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Shut ! Vous êtes des Sénégalais de l’extérieur

Rédigé par leral.net le Mardi 5 Août 2014 à 09:57 | | 2 commentaire(s)|

C’est ce que semblent nous dire Macky Sall et son équipe. Si la diaspora dans son ensemble a sanctionné Wade et les siens c’est parce qu’elle en avait marre des atermoiements du régime Sopi en ce qui concerne l’émigration. En effet depuis les indépendances jusqu’à nos jours aucun régime n’a vraiment pris au sérieux la réalité que constitue l’émigration.


Shut ! Vous êtes des Sénégalais de l’extérieur
Si Me Wade avait tenté de lancer une politique digne de ce nom, toujours est-il que la rigueur et le suivi avaient fait défaut, annihilant ainsi les efforts consentis. Quand il avait créé le Conseil supérieur des Sénégalais de l’extérieur, tout le monde avait applaudi sans penser que ceci allait être un moyen pour le ministre d’alors, Sada Ndiaye, de recaser ses poulains. Beaucoup de membres étaient parachutés ou cooptés dans des conditions bravant toute logique. On se rappelle encore de la sortie de certains Sénégalais de l’extérieur comme Lamine Bara Cissé alias Baresi qui l’époque était monté au créneau pour dénoncer le népotisme et le clanisme qui prévalaient.

Cette frustration venue s’ajouter au chapelet de doléances des émigrés ont poussé la diaspora à vomir Wade et son régime, votant massivement pour Macky Sall qui suscitait beaucoup d’espoir et inspirait confiance. L’arrivée de Macky Sall aux commandes fut marquée par une première mesure à l’ endroit des Sénégalais de l’extérieur, mesure saluée par tous. Bien que n’étant pas celle qui s’imposait. En effet, quand il augmenta l’âge des voitures à exporter, beaucoup de voix se sont élevées pour attirer l’attention du nouveau régime sur les autres priorités de l’heure.

Les Sénégalais de l’extérieur, en sanctionnant les Wade ont cru à tort ou à raison au Président Macky Sall. De toutes les façons, tout porte à croire que nous émigrés devons prendre notre mal en patience. Car si nous avons contribué à faire partir Me Wade, toujours est-il que Monsieur Sall n’est vraiment pas parti pour mieux faire que son prédécesseur, bien au contraire.

L’actuel Président malgré son slogan faire de la diaspora « la quinzième région » a considéré les Sénégalais comme des citoyens entièrement à part. Du coup ils sont traités sans égard ni considération, laissés à eux-mêmes. Nous qui croyions que le président avait l’obligation d’assister tous les fils du pays sans distinction, avons hélas constaté que le régime actuel ne nous assiste presque jamais. Nos compatriotes sont tués malmenés dans différentes diasporas sans qu’une petite voix ne s’élève.

L’émigration pour le président ne revêt aucune espèce d’importance, pour preuve, il en a confié la gestion à un simple secrétaire d’état au moment où son prédécesseur avait choisi un ministère. Monsieur le Président nous qui croyions que la période des slogans était révolue et que la période du concret et du pragmatisme avait vu le jour, devons nous détromper car votre seul et unique arme semble être les gros slogans dont le contenu frise parfois le néant

« Quinzième région », c’est beau non !mais concrètement qu’en-est-il de sa mise en œuvre ? C’est certes beau monsieur le président mais avez-vous une idée du nombre des fils du pays qui vivent à l’étranger ? Saviez-vous que des fils du pays vivent avec moins d’un dollar par jour dans certaines diasporas ? Saviez-vous que de braves diambars qui ont tout donné à leur pays sont logés et nourris par de bonnes volontés comme la Caritas etc. ? Etes-vous au courant du traitement infligé aux émigrés dans nos consulats et ambassades ?

Monsieur le Président, que propose votre nouveau secrétaire d’Etat en charge des Sénégalais de l’extérieur qui est présenté comme un homme du sérail ?

Qu’en est-il du financement des femmes de la diaspora ? Ces financements ne risquent-ils pas d’être le plus grand scandale financier que la diaspora n’ait jamais connu ?

Tout en sachant qu’il n’est pas encore trop tard pour rectifier le tir, nous espérons que des mesures idoines et immédiates seront prises afin que la problématique de l’émigration soit cernée avec le sérieux qu’elle mérite.


SAKHO MALICK (BERGAMO, Italie)