après lui. Le président Macky Sall est loin de toutes ces préoccupations. Ce qui est important est que si les Sénégalais décident d’attacher un intérêt à cette préoccupation, c’est qu’Abdoulaye Wade étaye ses argumentations avec des preuves et non avec de la spéculation intellectuelle comme il avait l’habitude de le faire pour se rappeler au bon souvenir des Sénégalais.

Je le rassure, les Sénégalais ne l’ont pas encore oublié, mais ils ne lui donnent plus la qualité d’animateur de la vie publique.

Voulez-vous dire que le président de la République ne doit pas répondre ?

C’est à Wade d’apporter ses preuves. Le président Macky Sall est préoccupé par autre chose. Il est président de la République. Il ne va pas passer son temps à justifier les calomnies, à répondre à des supputations. Le président Sall fait du sérieux en économie. Il n’est pas dans l’affairisme d’Etat. Je rappelle qu’Abdoulaye Wade est le seul président en exercice qui a osé proposer à son pays une relation d’affaires.

Souvenez-vous de tout ce qui a été fait dans la gestion du monument de la renaissance où il s’est érigé en propriétaire d’une idée et du foncier qu’il a bradé et revient pour demander à être intéressé à hauteur de 30 % pour l’exploitation. Cela prouve le rapport très patrimonial qu’Abdoulaye Wade a eu avec la chose publique.

Cela indique également son obsession maladive d’installer une sorte de dynastie. Nous sommes dans une République avec une nette distinction entre la sphère privée et le domaine public. Ce sont-là les éléments de repère du président Macky Sall.

Comment expliquez-vous le fait qu’il soit subitement entré en scène après son silence ?

Il vit un dilemme en sa qualité de chef de famille. Il a usé d’une stratégie à l’international pour discréditer l’Etat du Sénégal et blanchir son fils. Wade s’amuse beaucoup à blanchir son fils et à incriminer les autres. A l’époque, il avait blanchi son fils et incriminé Abdoulaye Baldé.

Aujourd’hui, il a mené une campagne internationale qui a foiré. Il a voulu mettre le Pds au service de la déstabilisation du Sénégal, le Parti a refusé de le suivre.

Et maintenant, c’est lui-même qui monte au créneau, jouant son der- nier coup parce qu’on n’est pas loin d’une issue finale du procès qui oppose l’Etat du Sénégal à Karim Wade et consorts.

L’ancien président annonce des manifestations tout le long du mois de novembre. Cela ne constitue pas une menace contre la bonne tenue du sommet de l’Oif prévu les 29 et 30 novembre ?

Abdoulaye Wade veut attirer l’attention, divertir les Sénégalais. Le sommet de la francophonie est un moment important qui replace notre pays dans une position centrale au cœur de la diplomatie internationale. Nous devons sortir de ce schéma où l’on joue à discréditer l’Etat du Sénégal. L’Etat est une chose sérieuse. Personne ne doit s’évertuer à ternir son image.

Ce dont les Sénégalais ont besoin, c’est d’avoir un débat démocratique où l’on échange à partir de propositions contenues dans le Plan Sénégal émergent et les propositions alternatives que l’opposition pour- rait porter.

Les Sénégalais ne sont pas intéressés par une contradiction entre l’Apr et le Pds, parce qu’en son temps, ils avaient tranché entre ces deux partis. Ils sont intéressés par une action énergique du gouvernement pour leur donner les moyens de vivre en citoyens dignes.

C’est cela la préoccupation du président Macky Sall. Maintenant, si le président Abdoulaye Wade veut jouer au jeu de la distraction, il a le temps. S’il veut jouer au jeu de la prise de parole intempestive, il n’a qu’à le faire, mais il n’a pas les moyens de déstabiliser ce pays.

Vous croyez ?

Son temps est fini.

Quelle réponse l’Etat apportera-t-il s’il persiste ?

La réponse de l’Etat sera celle définie par les lois et règlements de notre pays face à certains comportements et pour le maintien de l’ordre public.

Le Soleil