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« Si nous n'avons pas une masse critique de compétence, il n'y aura pas d'émergence », selon l'ancien recteur Abdou Salam Fall

Président du Comité de pilotage des Assises de l’éducation, le Pr Abdou Salam Sall est d’avis que sans masse critique de compétences, il n’y aura pas d’émergence au Sénégal.


Rédigé par leral.net le Vendredi 22 Août 2014 à 14:28 | | 3 commentaire(s)|

« Si nous n'avons pas une masse critique de compétence, il n'y aura pas d'émergence », selon l'ancien recteur Abdou Salam Fall
A quelques jours de l’ouverture des Assises nationales de l’éducation prévue le 28 août, un Forum sur la contribution des acteurs de petite enfance aux assises de l’Education s’est ouvert, hier, à Dakar. En marge de cette rencontre, le président du Comité de pilotage des dites Assises, le Pr Abdou Salam Sall, a apporté des explications et des précisions mais aussi décliné les attentes des différents acteurs pour l’amélioration de l’école sénégalaise

. «Je compte sur votre intelligence croisée pour avoir des réponses pertinentes à nos questionnements. Ne nous y trompons pas, si nous n’avons pas une masse critique de compétences, il n’y aura pas d’émergence. Nous aurons des talents qui s’en sortiront, et le talent, il suffit de les mettre à l’école et ils vont s’en sortir. Mais une masse critique de compétences, c’est ce qui fait avancer un pays», a-t-il déclaré.

Selon l’ancien recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), sans une généralisation de la petite enfance, avec des normes, il est clair que nous nous n’y arriverons pas. «Nous voulons mettre au fronton de toutes les écoles, y compris la Case des tout-petits, partout 3 valeurs : le respect, la foi et la créativité. Nous donnons comme viatique à nos enfants, pour demain et après demain, apprendre à apprendre et apprendre à entreprendre. Nous ne voulons plus que nos enfants aillent à l’école pour dire mon oncle va me placer dans telle ou telle entreprise. Nous voulons qu’ils créent leur propre entreprise et créer de la richesse, c’est comme ça qu’on transforme un pays», dit-il.

Le Pr Abdou Salam Sall explique que le système éducatif sénégalais est très loin des normes. Il est même complètement déséquilibré et inéquitable, car seuls 13% des enfants ont accès au préscolaire. «Le taux de transit au collège augmente, mais reste en dessous des ambitions. Au secondaire, 70% sont des littéraires, 30% seulement dans les filières scientifiques, moins de 5% sont dans l’enseignement et la formation professionnelle. Comment dans ce contexte avoir une bonne qualité de l’enseignement préscolaire», s’est-il interrogé.

Le Pr Sall souligne que les pays ayant un système éducatif performant ont en commun un certain nombre de caractéristiques. Une éducation ayant un haut statut social, avec des professeurs respectés, recrutés parmi les meilleurs et des parents impliqués, des chefs d’établissements disposant d’une certaine autonomie, une bonne qualité de l’enseignement scolaire, un faible recours au redoublement, une bonne qualité de l’enseignement préscolaire.

«Les Assises recommandent l’autonomie, la responsabilisation, la reddition des comptes à tous les niveaux. Pour les enseignants, nous attendons vos recommandations. Car nous avons fixé la norme à Bac +2 au moyen et à terme, Bac +3 que ça soit pour l’élémentaire où le préscolaire. En Finlande, pays réputé pour l’efficience de son système éducatif, pour enseigner au préscolaire, il faut avoir le Master», informe le Pr Sall.

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